Annales des Mines (1864, série 6, volume 5) [Image 118]

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ET A 12 ROUES COUPLÉES DU CHEMIN DE FER DU NORD.

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RAPPORT AU MINISTRE SUR LA LOCOMOTIVE

ETC.

Mais, d'une part, il est évidemment impossible de ne pas tenir grand compte de l'autorité des ingénieurs, favorables à l'emploi d'unités d'une grande puissance. Les divergences d'opinions sur une question économique dont les éléments sont très-complexes, s'expliquent d'ailleurs en partie par les conditions diverses dans lesquelles les ingénieurs sont placés, chacun d'eux puisant naturellement, dans sa pratique personnelle surtout, les motifs de sa côn-

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de chercher à obtenir de la locomotive, de la vraie locomotive, celle qui remorque son propre poids et sa charge, par l'intermédiaire de l'adhérence, tout ce qu'elle peut donner ; et la machine de M. Petiet est une solution certaine, mesurable, qui ne laisse douteuse qu'une question, secondaire après tout, celle de la dépréciation du matériel. Elle constitue donc un progrès incontestable. Il est à peine nécessaire d'ailleurs d'ajouter que si cette

naires, c'est-à-dire de 120 mètres de surface de chauffe envi-

machine a circulé dans une courbe de 8o mètres, il n'en faut nullement conclure quelle pourrait faire un service régulier dans de telles conditions. Elle a fait, je le répète, un tour de force, et le fait est fort intéressant, car qui peut plus, peut moins. Mais il est clair que le principe de sa construction n'est nullement inséparable des dimensions qu'on lui a données en vue de son service sur la- ligne du Nord. S'il arrivait, ce qui est douteux, qu'on dût se résigner à admettre sur des lignes importantes dés courbes

ron, ne pourraient remorquer que des trains par trop

aussi excessives que celle de Saint-Gobain, rien n'empêche-

légers. Si donc la préférence donnée aux machines très-

rait de réduire en conséquence la longueur, et par suite la puissance de la machine. Ajoutons, cependant, que le diamètre des roues n'est guère susceptible de réduction, et que leur nombre lui-même est une condition avantageuse à cause de la base fixe et à écartement modéré que forment les deux essieux intermédiaires de chaque groupe de six roues. Toutefois, les machines de M. Beugniot, prouvent que ce nombre pourrait être au besoin réduit à huit, sans inconvénient sérieux pour la stabilité.

viction. D'un autre côté, en admettant l'emploi de deux machines,

en l'admettant même, ainsi que j'ai eu l'occasion de le dire

ailleurs, comme imposé en quelque sorte, sur les fortes rampes, par une considération capitale, celle de la sécurité (*), on entrevoit dès à présent, comme inévitables, des

rampes d'une inclinaison telle que deux machines ordi-

puissantes est sujette à discussion, quand il s'agit des lignes à faibles pentes, l'emploi de telles machines pourra devenir une condition sine guet non, sur certaines sections à trèsfortes rampes et à grand trafic, comme celles qui traverseront les grandes chaînes de montagnes. Sans doute, le dé-

bat pourra alors s'engager entre cette solution et celles qui, comme le système de M. Agudio, admettent les moteurs fixes (**). Mais rien de plus logique à coup sûr que (*) Voir le rapport sur la locomotive de M. narchaert, Annales des mines, tome IV, 1863, page 78, note. Cl Peut-on, par exemple, après le succès inespéré de l'air com-

primé comme agent de transmission du travail mécanique, supposer que les magnifiques intallations motrices de Bardonnèche et Modane ne seront pas utilisées pour la traction ? La solution du problème de la traction par l'air comprimé, dit M. Sommeiller (page 107 de son l'apport), est une nécessité, et il y a tout lieu de croire que cette solution est très-prochaine. » Sous la plume de l'illustre ingénieur, dont on connaît la réserve, cette affirmation a une valeur évidente.

Quel que fût d'ailleurs le nombre des roues, la division de l'appareil moteur en quatre cylindres, qui constitue un des caractères les plus importants de la machine du Nord, devrait évidemment être conservée. Cette division n'a pas seulement pour effet de limiter à six le nombre des roues solidaires pour la rotation ; elle facilite la répartition entre

les essieux, du poids suspendu; elle réduit la masse de chacune des pièces en mouvement ; elle rend, en cas d'a-