Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 280]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE i8Gi. 482 les reliefs généraux du sol. Les développements qu'il donne sur ce sujet devront être lus dans le mémoire original. Relations des tremblements de terre avec divers phénomènes. Plusieurs savants, parmi lesquels on doit surtout citer M. Per r ey, ont essayé d'établir des rapports entre les tremblements de terre et les phénomènes volcaniques et même météorologiques. Une tenta-

tive de ce genre vient encore d'être faite par M. le docteur Ki uge (1) pour les tremblements de terre qui ont été ressentis de 1859 à 1857.

D'après les statistiques de cet auteur, il y a eu, dans ce laps de temps, 1i.620 tremblements de terre, et le plus souvent, on les a signalés sur les côtes ou sur les mers intérieures. Le nombre de ceux qui ont été ressentis dans l'intérieur n'est qu'une proportion insignifiante des premiers. Les bords de la Méditerranée, ceux de la mer Noire, les côtes de l'Amérique du Sud, du golfe du Mexique, les vastes contours de l'océan Pacifique ont été fréquemment éprouvés par ce phénomène. Les îles de la Méditerranée, les groupes d'îles

voisins de l'Afrique et de l'Inde, la Nouvelle-Zélande, le Japon, etc., en ont été le théâtre encore plus actif. Parmi les mers intérieures, nous citerons la Baltique, la Caspienne, les lacs Urmia, Wan, Baïkal, Saivan , ceux de l'Amérique du Nord. A l'intérieur des continents, le phénomène se concentre dans les pays de montagnes, même de nature non volcanique, et au voisinage des sources ther-

males; les contrées qui en ont été tout à fait exemptes sont les 'plaines du nord de l'Allemagne, les steppes de la Russie méridionale, les Llanos et les Pampas de l'Amérique du Sud, les prairies qui séparent l'Arkansas des montagnes Rocheuses. Voici les conclusions ce M. Kluge en ce qui concerne les rapports des tremblements de terre avec les volcans : 1.° Les tremblements de terre se font sentir le plus fréquemment et avec la plus grande intensité dans les pays où il existe des volcans actifs; 2" Les éruptions volcaniques en sont tantôt accompagnées, tantôt tout à fait exemptes (exemple : les éruptions du Mouna Loa); 5' L'origine des éruptions volcaniques paraît être, tantôt à une

très - grande profondeur, tantôt à une profondeur très - faible (exemple le Mouna Loa vomissant des laves le 15 août 1855 à une hauteur de 4.000 mètres, tandis que la lave ne change.'..it pas de

niveau à une hauteur de 1.000 mètres dans le Kilauea, volcan très-voisin) (I) Neues Jabrbleh, von Leen ha nI nci Br on n ,

SiSTÈMES DE MONTAGNES.

485

-t.t" Les éruptions volcaniques préservent dans certains cas les contrées voisines des tremblements de terre, tandis que dans d'autres, elles les y condamnent. On observe du reste une coïncidence entre des éruptions volcaniques et des tremblements de terre trèséloignés.

M. Kluge pense égaleinent que les tremblements de terre se rattachent les uns aux autres, et se font en quelque sorte écho d'un point de la terre à l'autre. Au point de vue météorologique, il constate la coïncidence ordi-

naire des tremblements dé terre avec de fortes pluies, deS chaleurs accablantes, ou de violents orages; en cherchant dans le noyau terrestre l'origine des tremblements de terre, il arrive à conclure que la Zone où ils prennent naissance doit être à une profondeur relativement assez faible ; il en donne comme raison leur petite étendue horizontale, même lorsque le mouvement vertical a le plus de violence. Cette hypothèse n'est pas en désaccord avec les observations citées par M. Kluge pour montrer comment les

éruptions et les tremblements de terre se font écho aux plus grandes distances, car il admet que ces phénomènes ont pour origine le noyau igné de la planète : seulement ses agitations se concentrent sur une sorte de périphlégéthon, rapproché de la surface; les mouvements de cette périphérie se traduisent d'ailleurs sur la terre par des oscillations, par des tremblements de terre et par des soulèvements extraordinaires des eaux. M. Kluge est encore disposé à y rattacher les météores lumineux des contrées polaires, les grandes tempêtes, les courants magnétiques. Il semble croire à une force particulière qui produit les tremblements de terre, comme la chaleur engendre les vents, l'électricité, les orages, sans qu'il soit possible d'affirmer si elle réside dans l'enveloppe aérienne de la planète, ou dans la masse ignée intérieure, dont elle soulève les parties les plus rapprochées de l'écorce terrestre. Une pareille force est d'ailleurs tellement hypothétique que son existence ne nous paraît pas susceptible d'être admise. SYSTÈMES DE MONTAGNES.

Nous terminerons la première partie de cette revue par un chapitre comprenant les travaux qui ont été faits sur l'orographie, les dislocations de couches et les systèmes de montagnes. Altitudes. M. E. de Chan court° is a publié un répertoire

Supplément.

d'altitudes ayant pour base les documents qui sont donnés habi-

.