Annales des Mines (1864, série 6, volume 5) [Image 35]

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VENTILATEURS MÉCANIQUES.

OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.

tenir à distance de l'appareil trempeur, auquel se présentent successivement d'eux-mêmes les cadres garnis. On doit signaler aussi comme tendant indirectement à la suppres-

sion des mêmes dangers les procédés de M. Fexlong, à Glasgow, qui, sous le nom d'allumettes électriques, livre déjà au commerce près de deux millions d'allumettes par jour, dans lesquelles le phosphore est remplacé par une pâte à base de chlorate de potasse, et qui ne prennent feu qu'au contact de plaques de fer.

Emploi des ventilateurs mécaniques. - Dans certaines industries on a fait un heureux usage des ventilateurs mécaniques pour enlever les poussières nuisibles aux ouvriers. Nous citerons en première ligne les fabriques de coutellerie de Sheffield. Dans les salles de repassage, les hommes sont exposés aux poussières de grès et d'acier qui se dégagent pendant le travail de la meule. Les maladies qui en

résultent sont très-graves et finissent toujours par être mortelles. A une certaine époque les maîtres de fabriques,

frappés de cette situation, voulurent faire porter à leurs hommes des masques magnétiques. Mais des difficultés s'étant élevées sur le mode de payement, et sans doute aussi l'appareil étant peu commode, ces masques furent abandonnés. Après quelques autres essais également malheureux, on en est arrivé au système très-simple qui depuis une douzaine d'années se généralise chaque jour davantage. Ce système, dont on peut voir une bonne application dans les grands établissements de MM. Joseph Rodgers et fils, consiste à engager la partie antérieure de la meule dans l'orifice d'un tuyau communiquant avec un ventilateur à palettes. L'ouvrier étant placé de l'autre côté de la meule et en face cet orifice, les poussières qu'il produit en repas-

sant s'échappent tangentiellement et se dirigent vers le tuyau où elles sont vivement aspirées dans l'intérieur. Dans certains ateliers au lieu de ventilateurs, on utilise pour le

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même objet le tirage de la grande cheminée des chaudières;

mais le premier moyen est préférable comme étant à la fois plus énergique et plus régulier. Les manufactures d'aiguilles des environs de Birmingham demandent des procédés analogues. L'aiguisage des aiguilles n'est en effet guère moins malsain que le repassage des outils. Quand l'ouvrier appuie à la fois sur la meule les cent aiguilles qu'il tient dans sa main, il se produit des gerbes d'étincelles et une poussière d'autant plus dange-

reuse qu'elle est plus fine. Aussi depuis six ou sept ans, MM. Thomas et fils, de Redditch, dont la manufacture modèle livre à la consommation plus de 2 oo millions d'aidonné l'excellent exemple d'une guilles par an, disposition basée sur le principe de Sheffield (Pl. I, fig. et 2). Toute la moitié antérieure de la meule est prise dans une enveloppe en fer-blanc, qui communique avec un fort ventilateur à vannes et ne laisse échapper aucune poussière. MM. Thomas s'occupent même, depuis une quinzaine

de mois, de supprimer l'aiguisage à a main et de lui substituer l'aiguisage mécanique. Ils ont déjà installé trois machines allemandes du type Schleicher, dont une en pleine activité leur donne de très-bons résultats. Quant aux ventilateurS, ils commencent à se répandre dans les fabriques de Redditch.

Nous devons mentionner aussi, quoiqu'elles soient beaucoup plus anciennes et que la question d'hygiène ait été leur introduction, les machines à ouvrir les étrangère paquets et à carder qui fonctionnent aujourd'hui dans presque toutes les manufactures de coton et de laine du Lancashire et du Yorkshire. La ventilation énergique exercée

dans l'enveloppe qui contient les mécanismes met les ouvriers à l'abri des poussières de toutes sortes qui se dégagent pendant ces premières opérations. On peut recommander les dispositions des ateliers de M. Cooke, à Manchester, qui occupe Soo ouvriers pour le coton, et de