Annales des Mines (1870, série 6, volume 18) [Image 6]

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NOUVEAU PROCÉDÉ DE TRAITEMENT

DES MINERAIS D'OR ET D'ARGENT.

Pérou, etc, on a abandonné l'exploitation d'un certain nombre de filons qui, près de la surface, contenaient de grandes

les minerais rouges, ce procédé detraitement donne 75 p. 100

richesses en argent natif et en chlorure d'argent, par la seule raison qu'à une certaine profondeur, ces filons ne renfermaient plus que des minerais noirs intraitables au patio. L'exploitation de ces filons sera probablement reprise, dans un avenir assez rapproché, quand la méthode de traitement que je propose maintenant, aura été applique dans plusieurs usines de Californie à des minerais de même nature. Il me paraît utile d'ajouter aux, précédentes indications, quelques mots sur les procédés de traitement employés jusqu'ici en Amérique pour les minerais d'or et d'argent extraits des filons. 1° Procédé du Patio.-Le procédé d'amalgamation en tas

ou tourtis, à l'aide du sel et du magistral, est appliqué depuis des siècles aux minerais rouges, qui contiennent l'argent à l'état natif ou à l'état de chlorure, dans les pays d'Amérique où la température est assez élevée. On a traité par la même méthode les minerais noirs les plus simples, qui renferment l'argent à l'état de sulfure et qui ne contiennent qu'une assez faible proportion de sulfures métalliques. Le Patio n'a pas donné de bons résultats pour les minerais un peu complexes contenant des combinaisons de l'arsenic et de l'antimoine ; il est inapplicable dans les pays froids et dans ceux où les variations de la température sont

trop brusques. La perte de mercure dans ce procédé de ,traitement est toujours appréciable: elle est bien plus sensible quand on opère sur des minerais noirs que lorsqu'on traite des minerais rouges: elle 'serait très-forte pour les minerais un peu complexes. Le rendement des minerais au patio est nécessairement très-variable avec la nature et la richesse des minerais traités et avec les conditions atmosphériques; il dépend principalement de l'habileté des per-

sonnes qui dirient les opérations. En moyenne, et pour

de l'argent indiqué par les essais. La perte à l'essai dépassant toujours 5o p. Io°, on voit que l'amalgamation au patio, rend seulement de 55 à Go p." ioo de l'argent contenu dans les minerais : on perd presque autant d'argent qu'on en obtient sous forme .de lingots.

La perte est encore plus forte pour les minerais noirs principalement pour ceux de ces minerais qui contiennent de l'arsenic et de l'antimoine. Le procédé au patio présente de plus l'inconvénient grave d'exiger beaucoup de temps: puisqu'il faut souvent plus de six semaines pour terminer une opération. 2° Amalgamation a chaud. - On a apporté depuis bien des années. une modification importante au procédé précédent, et on en a fait l'application à certains minerais chlorurés riches en argent. On effectue l'amalgamation à une température voisine de Io° degrés dans une chaudière à fond de cuivre: l'opération est terminée en quelques heures, mais le rendement est encore notablement inférieur à la teneur indiquée par l'essai. La perte de mercure est assez notable et les frais sont élevés.

5° Amalgamation directe. - Dans les divers états du nord de l'Amérique occidentale, l'exploitation des filons quartzeux aurifères fournit journellement un nombre considérable de tonnes de minerais à diverses teneurs. On les traite par pulvérisation et trituration avec du mercure dans des pans, en présence de l'eau. Ce Mode de traitement est peu coûteux, ce qui permet de l'appliquer à des minerais, qui ne rendent pas plus de 5oo fr. d'or par tonne. La perte en mercure est presque nulle, maisles rendement est toujours notablement inférieur à la teneur en or indiquée par les es-

sais, il semblerait cependant que l'or natif, accompagné seulement de quartz, devrait s'amalgamer avec facilité et que, par suite, les pertes devraient être bien moindres dans le traitement en grand que dans les essais. La faiblesse du