Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 281]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

ridien magnétique, et plonge vers l'ouest. Il est encaissé dans des schistes siluriens qui sont caractérisés par la présence de nombreux grenats.

Limonite. Les géologues connaissaient bien l'existence de minerais de fer qui sont associés aux roches basaltiques d'Antrim et du nord-est de l'Irlande, mais c'est seulement depuis i86t 'qu'on IRLANDE.

a commencé à les exploiter. MM. R. Tate et J. Sinclair Roiden (1) se sont particulièrement occupés de leur étude. Ces minerais ont une structure pisolithique et passent à une sorte de bol ferrugineux qui forme des lits intercalés dans le basalte.

Ils sont d'ailleurs immédiatement recouverts par du basalte compacte et columnaire.Leur richesse en fer métallique est très-variable, toutefois elle se trouve habituellement comprise entre 3o et 65. Ils sont fortement magnétiques et, dans l'un d'eux, M. A pj ohna constaté qu'il y avait environ 12 p. ioo de fer oxydulé sur 52 de fer, le reste étant de la silice, de l'alumine et de l'eau. Des analyses de MM. J. Ca m eron et Ho dg e s y ont reconnu de plus la présence

de magnésie, de chaux, de titane, de manganèse, ainsi que des traces d'acide vanadique.

Le phosphore et le soufre y font complétement défaut; aussi ces minerais sont-ils particulièrement recherchés pour la fabrication de l'acier par le procédé Bessemer. On les traite dans les hauts fourneaux du Cumberland et du Lancashire, et ils rendent plus fusibles les hématites siliceuses de ces comtés. Le mélange de ces deux sortes de minerais donne des scories plus liquides : le grand excès d'alumine introduit par le minerai d'Antrim contribue surtout à ne laisser que très-peu de silice

dans la fonte; or, c'est le résultat qu'il importe d'atteindre, lorsqu'on veut obtenir de la fonte destinée au travail par le procédé

Bessemer. MM. Tate et H ol d en ont cherché à expliquer l'origine dit mi-

nerai de fer pisolitique du comté d'Antrim. A ce sujet ils observent que le bol ferrugineux et la lithomarge alternent avec le basalte compacte, et résultent simplement de sa décomposition; en sorte que le minerai pisolithique leur paraît devoir être attribué au métamorphisme que le basalte a fait éprouver au bol ferrugineux qu'il a recouvert. Le gisement du minerai justifie d'ailleurs cette hypothèse que (1) Quaterly Journal. 1870, a XXVI, p.

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ROCHES MÉTALLIFÈRES.

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nous sommes tout disposé à admettre, d'après nos propres recherches sur le métamorphisme exercé par les roches basaltiques du nord-est de l'Irlande (1). MEURTHE .L'oolite ferrugineuse du département de la Meurthe a été étudiée récemment par M. A. Braconnier (2).

Cette oolithe joue un rôle très-important dans la métallurgie de l'est de la France, rôle qui ne peut manquer de s'accroître par suite de la perte récente des mines de fer et des grandes forges qui se trouvaient dans le département de la Moselle. Elle comprend un système de couches marneuses alternant avec le minerai oolithique; elle repose sur le grès argileux supraliasique, et elle est recouverte par des marnes qu'il est difficile de différencier minéralogiquement des marnes liasiques. Considérée dans son ensemble, elle plonge légèrement vers l'ouest. La gangue qui entoure les grains de minerai oolithique est sableuse, argileuse ou calcaire, et toujours plus ou moins ferrugineuse. Elle est formée de particules fines qui deviennent impalpables à mesure qu'on s'éloigne vers l'ouest. On a remarqué d'ailleurs que le minerai se montre en grains d'autant plus irréguliers que sa gangue est plus calcaire. On y rencontre assez souvent des taches noires d'oxyde de manganèse et quelquefois de petites mouches de pyrite de fer ou même de galène.

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M. Braconnier donne un grand nombre de coupes et d'ana-

lyses du minerai oolithique ; les unes et les autres sont très-variables. Il distingue douze classes de minerai qui sont basées sur sa richesse et sur la composition chimique de sa gangue. Il prend pour type le-minerai dans lequel la silice, l'alumine, la chaux seraient proportionnelles aux "nombres 10, Li, , et donneraient alors une gangue très-fusible. Les minerais sont ensuite subdivisés en minerais siliceux, alumineux, calcaires et marneux. Des essais au nombre de 15o, exécutés en partie au laboratoire de l'École des Mines, font connaître la composition des minerais oolithiques du département de Meurthe-et,Moselle. Presque tous ces minerais contiennent de l'acide phosphorique dont la proportion dépasse ordinairement i millième, et peut même s'élever accidentellement à plus de 8 millièmes. Le soufre y est généralement beaucoup moins fréquent et moins abondant que le phosphore. L'oxyde de manganèse y fait habituellement défaut. 1858. (t) De tosse : Étude sur le métamorphisme des roches. Meurthe. Nancy.

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Les minerais de fer dans le département de la