Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 170]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

APPAREILS FUMIVORES 334 ci-dessus, dont les chiffres par eux-mêmes sont rigoureusement vrais.

Nous n'avons pas voulu grouper les chiffres précédents pour en former des moyennes générales. Cette conclusion, selon nous, ne saurait être exacte; car pour que des expériences soient comparables, il faut que toutes choses y soient égales.

Ainsi, il aurait fallu rapporter les natures différentes de combustible à l'une d'elles prise pour unité, en adoptant pour les autres un coefficient qui représenterait leur qualité relative. Comment fixer ce coefficient? Il ne serait guère plus exact de grouper les consommations faites par des machines semblables, mais faisant quelquefois des services fort différents ; à plus forte raison celles des machines mixtes ou à roues libres avec celles des

machines à marchandises, quand même toutes ces ma-

1

chines emploieraient un même combustible. Cette méthode, qui peut être suffisante pour une statistique générale, serait sans intérêt pour le cas qui nous occupe. Une troisième cause d'erreur résulterait de la disproportion qui existe dans beaucoup de cas, entre le nombre des machines à foyer ordinaire et le nombre des machines semblables à foyer fumivore faisant le même service. Le tableau des consommations a été commencé, pour chaque dépôt, à

l'instant où une première machine fumivore y entrait en service régulier. Dans quelques cas, le nombre de ces machines est demeuré restreint, comme sont tous les services de marchandises ; dans d'autres cas, leur nombre s'est augmenté successivement, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus d'autres, comme est le service des mixtes du dépôt de Paris sur, Châlons. Nous avons néanmoins maintenu au tableau tous

les résultats de la statistique, car s'il eût fallu ne tenir compte que de ceux obtenus dans les services où les machines à foyer ordinaire et celles à foyer fumivore se sont trouvées concurremment en nombre à peu près égal, et fonctionnant dans le même temps, on eût été conduit à

DE MM. TENBRINCK ET BONNET.

335

supprimer presque tout, et l'on se serait privé de la sorte d'un renseignement précieux. Nous avons préféré donner le travail de la statistique des consommations dans son entier, tel qu'il s'est fait à l'Est, en indiquant les éléments qui peuvent éclairer l'esprit du lecteur, tels que les parcours et les consommations totaux, le nombre de .mois de service, le nombre des machines en service, la nature du combustible ; laissant à chacun le soin de rapprocher les chiffres, selon les conclusions qu'il voudra en tirer. Dépense comparée.

Nous terminons nos observations sur les consommations de combustible en faisant remarquer que la meilleure manière, peut-être, d'obtenir le chiffre d'économie serait de faire une comparaison de la dépense en argent. En conséquence, nous avons placé le chiffre de la dépense kilométrique à côté de la consommation kilométrique, en appli-

quant à celle-ci le prix indiqué plus haut par nature de combustible. On voit que la dépense faite par les machines à foyer fumivore est restée constamment inférieure à celle des machines à foyer ordinaire, quels que soient les .combustibles employés de part et d'autre et malgré le surcroît de consommation survenu en 1865 , par suite de l'emploi

du charbon tout-venant par les machines fumivores. On voit aussi que dans plusieurs services, non-seulement le gros

charbon, d'abord, a remplacé le coke poids pour poids et au-dessous ; mais encore le charbon tout- venant a remplacé de même en plusieurs points, soit le coke, soit le gros charbon. En ce cas, le profit est précisément égal à la différence entre le prix des combustibles ; ainsi, il est environ de moitié, soit de 5o p. ioo pour le tout-venant substitué au coke, dont le prix est à peu près double. Exactement :