Annales des Mines (1864, série 6, volume 5) [Image 64]

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liquides pour les irrigations, en les mélangeant avec les eaux de fumier de son immense vacherie. Lavage des laines. - On s'est beaucoup occupé dans le Yorkshire, il y a quelques années, d'extraire les matières grasses des eaux de lavage des laines. Ces opérations conduites surtout à Bradford, sont en partie tombées en désuétude, par suite du peu de profit que les fabricants en retiraient. M. Mac Dougall a pris patente pour une méthode d'extraction nouvelle, qu'il applique sur une assez grande échelle. M. Thomas Steele, imprimeur sur étoffes à Manchester, s'occupe également de retirer les acides gras des eaux de sa fabrique.

Rouissage du chanvre. - Cette source d'infection est à peu près nulle dans l'Angleterre proprement dite, qui ne produit qu'une très-faible quantité de matières textiles dans les environs de Salby (Yorkshire). Toute la consommation vient de l'étranger et de l'Irlande. Dans ce dernier pays, on

applique sur divers points les procédés perfectionnés de Schenk, qui préviennent l'insalubrité du rouissage ordinaire.

Mais dans les endroits fort nombreux où la méthode ancienne est encore en vigueur, on ne paraît nullement préoccupé de l'infection des cours d'eau et de ses conséquences sur la santé publique. On se borne à écarter de l'alimentation des hommes ou des animaux les eaux oit le lin a roui, ce que permet toujours l'abondance des sources de la contrée. Moyennant cette précaution les habitants sont à l'abri des fièvres que la putréfaction des matières engendre dans d'autres pays (*). (*) La Société de chimie et d'agriculture de l'Ulster, province où est concentrée la culture du lin de l'Irlande, a bien voulu, à notre demande, s'occuper de l'influence du rouissage sur la santé publique. Son secrétaire, le D' Ilodges, qui fait autorité en ces ma-

tières, s'est exprimé de la manière suivante, dans la séance du 5 juin 1863 « 11

MATIÈRES FÉCALES.

INFECTION DES EAUX.

( le D' lIodges) n'a point entendu dire qu'aucun effet nui-

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Matières fécales. - Les matières provenant des cabinets d'aisance, jouant un grand rôle dans l'infection des égouts et par suite dans celle des cours d'eau, on a proposé de les recueillir à part sans les laisser pénétrer dans les conduites souterraines. Il ne pouvait être question, dans ce système préventif, de revenir aux anciennes fosses d'aisance ; car sur ce point l'opinion publique en Angleterre a prononcé un arrêt définitif, dont la commission d'enquête de 1857 s'est faite l'organe officiel (*). De là plusieurs procédés tendant à la désinfection directe et immédiate des matières fécales dans les maisons. L'un des principaux est celui du docteur John Lloyd, dont la patente est actuellement exploitée à Manchester par la Sanitary and lown sewage ?nouure Company. Il est fondé sur le principe que la putréfaction est beaucoup diminuée quand les parties liquides et solides sont préservées du contact les unes des autres. En conséquence, le réceptacle placé sous le siége des cabinets est divisé en deux compartiments disposés de telle sorte que l'un d'eux reçoit exclusivement les matières solides, tandis que l'autre « sible à la santé ait été observé dans les provinces oit le lin est pré« paré par grandes quantités. En France et spécialement en Italie, « les exhalaisons des fosses dans lesquelles le chanvre est soumis « à la fermentation, ont été regardées comme une .causo de nia« ladie; mais sous ce climat (celui de l'Irlande), même dans les districts marécageux, les fièvres et autres maladies semblables sont « actuellement presque inconnues ». (*) Cette commission, instituée par la reine aux fins de rechercher les meilleurs moyens d'utiliser les liquides d'égout, comprenait les hommes les plus compétents d'Angleterre: Lord Essex, sir Benry Ker Seymer, Robert Bawlinson,.Thomas Way, J. B. Lawes, S. Smith, John Simon et Henry Austin. Voici comment elle s'exprime dans son rapport de i858: « Pratiquement, toutefois, il n'importe pas qu'on trouve ou non « matière à discuter sur l'opportunité de l'abolition des fosses, et « l'envoi de leur contenu aux égouts publics. Le sujet a été telle« ment épuisé, et la vérité des principes susénoncés est si généra« lement connue et admise par le public, que l'idée de revenir aux « fosses et aux maux qu'elles entraînent est hors de la question. » TOME y, 1864.

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