Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 62]

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TRAITEMENT DES MINERAIS A FREIBERG.

tion tout à l'heure ; car, en même temps que les dépenses sont augmentées par l'introduction d'une fonte réductive, la perte de plomb s'accroît aussi, et la valeur marchande du produit devient moindre. On réussit à apporter un premier perfectionnement à cette .méthode par l'introduction pour les plombs pauvres du procédé de pattinsonage, introduction qui date de 1857 à l'usine de la Mulde , de 1859 à celle de Halsbriicke. En appliquant ce procédé aux plombs pauvres provenant de la revivification, on parvint à les appauvrir en argent et à les faire passer de la teneur de 15 grammes à la teneur de 1 g,5. Bientôt après on s'aperçut de l'avantage qu'il y avait à soumettre à la cristallisation le plomb d'ceuvre lui-même, provenant des fontes de mattes et de minerais, et l'on fit entrer dans cette opération une quantité croissante de plomb d'oeuvre, préalablement raffiné. Les nombres cités dans cette notice montrent que l'on ne soumet plus aujourd'hui à la coupellation directe que 1/7 à 1/6 du plomb d' oeuvre résultant des fontes de minerais et de mattes. On soustrait ainsi à la coupellation, et à la fonte récluctive suivante, une très-grande partie du plomb, et l'on épargne par conséquent des pertes de métal fort importantes. IV. TRAVAIL DES MATTES DE CUIVRE.

Historique. On se propose un double but dans le traitement des mattes de cuivre, l'extraction du cuivre ét celle de l'argent. Cette dernière complique beaucoup les opérations; elle a motivé, depuis le commencement de ce siècle, plusieurs transformations radicales du mode de traitement. Liquation. A l'époque où Héron de Villefosse écrivait le traité de la Richesse minérale , l'extraction de l'argent se faisait par la _méthode de liquation. Les. /nattes, à la te-

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neur moyenne de 2.5 p. 100 de cuivre, subissaient une dernière fonte qui les transformait en cuivre noir, sur lequel .se faisait la désargentation dans la petite usine de Granthal. Le cuivre noir était calciné et cassé au marteau, puis fondu

avec 5 1/2 à 4 parties de plomb; les pains de l'alliage ainsi obtenu étaient soumis à l'opération de la liquation proprement dite, et les résidus cuivreux à la torréfaction ; enfin on achevait l'extraction des deux métaux par la coupellation du plomb d' oeuvre produit, et par l'affinage du cuivre dans un four à. réverbère.

Ce mode de traitement était défectueux à plusieurs égards : il était fort coûteux, car les frais s'élevaient à peu près à 5oo francs par tonne de cuivre noir ; en outre, le cuivre obtenu était de qualité inférieure; enfin on perdait, pour ioo parties de cuivre à extraire, environ 5 à 6 parties de cuivre, 4o à 48 parties de plomb et 25 p. ioo de l'argent -contenu.

Méthode Augustin. -- On fit un progrès considérable en substituant à la liquation le procédé de désargentation par voie humide, qui a gardé, de son inventeur, le nom de méthode Augustin. Cette méthode a été elle-même remplacée à son tour par une méthode nouvelle ; mais comme lé changement est récent, et comme il y a intérêt à pouvoir faire la comparaison des deux méthodes, je vais rappeler en quelques mots la série des opérations dont se composait la méthode Augustin, et indiquer ses résultats économiques, que rai pu, grâce à la bienveillante complaisance de M. le ber-

grath Ible, extraire des livres de l'usine pour les années 1858; 1859 et 186o, les dernières où cette méthode ait été employée à Freiberg. La matte, enrichie par grillages et fontes successifs jusqu'à une teneur de 45 p. 100 de cuivre environ, est réduite en poudre très-fine, puis grillée en deux fois, et avec les plus grandes précautions, au four à réverbère. On s'efforce d'obtenir d'abord une sulfatisation complète par grillage à