Annales des Mines (1863, série 6, volume 3) [Image 236]

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BULLETIN.

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Une sorte de fatalité paraît s'attacher depuis quelque temps aux minesdes environs de Blyth ; car le iode ce mois, à Morth Seaton, par

suite de la ruplure d'une grande roue, toute communication entre les mineurs et le sol fut interrompue pendant vingt heures. Le di, à la mine de New Delaval, même accident que dans la précédente; l'interruption des communications fut de vingt quatre heures, mais 11 n'y eut aucune perte à déplorer. En 1860, soixante-seize hommes périrent dans une autre mine des environs, et de même qu'à Hart-

ley, ce déplorable accident doit être attribué à l'absence d'un second puits permettant aux mineurs de s'échapper. (Extrait d'une lettre adressée par M. VAUVERT DE MEAN , vice-

consul de France, à M. le ministre des affaires étrangères.)

Circulaire adressée par le Secrétaire d'État de l'intérieur aux inspecteurs des mines à l'occasion de l'accident arrivé dans la houillère de Hartley. Whitehall, 28 janvier 1862.

Monsieur,

Je suis chargé par sir George Grey de vous prier de lut transmettre le plus tôt possible un rapport faisant connaître les points suivants pour le district soumis à votre inspection i° Le nombre d'accidents, répartis par accidents fortuits et non fortuits, qui sont survenus dans ces dernières années par suite de chutes ou d'obstructions dans les puits; a° Le nombre des houillères et des mines de fer qui sont desservies par un seul puits et le nombre de celles qui en ont deux; 3° La possibilité d'établir des communications souterraines entre

des travaux voisins appartenant au même propriétaire ou bien à des propriétaires différents; 4° S'il est possible d'exiger un double puits dans chaque exploitation, et la dépense probable que cela occasionnerait. Signé G. CLIVE. Je suis, etc, Lettre du Secrétaire d'État rie l'Intérieur adressée à M. KenyanBlackwell, ingénieur, chargé de l'enquête suivie à Hartley. Whitehall, 31 janvier 1882.

Monsieur Sir George Grey m'ordonne de vous informer qu'il a appris avec beaucoup do satisfaction que vous devez assister le coroner dans

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l'enquête qui aura lieu lundi prochain, 3 février, à Dartley, relativement au funeste accident survenu récemment dans la houillère de cette localité. Sir George Grey pense que votre présence dans cette circonstance

sera satisfaisante pour le coroner et le jury, ainsi que pour beaucoup de personnes immédiatement intéressées et pour le public en général.

Vous trouverez ci-joint la copie d'une lettre qui a été adressée au coroner au sujet de votre présence à l'enquête, et un extrait d'une autre lettre adressée par l'ordre de sir George Grey, le et courant, à M Dunn, inspecteur du district. H. Dunn sera d'ailleurs présent à l'enquête, en raison de ses fonctions; mais il a été informé par sir George Grey qu'il est surtout désirable qu'une personne, libre de toute influence ',cale, soit désignée pour y prendre part; en tout cas, vous pouvez compter sur sa cordiale coopération dans l'accomplissement de la mission dont vous êtes chargé.

Votre grande expérience pratique vous sera assurément d'un grand secours dans cette enquête. Vous veillerez avec soin aux preuves qui seront soumises à l'appréciation du jury, et vous recevrez sans aucun doute du coroner la facilité d'interroger vousmême les témoins lorsque cela paraîtra important, ainsi que de provoquer un témoignage supplémentaire, si c'est nécessaire, afin que l'enquête soit entourée des plus grandes garanties. Cette enquête doit avoir lieu non-seulement dans le but de satisfaire aux sentiments des nombreuses- personnes qui sont immédiatement affectées par ce triste événement, ainsi qu'a la sympathie universelle qui leur a été si unanimement témoignée; mais elle doit encore être dictée par la considération plus élevée de rechercher quelles précautions peuvent et doivent être prises pour éviter à l'avenir la mort de tant de personnes. L'enquête relative à la cause immédiate de l'accident devra évidemment porter sur le degré de sécurité que présentent les balanciers en fonte qui ont un poids exceptionnel; mais le fait le plus triste dans le cas présent, c'est l'insuccès des efforts incessants qui ont été faits, avec. tant de courage et de persévérance, au milieu de circonstances pleines de difficultés et de dangers, pour sauver la vie des nombreux ouvriers qui sont restés enfermés dans la houillère par suite de l'obstruction du puits. En recherchant les causes de cet insuccès, il y a deux points sur lesquels l'attention du jury sera sans doute spécialement appelée.

L'un est de savoir si l'état du puits au moment de l'accident était