Annales des Mines (1865, série 6, volume 7) [Image 220]

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INFECTION DU SOL.

.qui embrasse d'ailleurs dans un vaste projet d'ensemble divers embellissements de la capitale, met en avant un plan d'irrigation de la Campine au moyen des eaux prises à l'état

naturel. On en trouvera l'exposé à la Note n. Quelle que soit d'ailleurs la solution adoptée, dans un avenir trèsprochain (1, il demeure dès maintenant acquis que les eaux ne pourront retourner à la rivière qu'après avoir subi une purification satisfaisante. A Aix-la-Chapelle, des questions semblables sont agitées. On commence à se préoccuper de l'infection de la Yurm, où

se déversent les égouts, chargés des matières

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INFECTION DU SOL.

fécales,

Comme premier palliatif provisoire, on a décidé le voûtement de la rivière jusqu'à une certaine distance de la ville; mais on voudrait, avec raison, une solution plus radicale, L'utilisation des liquides pour l'agriculture se présente na-

turellement; toutefois la question est beaucoup moins

Par les fuites du gaz de l'éclairage ; Et, d'une manière générale, par une foule de subsiances organiques, d'origines diverses (*), qui se décomposent loin d'une quantité suffisante d'oxygène. Cette infection réagit à son tour sur l'atmosphère et sur les eaux potables souterraines et devient ainsi doublement nuisible à la santé publique. Elle est, en outre, accompagnée d'une humidité qui, indépendamment des mauvaises odeurs, constitue par elle-même une cause grave d'insalubrité. Les fosses d'aisances y contribuent au premier chef. Réduites souvent à un simple trou d'ordures, elles infectent les habitations qu'elles avoisinent. Une enquête récente a révélé que dans les Flandres les matières fécales séjournaient fréquemment sous les fenêtres mêmes des appartements (**). Les déplorables habitudes hygiéniques d'une grande partie de la population belge ont suggéré au gou-

avancée qu'a Bruxelles. (*) Un cas assez singulier d'infection s'est produit à Liége il y a cinq ou six ans. Dans plusieurs jardins du quartier Saint-Jacques, le sol s'échauffa peu à peu à un tel degré que la végétation finit par y succomber. Les herbes séchaient sur place et les arbres perdaient leurs feuilles. En même temps les caves devenaient impropres à la conservation du vin. On en cite une où le beurre fondait. Ce phénomène, qui s'est reproduit plusieurs fois et qui persiste encore, quoique très-affaibli, sur quelques points, a vivement inquiété la population et provoqué les études du Conseil de salu-

V. INFECTION DU SOL.

Le sol des villes est infecté par des causes variées Par les infiltrations des eaux sales répandues à la surface ou même contenues dans les égouts (**) Par celles des fosses d'aisances, des puisards et autres dé-

pôts d'ordures ;

brité publique de la province. Plusieurs explications ont été

(*) On annonce la remise du Rapport du Comité des travaux pour

le courant de l'année i865. (u') Les infiltrations dues aux vices de construction des égouts sont assez fréquentes. Les conséquences en ont parfois été très fâcheuses. Ainsi, il y a quelques années, à Louvain, les maisons longeant le côté du canal qui donne sur le rempart ont été privées d'eaux potables, parce qu'un des industriels, qui habitait le quartier depuis longtemps, avait laissé, à son insu, pénétrer dans l'égout l'eau acide provenant de l'épuration de l'huile d'éclairage. La maçonnerie, déjà peu étanche, avait promptement livré passage a ces liquides, qui de là s'étaient infiltrés dans les puits. -

proposées, mais aucune n'a paru tout à fait satisfaisante. Celle à laquelle on s'est arrêté attribue l'échauffement à une combustion lente d'hydrogène carboné provenant de quelque houillère des environs. On avait conseillé une sorte de drainage vertical, afin d'aérer et de rafraîchir le sol. On s'est borné à des arrosements fréquents, qui ont à peu près rempli le but par suite de la décroissance spontanée du phénomène. (**) Le rapporteur de l'Enquête de 1854, M. Schmit, s'exprime ainsi sur la ville d'Ypres : cc A d'autres de dévoiler toute l'horreur

« qu'éprouve le visiteur des maisons pauvres, dans les cités fiamandes, à la vue de l'extrême misère qui y règne. Je me bornerai à signaler un fait qui intéresse vivement la salubrité publique. TOME VII, i865.

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