Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 112]

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EXPÉRIENCES SUR UN FOYER FUMIVORE

de la houille de qualité médiocre à un prix relativement faible, Aussi les expériences de M. film sur la grille Langen ne peuventelles entrer en comparaison avec celles qui ont été faites à Mulhouse

sur différents appareils. Nous ne parlons pas du lavage de la fumée (classe 8) essayé sans succès, ni de l'appareil Duméry (classe 9). Ce dernier n'a pas été appliqué à Mulhouse; mais il a été l'objet de nombreuses expériences. M. Couche, dans la note déjà citée (Annales des mines, tome If, page 566), a défini en quelques mots cet appareil, qui est « anti« économique par défaut d'air. Quant à l'appareil de MM. Molinos et Pronnier (classe 10), il donne

une solution très-satisfaisante du problème de la fumivorité. Aussi

a-t-il obtenu au concours de 1859 de la Société industrielle une médaille d'argent et une prime de 2.750 francs. Cependant cet appareil ne s'est pas répandu, soit à cause de son prix élevé, soit à cause de sa complication. Nous étions en présence de cet immense insuccès des fumivores,

quand l'appareil Palazot nous a été présenté, avec cette vieille théorie dont il serait temps enfin que l'on fît justice, à savoir, qu'un appareil est économique par là seulement qu'il est fumivore, puisqu'il brûle tout le combustible non consumé. Nous avons déjà dit que pour les générateurs ordinaires, sans bouilleurs réchauffeurs,

la marche la plus économique correspond à la production de la fumée la plus noire et la plus abondante. Nous avions donc d'avance

la conviction que l'appareil Palazot ne pouvait être économique avec des générateurs de ce genre, tandis qu'il pouvait très-bien donner un rendement satisfaisant avec des chaudières à réchauffeurs. Cependant nous avons procédé aux expériences avec tout le soin possible. Description du fumivore Palazot. (Pl. VI, fig. 2, 3, Lt, et Pl. VII, fig. 11, 5, 6.) Quelques mots suffiront pour faire connaître le fumivore Palazot. Une petite grille A, est placée à l'avant du foyer, transversalement à la grille ordinaire; elle laisse pénétrer un cou-

rant d'air extérieur perpendiculairement à la direction de la flamme. L'intensité de ce courant est réglée au moyen d'un registre B se fermant contre la petite grille et s'ouvrant au moyen d'une clef qui s'engage dans une crémaillère. Une voûte en terre réfractaire C, couvre l'autel, de manière que la flamme soit forcée de passer dans l'espace libre qu'elle laisse au-dessous d'elle. Lorsque la disposition du foyer le permet, M. Palazot introduit l'air par une

fente étroite pratiquée dans toute la largeur de l'autel, à quelques centimètres en arrière de la grille.

DE M. PALAZ01.

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Si nous recherchons dans les fumivores connus les dispositions

qui offrent de l'analogie avec celles que nous venons de décrire, l'autel fendu nous trouvons les appareils Darcet, brevetés en 1814,

d'air

de Parkes, breveté en 182o, qui ont pour objet des prises analogues à celles de M. Palazot, mais sans la voûte en briques placée au-dessus de l'autel. Dans l'ouvrage déjà cité de M. Péclet, disposition exacteon trouve (page Si, tome I) la description d'une ment semblable au fumivore Palazot : « On a imaginé de renverser

la flamme au-delà du foyer en la faisant passer sous une voûte; deux petites ouvertures, dont la section se réglait par des registres, permettaient d'introduire de l'air dans les gaz enflammés

« pendant le ,, bustion. »

renversement du courant, afin de compléter la com-

Résumé des expériences. Quoiqu'il en soit de la nouveauté de la

disposition adoptée par M. Palazot, elle offre le grand mérite d'être

très-aisée à appliquer à tous les générateurs, et en même temps de ne pas présenter la moindre difficulté pour le chauffeur. Les essais que nous avons entrepris ont porté sur quarante-deux jours pleins durant lesquels tous les soins possibles ont été pris pour éviter les chances d'erreur. L'appareil a d'abord été adapté au foyer de deux chaudières du tissage de MM. Dollfus-Mieg et G', lesquelles ont servi de type pour le concours des générateurs en 1859; puis à deux des chaudières du retordage du même établissement, qui sont munies de bouilleurs réchauffeurs et qui alimentent une machine de 150 chevaux. Nous avons d'abord consacré deux semaines à l'essai du fumivore, sous une chaudière à réchauffeur (chaudière du concours n° 2 du

tissage, réunie à sa voisine) en marchant une semaine avec l'appareil et une autre sans l'appareil, la voûte enlevée et la prise d'air supprimée.

Deux autres semaines ont été employées à expérimenter l'appareil avec des chaudières sans réchauffeurs (les mêmes que les précédentes).

Enfin, deux semaines ont été consacrées aux chaudières à ré-

chauffeurs du retordage; pendant le même temps l'expérience précédente a été continuée sur les chaudières sans réchauffeurs du tissage.

La direction des expériences a élé confiée à M. Miellet, employé de la maison Dollfus-Mieg ; un contre-maître chauffeur et un chauffeur de l'établissement ont été constamment présents dans le local où se faisaient les essais et journellement contrôlés par M. Palazot lui-même ou sou représentant.