Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 292]

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EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861. 566 MM. Jutier et Lefort (i) ont recherché si pour les eaux de

Plombières, il existe une relation entre la quantité de substances minérales dissoutes et la température des eaux à leur point d'émergence. lis sont arrivés à cette loi que la minéralisation des eaux est d'autant plus grande que leur température est plus élevée et qu'elle est même proportionnelle à leur température. Voici comme exemple,

la composition d'un litre de la source Vauquelin (I) et de l'une des sources dites savonneuses (II).

111'

0 Az C. euh. c. rob. 1. 2,72 12,60 4,75 12,24

,

CO2

S03

Si02

KO

CIH

0,04557 0,07646 0,09854 0,00652 0,00871 0,04154 0,02641 0,04108 0,00407 traces. MgO CaO Fe203,F1H,As2011 Matières

organiques. 0,01034 0,01749

traces. traces.

o

traces,

0,00310

Na0

AzH3

0,12584 traces. 0,04316 traces.

Somme. 0,37198 0,17685

On peut observer que les eaux de Plombières contiennent, relativement à leurs autres substances élémentaires, beaucoup d'acide sulfdriatie, de silice, et de soude, tandis qu'elles ont aSsez peu d'acide carbonique ; d'après cela MM. J ut i er et Lefort pensent que le sulfate et le silicate de soude doivent être leurs sels dominants : ce sont donc des eaux sulfatées et silicatées sodiques. Elles ont dû se former, au moins en partie, par l'action de la vapeur d'eau et de l'acide carbonique qui ont attaqué à une température élevée les roches granitiques au milieu desquelles elles émergent. Eaux minéraleS ferrugineuses et carbonatées. À PlombièreS, de même qu'à Luxeuil et dans pluSieurs autres localités, il exiSte au voisinage des sources thermales des sources ferrugineuses froides. Ces dernières proviennent de griffons horizontaux. Au Moment où elles jaillissent du sol, elles sont limpides

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ROCHES.

La prédominance de l'acide carbonique paraît indiquer que cet acide forme des bicarbonates et que la silice est à. l'état libre; en sorte que MM. Intier et L e fort classent cette eau parmi les minérales ferrugineuses bicarbonatées. Eaux minérales arsenicales. Dans la régence de Tunis, à Bou-Chater, l'ancienne -Utique, il existe une source thermale qui a été retrouvée par M. Guyon (I). D'après une analyse faite au laboratoire de M. Ludovic Ville à Alger, o litre de cette eau contient o,106 d'acide arsénique qui paraît être à l'état d'arséniate de soude et de potasse. On avait déjà signalé un peu d'arsenic dans diverses eaux minérales; ainsi, il y en a des traces dans celles de Plombières, quelques milligrammes dans celles de Hammam-Meskoutin, et même des centigrammes dans celles des Pyrénées ; mais jusqu'à présent on n'en connaissait pas une aussi forte proportion. Ce résultat est important à constater, car il explique les intoxications qui depuis l'antiquité ont été produites par la source de Bou-Chater ; de plus il permet de concevoir facilement comment des gîtes métallifères riches en minéraux arseniés peuvent avoir été formés par des sources minérales.

Roches salines.

Sel.

Dans un voyage d'exploration au Paraguay, M. Du Gr at y (2) a recueilli du sel qui forme des efflorescences et même des dépôts sur les rives du fleuve Paraguay. L'analyse d'un échantillon provenant du dépôt salin de Lambaré a donné à M. Par o dy Matières organiques, NaC1

MgC1

S03,Mg0

S03,Ca0

91,399

2,949

0,900

4,230

silice et perte. 0,522

Somme. 100,00

leur oxyde de fer qui se dépose sous la forme de conferves riliCros-

Ces dépôts salins s'observent à Lambaré, au fort Olympo, notamment à l'endroit nommé Salinas et aussi sur les bords des rivières

copiques. Cette eau ferrugineuse froide a une densité de i,000ê.

Peribebi et Negro. Ils seraient d'ailleurs assez abondants pour

Elle ne donne pas de dégagements de gaz spontanés. MM. Ju ti et et

fournir à la consommation du Paraguay. Leur origine doit visiblement être attribuée à de e terrains salifères et gypseux qui avoisinent le fleuve; pendant les crues, ces terrains sont sans doute lavés

et incolores; niais elles ne tardent pas à abandonner presque tout

Lefort ont trouvé pour la composition d'Un litre : O Az cent, rob. cent. rob. 16,31 2,22

CO2

S03

C1H

Si02 PO,iH,AsO3 Na° KO,Azli3

0,00731 traces. traces, Somme. CaO Al203 Fe203 MnO Acide crénique. Osr,08410 0,00622 0,00116 0,00754 traces. 0,04359

0,00570

0,00258 0,0100

(1) Etudes sur les eaux minérales et thermales de Plombières, 140. - Paris.

ou recouverts par ses eaux ; et à l'étiage, lorsque les lacs et les marais qu'elles forment sur les rives du fleuve Paraguay viennent à se dessécher, elles laissent déposer le sel qu'elles ont dissous. (i) Compt. rend., 1861; LM, 46. (2) La République du Paraguay, 385.