Annales des Mines (1863, série 6, volume 3) [Image 211]

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DU GISEMENT ET DE L'EXPLOITATION

DE L'OR EN CALIFORNIE.

peu plus loin l'exemple d'eaux thermales actuelles déposant

cassure compacte et cristalline, de couleur noire, avec

à la surface du sol d'abondants dépôts de silice au milieu de laquelle on trouve de la pyrite de fer et un peu d'or. Il

hornblencle fer oxydulé , mais pas de péridot ; elle affecte la division columnaire verticale, au-dessus la roche devient de couleur plus terne, poreuse et celluleuse. Sur les bords et vers l'extrémité occidentale de l'épanchement où la roche n'a que 15 à 3o pieds d'épaisseur, elle est scoriacée et divisée en gros fragments globulaires. Dans toute l'étendue du Table-Mountain, on n'observe aucune proéminence de la roche éruptive, rappelant un cratère d'écoulement, mais on

suffirait donc pour expliquer toutes ces circonstances carac-

téristiques du diluvium californien, d'admettre qu'il s'est déposé au milieu d'eaux où arrivaient de semblables émanations siliceuses et aurifères ; et comme les diorites étaient

alors les roches les dernières venues au jour, on rattacherait à leur apparition récente, l'existence de ces sources minérales et siliceuses. Ces diorites auraient donc été soulevées pendant la période quaternaire. Basaltes.- Cette période du diluvium ancien fut close par l'apparition de roches trappéennes qui se firent principalement jour suivant la ligne de moindre résistance du contact des terrains sédimentaires anciens et des roches cristallines. Les terrains de cette période éruptive sont représentés par un conglomérat puissant à rognons de basalte près de Lake-City et de Humbug-City. Par un terrain à peu près de même nature, près de Minnesota, par des dykes éruptifs près de Coloma, de Mokolumne-Iiill , et par une éruption basaltique très-étendue près de Columbia. Il me

suffira de donner quelques indications sur ce

dernier

gisement. Les basaltes de Columbia commencent à quelques milles à l'est de cette ville. Ils se sont épanchés, formant une sorte de coulée qui est allongée de l'est à l'ouest depuis Columbia .

jusqu'à Knight's-Ferry, sur plus de 6o kilomètres de distance, et qui est large de 1.000 à 1.200 mètres tout au plus. Ces nappes basaltiques, connues dans le pays sous le nom de Table-iikuntaius, forment une série de plateaux horizontaux étagés en gradins, les uns derrière les autres, et de moins en moins étendus et puissants à mesure que l'on va de l'est vers l'ouest en descendant les pentes de la Nevada. Du côté de l'est, où la roche éruptive mesure plus de ioo pieds de puissance, elle présente à sa partie inférieure une

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peut voir à l'ouest de Columbia des dykes de basalte qui traversent le calcaire métamorphique, et qui représentent les fentes par lesquelles la matière éruptive s'est épanchée sur le sol.

Divers travaux de mines montrent bien la superposition du basalte au terrain diluvien ancien. A New-York-Tunnel (fig. 9, coupe Sud-Nord), par exemple, on exploite un lit de graviers aurifères ayant 3 ou 4 pieds de puissance, formé de galets, de quartz, de serpentine, de schistes chloriteux empàtés dans une argile schisteuse. Cette couche a été évidemment fournie par les débris du sol sous-jacent formé de schistes chloriteux traversé en tout sens par des veines de quartz. Ce lit de graviers est fort riche, il n'est pas rare de voir la poudre d'or briller au milieu des graviers qui reposent directement sur les schistes inférieurs. Au-dessus de la couche de graviers on trouve 3o pieds d'argiles grises (pipe clay) fines et dures, à cassure conchoïde, avec débris végétaux le plus souvent silicifiés. Quelquefois entre ces argiles grises et les graviers inférieurs

on rencontre des lits d'argiles pyriteuses (blue dust), où l'or commence à se montrer ; au-dessus des argiles grises, on a zoo pieds de sables fins, puis une nappe de basalte de 70 pieds d'épaisseur, laquelle couronne en corniche saillante, les talus inclinés des couches sablonneuses qui la supportent. Toms iir, 1863.

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