Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 108]

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FOYER FUMIVORE DE M. PALAZOT.

FOYER FUMIVORE DE M. PALAZOT.

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satisfaisant de fumivorité, et une certaine économie de combustible, ce résultat, dis-je, se produit dans les mêmes proportions, et semble établi à peu près avec le même degré de certitude. Est-ce à dire pour cela qu'on doive admettre avec M. Linder, que l'appareil Palazot, pourvu qu'il soit établi dans les proportions qu'il indique, réalisera partout et toujours cette fumivorité et cette

s ne sont point de simples inductions théoriques. Ils C deleasfaupmeéreçU s'accordent parfaitement avec les faits observés dans les expériences exécutées en 1.8114 et 1845 sur la proposition de la com-

économie de combustible ?

mission centrale des machines à vapeur.

Il me paraît évident qu'il n'en peut être ainsi. D'abord, au sujet de l'économie de combustible, il faut remarquer qu'en général les résultats d'expériences spéciales sont toujours plus favorables que ceux d'un travail courant. Les ouvriers se sentent surveillés et sont plus vigilants : on opère sur des appareils en bon état, etc., etc. On pourrait faire une bien longue liste de procédés industriels qui ont été annoncés comme donnant des économies de Io p. ioo, tio p. 100 et plus, qui les ont même données en effet dans des expériences spéciales, et que la pratique n'a cependant point sanctionnés.

D'après les détails et les discussions qui précèdent, je pense faire une part équitable au procédé que Votre Excellence m'a

En second lieu, je signalerai dans les expériences de la Monnaie,

deux circonstances qui peuvent avoir influé dans un sens favorable à l'appareil. L'une d'elles est la quantité de combustible brûlé par heure, moindre avec les appareils que dans le cas des foyers ordinaires. Or avec une surface de chauffe constante, une moindre consommation de *houille comporte en principe, une meilleure utilisation de la chaleur développée. La seconde circonstance est celle-ci : les premières expériences

ont été faites sur les n" o et 3 du massif, lu fourneau n° 2 étant hors feu; dans les dernières expériences au contraire, chacun du deux fourneaux à marché en même temps que le fourneau intermêdiaire n° 2, dont le voisinage était de nature à empêcher les pertes de chaleur par rayonnement ou par contact du fourneau sur lequel on opérait. Enfin on remarquera que ces fourneaux peuvent être considérés comme établis dans de très-bonnes conditions de tirage, par suite de la hauteur de leur cheminée, de sa grande section comparée à celle de la grille et de la quantité modérée de houille brûlée sur cette grille. Ce sont là précisément les conditions qui permettent de faire ces admissions d'air intermittentes recommandées par M. Lefroy-, et qui forment un trait caractéristique du procédé de M. Palazot. Sans ces conditions, de semblables admissions, loin d'être favorables, diminueraient trop le tirage et par suite la puissance de vaporisation de l'appareil ; elles pourraient même dimi-

nuer la température des carneaux et devenir ainsi une cause, non de diminution mais au contraire d'augmentation dans l'intensité

chargé d'examiner, en formulant l'avis suivant Le système Palazot est très-simple, probablement très-peu coû-

teux d'entretien, et peut s'adapter très-facilement et en très-peu de temps au foyer d'un générateur quelconque.

Il ne change rien à la conduite rationnelle du feu, il convient, avec lui, comme sans lui, de charger par petites portions, à courts intervalles, sur le devant du foyer, en repoussant vers le fond de la grille le charbon incandescent des charges précédentes. La seule sujétion nouvelle pour le chauffeur est de manoeuvrer à propos, et de la quantité voulue, le registre d'admission d'air, afin d'introduire l'air nécessaire à la combustion de la fumée, mais .éviter une introduction excessive. Cela demande un soin et une intelligence qu'on ne rencontre pas toujours dans cette classe d'ouvriers. Avec un appareil Palazot donnant accès à une quantité d'air suffisante ou légèrement surabondante, on arrivera le plus souvent à réduire beaucoup la quantité de fumée que donnait, avant son établissement le foyer sur lequel on sera venu l'appliquer. On pourra arriver aussi, en réglant avec beaucoup de soin l'admission d'air à réaliser une certaine économie de combustible. Mais le chiffre de cette économie ne saurait être indiqué d'une manière générale, comme une conséquence des principes de l'appareil. Cette économie sera relative à la marche plus ou moins parfaite qu'avait ce foyer avant l'application de l'appareil. Elle peut être nulle ; elle peut même être négative si le foyer n'est pas établi dans de bonnes conditions de tirage. Malgré ces réserves qui me paraissent indispensables, je pense que l'appareil mérite d'appeler l'attention des industriels et qu'il pourrait utilement être appliqué à beaucoup de foyers, surtout si les industriels s'attachaient plus qu'ils ne le font, et autant qu'ils auraient intérêt à le faire, à ne confier la conduite de leurs foyers qu'à des hommes sûrs et intelligents. Cela suffit sans doute pour conclure encore aujourd'hui dans le