Annales des Mines (1865, série 6, volume 7) [Image 237]

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dère. Le bord des réservoirs est situé à. io mètres environ du canal. Pour opérer le transbordement de la gadoue hors du bateau-citerne dans les fosses, on a établi un chenal de to mètres de longueur sur la digue de séparation et l'on puise au seau avec une bascule. Ce seau contient un quart d'hectolitre. On débite par le même procédé. Des pratiques analogues se retrouvent dans plusieurs autres villes de Belgique, surtout dans les Flandres, à Gand, Bruges, Lockeren, etc. (Voir pour plus de détails le rapport de M. G. P. Schmit, ingénieur à Liège, qui a étudié cette question par ordre du gouvernement belge). A Groningue, on met un soin plus grand encore à utiliser tous les Immondices de la ville. Les maisons sont en général dépourvues de fosses d'aisances. On place sous le siége des cabinets des vaisseaux de bois ou de fer qui sont vidés deux fois par semaine dans des voitures couvertes, où l'on charge également la boue des rues et des égouts. On recueille à part les résidus secs, tels que balayures, poussières, débris, etc. Les cendres des foyers sont emportées par des voitures spéciales. Toutes ces matières sont conduites hors la ville sur un terrain abrité par des hangars. Le sol est pavé et divisé en plusieurs emplacements un peu concaves. Avec les résidus secs on forme des espèces de digues circulaires, et les matières liquides ou pâteuses sont répandues au milieu. La partie qui filtre est conduite par des gouttières dans une grande citerne en maçonnerie. On brasse en-

suite les matières comme on fait du mortier, et l'on obtient un engrais particulièrement estimé. Les agriculteurs attachent une grande importance à ce que la préparation ait lieu suivant certaines règles. Ainsi l'on ne doit faire entrer dans le compost ni paille ni foin. Les matières fécales doivent être récentes, à quelques jours

de date seulement, pour avoir tout leur prix.

Le service est fait par une corporation, payé par la ville. Le directeur est chargé également de la vente et de l'expédition du produit. il- se rend de temps en temps dans la province, sur les lieux mêmes, et y vend à l'enchère, par-devant un huissier, l'engrais en -lots de 18moo kilogrammes environ, et au prix de i2o, tho francs, quelquefois même 2oo francs, soit normalement de 71,50 à 3 francs la tonne. L'expédition a lieu dans des bateaux couverts, contenant précisément 18.0o0 kilogrammes chacun. Les liquides (ayant dégoutté des- tas) sont vendus d'une manière analogue, mais settlement au prix de 21,50 le mètre cube. On 'les ré-

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447 pand sur les champs au moyen de charrettes semblables à celles qui font l'arrosage des villes.

Le bénéfice net retiré par la ville de ces opérations est de im.000 francs par an. Mais ce qui a bien plus d'importance que ce

chiffre, ce sont les résultats agricoles qu'on a obtenus. lin vaste terrain, situé au sud de la province, autrefois couvert de landes et de tourbe, est maintenant une des parties les plus fertiles de cette riche contrée.. Depuis quelques années la ville d'Arnhem, dans la Hollande mé-

ridionale, a suivi l'exemple de Groningue et retire déjà près de 20.000 francs de ses engrais.

A Bonn, l'emploi des matières fécales est également porté à un haut degré de perfection. Elles sont centralisées par l'Académie royale d'agriculture de Poppelsdorf, qui possède de vastes terrains à proximité de la ville. On fabrique des composts semblables à ceux

de Groningue, et on les consomme entièrement dans les dépen-' dances de l'établissement. Cette pratique a eu pour résultat d'améliorer les procédés de récolte. Les fosses sont construites avec plus de soin et l'extraction a lieu par le système dit hydro-barométrique. NOTE ni.

Voici le compte rendu des expériences entreprises par le D' Koeue devant la commission spéciale, le 17 janvier 1865: Les démonstrations sont ensuite entamées 10 Sur de l'eau puisée à la Senne, près de la grande écluse, au çc boulevard du Midi.

Un vingt-cinquième de goutte de perchlorure de fer est mei, langé à un dixième de litre d'eau de la Senne. Dix minutes après,

une certaine quantité de matières brunes sont précipitées au fond du verre, et l'eau, qui était jaune et trouble, est consicléra.blement clarifiée.

e (Expérience analogue à la précédente.) 5° Sur de l'eau contenant du sang et d'autres matières animales (, en putréfaction, puisée dans l'égout -particulier de l'abattoir de ci Bruxelles.

c( Un dixième de litre de cette eau est mélangée à une quantité double environ d'eau pure, sans perchlorure. ci un dixième de litre de cette même eau de l'abattoir est mélangé à une quantité d'eau égale à la précédente, mais contenant tme « goutte et demie de perchlorure de fer.