Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 158]

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MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE. 50 2

MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.

Or fin

210S,708

Reçoit en échange : espèces monnayées équivalant en or fin

200%774

Ce qui donne, pour frais de monnayage, 1471 p. 100.

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Les frais légaux du monnayage ressortent donc an Mexique à: 11,41 p. 100 pour l'argent, 11.71 p. 100 pour l'or.

Ces frais sont inférieurs aux prélèvements réellement faits, car les compagnies concessionnaires du monnayage,

profitant toutes du faible permis, livrent les piastres au poids moyen de a 7 grammes, et au titre de 900 millièmes environ. Il en est de même pour l'or (*). Dans ces conditions on peut voir que les frais réels prélevés pour la fabrication des monnaies ressortent à: 4,85 p. 100 pour l'argent, 5,oi p. 100 pour l'or.

A ces dépenses du monnayage doivent se joindre encore celles de l'affinage, s'il s'agit de barres aurifères. (*) Il arrive souvent sur les marchés de Londres ou de Paris des envois de piastres mexicaines qui sont payées à un prix bien supé-

rieur à celui qui correspondrait aux titres que j'indique: ces piastres ont une autre origine.

Il existe au Mexique plusieurs hôtels de monnaies qui sont dépourvus d'ateliers d'affinage (Guadalajara, San Luis, Catorce); ces hôtels, aux termes de la loi, ne peuvent pas exiger livraison des lingots aurifères produits dans leurs districts; mais, malgré

cette faculté qui lui est réservée d'aller faire affiner son métal dans un autre district, le plus souvent pressé d'argent, fort éloigné

des ateliers de départ, ignorant le titre réel de ses lingots, le mineur sacrifie l'or contenu 'et livre son argent. Ces barres sont alors séparées pour un monnayage spécial, dont les piastres sont réservées pour l'exportation. Ce monnayage spécial se fait encore dans les hôtels de monnaies pourvus d'ateliers de départ, toutes les fois que les barres d'argent ont un titre en or trop faible pour laisser à. l'affinage sur place un bénéfice sensible.

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Ce travail de la séparation de l'or et de l'argent fut laissé libre pendant les premiers temps de la domination espagnole, mais vers la fin du dernier siècle, la cour de Madrid déclara que cette industrie était un privilège de la couronne, dépendant de celui du. monnayage. On fonda alors à Mexico un vaste établissement (la Casa de Apartado) où le départ de l'or se faisait par l'acide azotique, en décomposant ensuite le nitrate d'argent par la chaleur. On opérait dans des cornues de verre que l'on fabriquait dans l'établissement même, qui renfermait ainsi l'unique verrerie qu'il y eut alors au Mexique. Les frais étaient énormes, on ne commençait à payer l'or qu'à la teneur de 30 grains soit 6 + Après l'indépendance, l'industrie du départ fut déclarée libre, et la teneur limite inférieure pour que l'or fût tenu en compte fut fixée à 5 t. millièmes. Quatre usines se fondèrent presque aussitôt, à Mexico, Guanaj uato, Durango, Chihuahua. Mais vers 1842, le gouvernement mexicain revint sur sa décision première, et fit rentrer cette industrie dans les attributions de l'État. Ce monopole n'a pas été conservé; il a été aliéné en même temps que le privilège du monnayage; les ateliers d'affinage sont tous aujourd'hui aux mains des compagnies fermières des hôtels de monnaies. L'opération se fait partout par l'acide sulfurique, mais les frais en sont variables suivant les districts. A Mexico on prélève 3 reales par marc d'alliage, 8,8e fr. par kilogramme, mais le départ de l'or n'est fait pour le compte du propriétaire du lingot, qu'autant que le titre est au-dessus de 5 millièmes 4. A -Guanajuato, on retrouve ces mêmes conditions. A Zacatecas la taxe d'affinage est de 5 réales par marc, soit s francs par kilogramme, et la teneur nécessaire minima, pour que l'or soit porté en compte est de 2 3 grains, soit 5,2 millièmes.