Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 239]

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ilEVUÊ Ijié ,(A01.0G11t. 472 porté à conclure que l'eau de la surface pourrait, sous l'action combinée de la capillarité et de la chaleur, descendre jusque dans des parties profondes du globe. » ((Un phénomène lent, continu et régulier donnerait lieu, de temps à autre, par suite de ruptures soudaines d'équilibre, à des manifestations brusques et violentes, telles que les éruptions vol-

caniques et les tremblements de terre. »

Décomposition de l'eau dans les volcans. - Lorsque l'eau se trouve chauffée en présence de corps susceptibles de s'oxyder, elle éprouve, comme l'on sait, une décomposition, qui est plus ou moins facile suivant les corps qu'on fait intervenir. Mais, récemment,

GÉOGÉNIE.

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des liquides contre les solides donne lieu à une légère augmentation de température. M. Bi an c o ni admet d'après cela que la chaleur des eaux thermales doit être attribuée au frottement exercé contre leurs parois. Mais cette conclusion est visiblement inexacte; car la chaleur augmente incontestablement lorsqu'on pénètre dans l'intérieur de la terre, et la température des eaux souterraines est réglée par la profondeur de laquelle elles proviennent. Toutefois un mouvement très-rapide doit donner lieu à un certain dégagement de chaleur ; et, comme l'observe M. Bi

con ni, le frot-

tement des aérolites contre l'air explique naturellement leur incandescence.

être

Cristallisation tin carbonate de chaux par la chaleur.- D'a-

décomposée même par des agents purement physiques. Ainsi, en

près quelques expériences et des considérations géologiques développées par M. G. Bise ho f, M. G. Rose (i) avait admis, contrairement

M. H. Sainte-Claire D e vill e (i) a démontré qu'elle peut

chauffant de la vapeur d'eau dans un tube de terre poreuse qui était porté à une température de 1,0000 à 1,"êoofl, ce savant a constaté qu'elle se sépare en ses deux éléments ; elle éprouve alors ce que M. 11. Sainte-Claire Deville appelle très-heureusement une dissociation. Ce phénomène de dissociation est très-remarquable

géologues.

et mérite d'être signalé spécialement à l'attention des dans Les volcans brûlants nous offrent, en effet, un appareil attrès-élevée et peut dans certains cas lequel la température est 1,0000. De plus, la vapeur d'eau interteindre ou même dépasser partout vient sans cesse dans cet appareil; car l'eau se rencontre elle accompagne les laves en dans l'intérieur de l'écorce terrestre ; volcaniques, elle joue même ignition et dans toutes les éruptions les roches un rôle extrêmement important. On comprend donc que subir une déavec lesquelles elle se trouve en contact, lui feront facile que généralement ces composition qui sera d'autant plus roches ne sont pas au maximum d'oxydation. Lorsque la tempéra-

dissociature sera très-élevée, l'eau pourra même éprouver une à décomposition de l'eau opérée tion. C'est vraismblablement à la de faut attribuer le dégagement de très-hautes températures qu'il les l'hydrogène dont la présence a quelquefois été signalée dans

éruptions volcaniques. dégagés La dissociation des hydrogènes carbonés qui sont aussi du reste, l'expliquer également. par les volcans pourrait, Chaleur produite par le frottement des fluides. - Des expériences faites par M. Bi anc oni (2) ont montré que le frottement

à l'opinion formulée d'abord par M. sir James Hall, que la chaux carbonatée na pouvait pas se transformer en marbre par l'action de la chaleur. Cependant des doutes étaient restés sur l'exactitude de ce jugement scientifique malgré la haute autorité de celui qui

l'avait rendu; car il attaquait un fait considéré jusqu'à présent comme classique et comme l'une des bases de la théorie du méta-

morphisme. A la suite d'observations qui lui furent faites par L eo n hard liii rn e r, M. G. R ose (2) lui-même ne tarda pas à par-

tager ces doutes et pour les éclaircir, il entreprit avec M. Siemens de nouvelles expériences. D'abord, il opéra avec des espèces de creusets qui étaient fabri-

qués en forant une cavité dans du fer doux et en la recouvrant avec une plaque de fer polie qui était fortement maintenue avec des vis. Après y avoir mis de l'aragonite, il soumit ces creusets à un violent feu de forge et au bout de dix minutes environ, il reconnut que, malgré les précautions prises, ils laissaient échapper un petit jet de gaz combustible qui était de l'oxyde de carbone. L'examen de la matière à l'intérieur des creusets montra qu'il y avait bien un peu de chaux caustique vers la surface, mais que cependant l'aragonite s'était changée en un beau marbre semblable à, celui de Carrare.

Sir James Hall ayant fait ses expériences dans des tubes de porcelaine, MM. G. Rose et Siemens cherchèrent à les répéter, en se plaçant dans les mêmes conditions. Ils prirent un vase de Poggendorff Annalen, 1860; III, 156.

(I) Revue des Sociétés satuntes, février It'63; 38. et. Revue scientifique italienne, I, 166. (2) G. de Mor

Poggendorff Annalen, /862. - Ueber die Schnetzung des Kohlensauren lialkes und Darstellung kunstlichen Itiarmors.