Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 82]

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AGGLOMÉRATION DES COMBUSTIBLES MINÉRAUX.

AGGLOMÉRATION DES COMBUSTIBLES MINÉRAUX.

viennent pas également pour l'agglomération. Au point de vue de l'exploitation, on est nécessairement conduit à

guettes avec les charbons gras et demi-gras à courte flamme.

donner la préférence aux houilles tendres qui donnent une

forte proportion de menu. Or ces charbons sont généralement riches en carbone et ont, par cela même, un potvoir calorifique fort élevé. Ainsi, à ce point de vue aussi,

on doit les préférer à ,tous les autres. Mais les houilles tout à fait maigres, et surtout les anthracites proprement dites, sont difficiles à agglomérer. Elles se soudent imparfaitement au brai. Dès que cet aggloméré est mis au feu,

le ciment et les fragments empâtés se séparent de nouveau, à moins de soumettre les briquettes au préalable à une véritable carbonisation, ainsi que cela se pratique dans la fabrication des charbons de Paris ; ou bien, il faut mélanger aux charbons trop maigres 20 à 3o p. ioo de menus gras. On choisit donc généralement, pour les agglo-

mérés, les menus demi-gras, ou un mélange intime de houilles grasses et maigres. C'est ce que l'on fait à Char-

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Lorsque, comme à Blanzy, on agglomère néanmoins des charbons grenus à longue flamme, une pression très-forte

devient nécessaire. Si l'on veut d'ailleurs que la teneur en cendres soit au-dessous de 7 à 8 p. ioo, il faut de toute nécessité laver les houilles avec quelque soin. Ajoutons que l'aggloméré sera d'autant. plus solide que le menu aura. été broyé plus fin.

Choix et préparation du riment. - Les trois ciments dont se servent les fabricants de briquettes sont : le goudron brut, le brai gras et le brai sec. Le goudron brut, à cause de sa fluidité à la température ordinaire, facilite la formation de la pâte. On opère le malaxage et la compression à froid. Mais les briquettes, ainsi obtenues, restent molles se désagrégera complétement au o

feu et brûlent avec fumée abondante. On ne peut adopter ce mode de fabrication qu'en torréfiant les briquettes pour les

ce cas, la dureté et l'infusibilité des petits fragments,

durcir et en éliminer les composés les plus volatils Mais par cela même on perd, au moins en partie, les éléments volatils qui ont aujourd'hui acquis une très grande valeur. Les appareils pour la cuisson sont d'ailleurs coûteux à établir, occupent beaucoup de place et occasionnent des.

rendent la formation de briquettes solides, par les procédés ordinaires, fort difficile ; elles se désagrégent encore plus

frais de main-d'oeuvre et d'entretien fort élevés. Ce système a néanmoins fonctionné pendant plusieurs années à l'usine

aisément au feu que les briquettes anthraciteuses. C'est

de Lodelinsart près de Charleroi (*) et dans une usine de Marseille appartenant à la compagnie de là Grand'Cornbe, et fonctionne encore dans celle de MM. Morin et comp. à

leroi, Swansea, Saint-Étienne, la Grand' Combe etc. On a cependant essayé aussi l'agglomération des houilles

sèches à longue flamme et des lignites durs. Mais, dans

ainsi qu'à Marseille la maison Michel, Armand et comp. a vainement tenté l'agglomération des lignites du Rochet... Bleu, en se servant du procédé au brai gras de M. Marsais

de Givors. Les briquettes, solides, à froid, coulaient et retombaient en poussière dans le foyer. Pour obtenir un produit résistant, il faudrait carboniser la masse à la façon des charbons de Paris, ou chauffer le mélange sous pression, selon la méthode de M. Baroulier ; mais, dans Puri et l'autre cas, on perdrait la majeure partie des éléments volatils. Jusqu'à présent donc, on fabrique surtout les /ri-

Givors, et dans l'usine à gaz de la Villette à Paris. On ajoute au charbon menu 8 à 10 p. toc) de goudron brut, puis les briquettes sont empilées sur des chariots en fer et chauffées à environ 5000 pendant 24 heures dans de vastes chambres de torréfaction. Les éléments volatilisés sont en partie condensés ; avec des étuves sans fuites, le (*) Annales de Belgique, tome XIX, page 165.