Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 244]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

GÉOGÉNIE.

avec un grand développement de la vie organique, car des couches

baltnickelkies (musenite), la pyrite de cuivre, la bonifie, l'argent rouge, la bournonite (enivre gris), la cuprite. Les roches sont habituellement composées de silicates qui sont peu conducteurs de l'électricité, et les seuls minéraux conducteurs qui s'y rencontrent sont : le fer oxydulé, l'hématite, la pyrite, la marcassite, la pyrite magnétique, quelquefois le mispickel, la pyrite de cuivre, le graphite et les substances charbonneuses. M. de Fritsch observe que le contact de ces minéraux, soit entre eux, soit avec des dissolutions, doit nécessairement donner lieu à. des courants électriques ; toutefois ils sont si faibles qu'il est à peine possible d'en constater l'existence.

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y sont en partie formées de débris animaux. Il en est de Même dans les parties du Imper méignesian limestone et grès supérieur dit de Saint-Pierre qui sont métallifères. Enfin dans le calcaire de

Galena, il y a souvent une grande quantité de plantes fossiles et une °multitude. de mollusques qui sont quelquefois complètement chan-

gés en pyrite. M. Whitney en conclut, comme M. Lud vvi g et

quelques autres géologues, que les sulfates contenus dans les débris végétaux et animaux ont été décomposés par leurs matières organiques, en sorte qu'ils ont:donné de l'hydrogène Sulfuré gni a précipité les métaux à l'état de sulfures (1). Ces derniers se sont ensuite concentrés dans les fissures et dans les cavités de la roche ; mais lorsqu'il n'y en avait pas, ils sont restés disséminés clans les couches.

Du reste, pendant cette première période de hotre globe, les eaux de l'Océan n'étaient pas tellement métallifères que l'existence des mollusques et des plantes Mal'iries fût par cela même complètement entravée; on voit, au contraire, que dans cette théo-

rie, la précipitation des métaux dissous était en relation directe avec le développement del êtres.

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Minéraux susceptibles de se produire par l'électricité. MM. Becquerel Fox et Ha i d nger ont appelé l'attention sur

la part que les courants électro-chimiques ont pris à la formation des minéraux et en particulier des gîtes métallifères. Dans le but d'éclairer cette question, M. C. de Fritsch (2) a recherché de quelle manière les divers minéraux se comportent lorsqu'ils sont employés comme électrodes et quelle est leur conductibilité pour l'électricité. L'expérience lui a montré que tous les métaux et tous les métalloïdes qui cristallisent dans le sytème rhomboédrique sont bons conducteurs ; il en est de même pour les arséniures et les antimoniures, pour les tellurureS, et pour leurs

combinaisons avec les sulfures. Un même minéral peut d'ailleurs, sui-

vant sa structure, présenter des différences pour la conductibilité. D'après M. de Fritsch l'es Seuls minéraux susceptibles de se former par l'électricité seraient : le graphite, l'arsenic, le bismuth, l'or, l'argent, le mercure, le cuivre, l'argent antimonial (discrasite), le smaltite, la galène, la marcassite, la bismuthine, le ko(I) Revue de géologie, II, 156. (2) Dr A. Kenngot t. Uebersicht der Resullal mineralogischer Forschungen in Jahre, 1861; 176.

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Alternances périodiques des couches dans les terrains stratifiés. - Les terrains stratifiés présentent fréquemment des alter-

nances de couches qui se reproduisent régulièrement en conservant une épaisseur à peu près constante et les mêmes caractères minéralogiques. Les géologues qui visitent le Jura, par exemple, sont

frappés des intercalations nombreuses et régulières de marnes

argileuses ou sableuses dans des calcaires. Parmi les personnes qui ont proposé une explication de ces alternances périodiques des couches dans les terrains stratifiés, nous citerons M. de Vi gn et (1). Comme il l'observe avec raison, elles doivent nécessairement tenir à des phénomènes qui sont eux-mêmes périodiques. Or, si

Fou considère d'abord l'oscillation de l'axe terrestre sur le plan de l'écliptique et le déplacement de la ligne des apsides par rapport à l'axe des équinoxes, ces phénomènes produisent seulement des différences entre les températures extrêmes de l'hiver et de l'été; ils exigent d'ailleurs une très-longue durée, en sorte que M. de V i gn et les mentionne seulement pour mémoire. On conçoit cependant qu'ils n'ont pas été sans influence sur la nature des dépôts qui se sont formés dans un même lieu et qui sont séparés par une grande épaisseur. Le mouvement de la terre sur son axe s'opère dans vingt-quatre heures, et par conséquent ii est au contraire trop rapide pour exercer quelque influence appréciable sur la nature des dépôts. Celui de la lune autour de la terre est déjà assez imp9rtant; car il règle essentiellement le phénomène des marées et nous avons constaté nous-même sur divers points des côtes de l'Océan que les dépôts littoraux présentent des caractères minéralogiques différents, suivant qu'ils se sont formés pendant les marées ordinaires ou bien pendant (1) lYule sur la formation des terrains stratifiés. Grenoble,

1862.