Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 273]

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EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE

de 9°, iS, et pour février 1858 le maximum de i°, b, Ces résultats s'accordent bien avec les observations de M. D au s s e qui a reconnu

que les pluies d'été ne profitent pour ainsi dire pas aux sources dont l'alimentation est due presque entièrement aux pluies d'hiver. Ils s'accordent également avec des recherches que M. D el ess e a poursuivi pendant plusieurs années sur les variations du niveau de l'eau dans les nappes souterraines et sur le degré hydrotimétrique des eaux fournies par plusieurs puits des environs de Paris.

artésien, d'une profondeur de 65 mètres, a donné plusieurs nappes d'eau qui sont abondantes (1). On sait que des gaz combustibles se dégagent quelquefois des trous de sonde ayant pour but de rechercher de l'eau ou des ma-

tières minérales. C'est ce que l'on observe notamment au puits artésien de Campo-San-Paolo à Venise; et une analyse faite par M. Kauer (2) a montré que c'est du gaz des marais. Les couches desquelles ce gaz provient contiennent du reste des débris végétaux.

Puits artésiens. Quelque faits intéressants ont été constatés par MM. Mulot et Dru (i) dans l'exécution de puits forés. Ainsi, à la Guipière, dans les environs de Nantes, un sondage entrepris dans les schistes et les quartzites a amené la découverte de plusieurs nappes d'eau. Le niveau de ces nappes d'eau s'est relevé successivement à mesure que la profondeur du sondage augmentait; et à e6 mètres, on a obtenu une nappe jaillissante. Ce résultat mérite d'être mentionné, parce

qu'il montre que les puits artésiens peuvent être tentés avec chances de succès, même dans un sous-sol formé par des schistes de transition métamorphiques.

Dans la vallée de la Somme, près de Séraucourt-le-Grand,

MM. Mulot et Dru ont foré plusieurs puits donnant de l'eau jaillissante à une très-faible profondeur. Leur étude a montré qu'ils ont une origine très-simple ; car la nappe d'eau qui les alimente est fournie par la Somme elle-même : par suite de barrages qui ont relevé son niveau, cette rivière s'infiltre dans la vallée à travers les tourbes, en sorte qu'elle jaillit au-dessus du sol quand on perce des trous de sonde en aval des barrages et dans leur voisinage. Un sondage fait en amont de Nantes dans le lit même de la Loire a

amené un résultat encore plus curieux. MM. Mulot et Dru ont constaté, en effet, que dans l'endroit où se faisait lesondage, le terrain diluvien reposait sur le micaschiste qui est une roche imperméable et que son épaisseur était de se mètres. Or à 16 mètres au-dessous

de l'eau de la Loire après avoir traversé une couche d'argile, ils ont obtenu une nappe jaillissante qui s'élève à e.6o au-dessus du niveau du fleuve à marée basse. Voici donc une nappe jaillissante qui coule dans le terrain de transport formant le lit d'une rivière, et qui, d'après les conditions indiquées, doit être alimentée en aval par la rivière elle-même. Près de la fabrique de papier de Dresde, en Saxe, un puits

Eaux minérales.

Les eaux minérales ont été étudiées d'une manière spéciale par M. J. Fran çoi s (5), qui a présenté diverses considérations sur leur gisement et sur leur régime.

i° On peut distinguer d'abord les eaux thermo-minérales qui forment la division la plus importante et qui se trouvent habituellement dans les pays de montagnes. Elles émergent souvent vers la limite de deux roches, particulièrement lorsque l'une d'elles est éruptive; elles émergent aussi par les failles, les lignes de fracture profondes, et en un mot par les filons. Leur composition est assez variable; cependant elle paraît en relation avec les roches éruptives qui leur sont associées et elles forment en quelque sorte leur cortège. Dans les Pyrénées, par exemple, les eaux sulfureuses sont réparties vers la limite des massifs granitiques ; elles sont en relation

avec les pegmatites avec les eurites, et en général avec les filons. Les eaux salines et mixtes des Pyrénées sont d'ailleurs en relation avec les ophites.

Quand les versants d'une chaîne de montagnes sont formés de terrains sédimentaires, on conçoit que les eaux thermo-minérales puissent plus difficilement arriver à la surface; elles tendront généralement à se perdre dans ces terrains, à moins que des failles ne leur permettent d'émerger. Ainsi, sur le. versant occidental des Alpes, il existe de nombreuses sources thermales qui sont groupées suivant des failles N. -S. ou N.-N.-E. et qui émergent dans les terrains secondaires. A l'ouest des Corbières, les sources thermales apparaissent également suivant des failles du terrain crétacé. Il Silzungs-Berichle der Nalurtaissenschaftlichen Gesellschaft Isis cv Dresden, 1861, 120.

Académie des sciences de Vienne, tSot, juin.

Les eaux minérales dans leurs rapports avec la science (i) Communication particulière.

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PHÉNOMÈNES ACTUELS.

1861.

.(Extrait du Dictionnaire général des eaux minérales.)

de

l'ingénieur.