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EXTRAITS DE C-ÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861.
PHÉNOMÈNES ACTUELS.
tiers du liquide dont la glace donne à là fusion une eau salée ayant encore une densité de 1,0, o. Ce résultat s'accorde avec les observations d'autres physiciens et particulièrement dé M. D espretz (1). M. Rfidor if a reconnu d'aileurs que, pour des dissolutions aqueuses, l'abaissement du point de congélation de l'eau dans la dissolution est proportionnel à la quantité de sel dissous.
ment. Dans d'autres circonstances, que nous allons signaler maintenant, le même phénomène exige au contraire des durées énormes. Quelques savants ont admis, en effet, que dans les pays chauds, des
Proodinits aqueux lacustres. Variations dans le régime du Tibre. Dans un discours prononcé devant l'Académie Tibérine, M. le professeur G. Ponzi (2) a fait l'histoire géologique du Tibre depuis les temps les plus reculés
longue période de siècles se changer en lacs d'eau douce. Il
jusqu'à nos jours. Ce fleuve a éprouvé des modifications et des chan-
gements clans son régime et dans sa direction; on doit attribuer ces divers phénomènes à la retraite de la mer, au soulèvement des Apennins et aux actions volcaniques qui s'exercent sur les contrées basses de l'Italie.
Lacs salés. Il existe sur le terrain tertiaire de la province Victoria, en Australie, des lacs qui contiennent tantôt de l'eau douce et tantôt de l'eau salée. M. S elwyn (5), chargé de l'étude géologique de la colonie, a observé que, quand ces lacs ont un émissaire, leur eau est presque douce ou légèrement saumâtre; tandis que, dans le cas contraire, elle est généralement salée. Plusieurs de ces lacs sont peu profonds, en sorte qu'ils s'évaporent entièrement lorsque l'été est sec, et alors Ils laissent un dépôt de sel qui recouvre une boue noirâtre. Quelquefois ce sel peut être recueilli en grande quantité, et il est utilisé par les colons du voisinage. Comme on ne connaît pas de source salée dans le district, M. Selvyn pense que les emplacements de ces lacs salés correpondent à des dépressions de la surface dans lesquelles se serait réfugiée de l'eau de mer qui aurait été séparée du l'este de l'Océan par le soulèvement du pays, en sorte que maintenant elle ne peut plus se perdre que par évaporation. Nous observerons d'un autre côté que certains grès, et spécialement ceux des terrains mésozoïques, sont fortement imprégnés de sels; ils se couvrent même d'efflorescences qui dégradent et exfo-
lient tellement leurs surfaces qu'ils sont impropres aux constructions. Or il est facile de concevoir que si les eaux atmosphériques provenant du lavage de ces grès se rendent dans des lacs sans émissaire, leur salure doit nécessairement augmenter trèS-prompte(t) Revue de géologie pour l'année 1860, 5. Rome, 1860. (2) StOria, etc., brochure in-8, 23p.
(3; Geology of the Colony cf Victoria. Catalogue of the Victorian Exhibition 1861, 161,
Variations séculaires dans la salure des lacs et des mers. lacs d'eau douce peuvent devenir salés )orsque, par suite d'un changement de régime, ils perdent plus d'eau par évaporation que par le fleuve qui leur sert d'émissaire (1). M. Ba bi net (2) pense en outre que, réciproquement, des lacs salés peuvent, à la suite d'une observe à ce sujet que si la Baltique et la mer Noire ont une salure
moindre que l'Océan, c'est parce qu'elles reçoivent de grands fleuves et parce qu'elles ont un émissaire. Quant au lac Baïkal, qui a plus de 6o0 kilomètres de long, il est maintenant d'eau douce, et proviendrait, d'après M. Babine t, d'une ancienne mer intérieure qui aurait été dessalée par son émissaire la puissante rivière d'An-
gara. L'existence de phoques, de harengs, de corail et de divers animaux marins qui vivent encore actuellement dans le lac Baïkal serait, pour M. Babinet , une preuve de la salure anciennement existante; et c'est la lenteur avec laquelle cette salure disparaissait qui aurait Permis à ces animaux de s'acclimater dans l'eau douce.
Produits aqueux saurins. Variations dans la composition de l'eau des mers. --- M. G. Forch-
h am m er (5) a fait des recherches étendues sur la composition chimique de l'eau des mers et sur les variations qu'elle présente soit à la surface, soit dans la profondeur. Afin de rendre bien sensibles les variations de salure à la surface, il a inscrit sur une mappemonde la quantité totale de sels qui était laissée par l'évaporation d'un litre d'eau de mer puisée au point considéré. Les résultats de ces premières analyses de M. Fo r chh am m e r sont résumés par le tableau 1.
Mais sur un même point de la mer la salure change encore avec la profondeur; c'est ce qui résulte d'expériences qui ont été faites sur des eaux de mer puisées, au même moment, à la surface et à différentes profondeurs. Ces dernières expériences ont du reste été multipliées sur toutes les mers et leurs principaux résultats sont donnés par le tableau II. (t) Revue de géologie pour l'année 1860, 6.
Conip. rend., 1861; LH, 265. - L'Année scientifique el industrielle, par L. Figuier, 6° année, 44. Chn Sovandets Bestanddele on deres fordeling i Havel.
Extraitdu danois avec l'aide de M. dela Roquette.)
Copenhague, 1859.