Annales des Mines (1870, série 6, volume 18) [Image 8]

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NOUVEAU PROCÉDÉ DE TRAITEMENT

DES MINERAIS D'OR ET D'ARGENT.

férentes, en restant au-dessous de i millième pour l'or et o millièmes pour l'argent. J'ai appliqué les procédés d'essai les mieux appropriés à la nature des différents mi-

les que j'avais tracées et n'ont donné que des résultats déplorables. Un peu plus tard, de nouvelles expériences ont été faites en Californie dans des conditions meilleures, c'est-à-dire que l'on a mieux suivi mes indications. Les résultats ont été fort irréguliers, dans quelques opérations le rendement a été supérieur à la teneur indiquée par l'essai, tandis que dans d'autres il est resté de beaucoup inférieur. Aussi nous Mmes convaincus, M. Gaillardon et moi, que le procédé, convenablement modifié, devait certainement réussir. Éclairé par les expériences en grand, j'ai tracé les plans de 'nouveaux appareils que M. Gaillardon a fait exécuter à San Francisco, pendant que je poursuivais à Paris mes travaux de laboratoire : ces travaux n'ont été terminés qu'au mois d'avril 1868. Les expériences en grand commencèrent en Californie au mois de mai, et furent couronnées du succès le plus complet (*). Je peux maintenant présenter mon procédé de traitement des minerais d'or et d'argent comme réalisant les conditions essentielles, d'être applicables à tous les minerais, les- plus simples comme les plus complexes, et de permettre d'extraire de ces minerais facilement et économiquement, à très-peu près la totalité des métaux précieux contenus. Les considérations que j'ai présentées démontrent l'importance du résultat obtenu. Je n'ose pas espérer que mon procédé soit immédiatement adopté dans la plupart des localités où les conditions géographiques en rendraient *l'application possible; mais il est certain que les exploitants des mines et les propriétaires des usines existantes apprécieront assez promptement Fini-

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nerais, et répété plusieurs fois chaque expérience.

J'ai constaté que les pertes faites dans les essais sont très-variables, qu'elles sont généralement moins fortes pour les teneurs, élevées que pour les faibles teneurs; dans au-

cune de mes expériences, la perte n'a été inférieure à 5o p. 100 de l'or ou de l'argent employé, et bien souvent pour les cuivres gris et pour les pyrites arsenicales, les pertes ont dépassé 5o p. 100. Dans tout procédé métallurgique adapté à la nature des minerais, et appliqué avec les soins convenables, les causes de perte sont moins grandes que dans les essais de laboratoire; le rendement en or et en argent doit dépasser notablement les teneurs indiquées par les essais. La différence entre le rendement en grand et les teneurs

accusées par les essais, devrait dépasser 3o p. 100, si la méthode métallurgique était réellement parfaite. Les procédés employés jusqu'à présent en Amérique sont bien loin de donner de pareils résultats ; en les étudiant avec atten-

tion, j'ai pu me rendre compte des causes principales de perte d'or et d'argent ; mais en même temps j'ai acquis la conviction que ces causes de pertes ne pourraient être écartées par de simples modifications apportées aux opérations. .Ces premières études m'ont conduit à chercher une méthode entièrement nouvelle pour le traitement des minerais d'or et d'argent, et j'ai repris en 1855 les expériences que M. l'ingénieur des mines Cumenge avait faites précédemment sur l'emploi de la vapeur d'eau. Après bien des années de travaux au laboratoire, j'ai pensé avoir atteint mon.but : un de mes amis, M. Gaillardon, s'est chargé de l'application du procédé en Californie et au Mexique. Lès premières ex-

périences en grand ont été faites en 1864; mais elles ont été conduites en dehors des prescriptions les plus essentiel-

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(1 A l'époque où M. Ilivot écrivait ces lignes, les renseignements parvenus de Californie permettaient de croire que le nouveau procédé, sortant de la période expérimentale, entrait dans la pratique industrielle. Depuis lors, diverses circonstances, parmi lesquelles il faut sans doute comprendre la mort de l'auteur, survenue à un moment si décisif pour le succès de son oeuvre, ont suspendu l'application du procédé en Amérique. L. M.