Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 161]

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PROCÈDES NOUVEAUX DE FABRICATION

DE. FONTE, FER ET ACIER.

om.5o par seconde. L'anneau est cloisonné de façon à présenter une série de compartiments, ou de caissons contigus, dans lesquels coulent pêle-mêle le minerai et la fonte pour s'y mouler. A Dowlais, d'après les renseignements que m'a fournis M. Gillon, l'anneau a 4m ,8o de diamètre extérieur. Les caissons sont au nombre de soixante, et chacun d'eux mesure om.6o dans le sens du rayon, om,25 de largeur et om,15 de profondeur. En cinq minutes l'anneau parcourt

sept à huit tours. Au-dessus de l'anneau, on fixe un bassin plat avec déversoir légèrement incliné qui conduit la fonte en nappe mince dans les moules de l'anneau cloisonné. Le bassin et le dé-

versoir sont garnis d'argile à la façon des chaudrons de coulée des ateliers de moulage. La fonte y est amenée du haut fourneau, en filet régulier, pour qu'à chaque tour les compartiments reçoivent rigoureusement le même poids de fonte. A la fonte liquide on mêle, au moment de sa chute, une nappe de minerai broyé. Celui-ci sort, en courant continu, d'une trémie à fente mince et glisse le long d'un plan fortement incliné vers le jet de fonte. La fonte se trouve plus ou moins grenaillée par ce mélange, et se fige, en tout cas, immédiatement au fond des moules. A chaque passage d'un compartiment sous le déversoir, il se forme ainsi une

briquette mince de fonte et de minerai d'au plus

om.ol

d'épaisseur. Ces briquettes se superposent, à chaque tour de

roue, sans se souder. Lorsque les moules sont à peu près pleins, on arrête le mouvement et l'on enlève les soixante pièces, toutes formées d'une série de plaquettes pareilles. On les porte au four de puddlage ou même, si tout va bien, au four de corroyage. A la chaleur blanche, le minerai réagit sur la fonte et l'on opère l'affinage ; les scories s'écoulent, et l'on peut de suite procéder au cinglage et au laminage du paquet soudé. Si, par contre, la fonte est moins pure, ou le mélange peu intime, le métal fond en partie, ce qui oblige de procéder alors- par voie de Puddlage rapide et de faire

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des balles comme à l'ordinaire. Le procédé, comme on le

voit, est assez difficile à régler, et le succès dépend en grande partie de la nature de la fonte et de celle du minerai. 11 faut que le minerai soit aussi fin, aussi riche, aussi pur et aussi réductible que possible. Toute gangue peu fusible,

l'alumine et la chaux en particulier, rend les scories pâteuses et réfractaires. Leur expulsion par simple corroyage et cinglage devient alors impossible ; il en résulte des fers pailleux et 'cassants. D'autre part, les minerais compactes et denses, comme les fers oxydulés, agissent difficilement sur la fonte. Il faut, au préalable, les griller ou calciner. Les meilleurs minerais pour ce mode d'affinage sont les hématites brunes manganésifères, qui conviennent aussi pour les foyers catalans. Ils sont à la fois faciles à réduire et à fondre. . En résumé, le procédé encore à l'essai à Dowlais, paraît être pratiqué, depuis quelques mois, d'une façon courante, aux environs de Pittsburg. En Amérique, où la main-d'oeuvre est fort élevée, la méthode nouvelle doit certainement offrir des avantages, lorsque les fontes sont faciles à épurer et les minerais riches et fusibles. Mais lorsque les minerais sont peu riches et les fontes difficiles à affiner, l'épuration ne peut guère être complète. 11 doit rester des crasses au milieu des barres. Toutefois, en, mêlant ainsi du

minerai à la fonte, on abrége au réverbère la période du brassage proprement dit, et l'on diminue le déchet de la fonte. Laproportion de minerai est d'environ 5o p. too ; mais ce chiffre doit nécessairement varier avec sa nature et celle de la fonte.

8. _Four Battus. - L'emplois des fours à gaz se répand de jour en jour dans les forges. On commence à apprécier les avantages de ces appareils qui permettent l'emploi des combustibles les plus inférieurs, tels que les tourbes, les lignites, les anthracites terreux, etc. On connaît en particulier, depuis l'Exposition de 1867, le four Lundin de Suède, dans lequel on peut brûler les combustibles les plus aqueux,