Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 255]

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EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861.

PRÉLIMINAIRES.

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verses courbes horizontales et même teinter les reliefs isopécliques

dans l'ombre, tandis que les autres sont au contraire fortement éclairés. Les plateaux et les plaines ont d'ailleurs une teinte uniforme qui est plus pâle ou plus foncée suivant que leur élévation est plus ou moins grande. Les effets d'ombres ont été obtenus en traçant avec une machine des lignes parallèles très-fines sur une planche d'acier et en l'exposant plus ou moins longtemps à l'action de l'acide de manière à obtenir l'intensité voulue. Ce mode de représentation du relief du sol coûte à peu près moitié moins que les hachures qui sont habituellement employées en France; il permet de saisir assez bien les différences d'altitude d'une contrée; enfin il se comprend facilement, et, à première vue, il indique tous les accidents du terrain, comme si l'on avait le modèle en plâtre sous

avec des couleurs qui varient avec l'altitude. On peut aussi augmenter l'échelle des hauteurs. Divers plans exécutés d'après le

les yeux. Quoique la forme du sol soit représentée d'une manière très-nette par des courbes horizontales, on peut la rendre plus sensible en y ajoutant des teintes qui varient avec l'altitude. Parmi les cartes de ce genre qui figuraient à l'Exposition de Londres, nous citerons diverses cartes de l'atlas physique de Ber ghaus , une carte de l'OEtzthal dressée par M. Ch. de Son klar qui représente les glaciers de cette vallée avec leurs moraines, une carte des environs de Prague faite par M. Ch. Kor stk a . Ce système de cartes s'emploie du reste assez souvent en Suède, en Angleterre et en Alle-

teignent pas un prix trop élevé, en sorte qu'ils sont employés en Autriche pour étudier le tracé des chemins de fer. Nous ajouterons d'ailleurs qu'en France, M. Bar d i n, bien connu par ses travaux sur la topographie, a fait de son côté des plans en relief qui sont construits d'après le mémé système.

magne.

Reliefs isopédiques,

On obtient encore de meilleurs résultats en construisant des reliefs isopédiques ou hypsométriques, comme ceux que présentaient è. l'Exposition de Londres M. le chevalier Fr. de Lo es sl et M. St r effleur. Ces reliefs sont très-remarquables et voici de quelle manière on les exécute : on trace d'abord sur une carte ordinaire les courbes horizontales figurant la surface du sol, qui, par exemple, seront distantes d'un mètre ; on prend ensuite des feuilles de carton ayant une épaisseur bien constante et égale à celle qui correspond à l'intervalle vertical de deux courbes consécutives, c'est-à- dire à 1 mètre dans l'exemple choisi ; on les découpe à l'aide d'une ma-

chine et l'on suit parfaitement les contours de chacune des

courbes horizontales. Ensuite ces feuilles de carton sont collées sur le plan et superposées dans l'ordre et dans la position qu'elles doivent avoir. La surface du sol est alors donnée avec une grande exactitude et de plus l'oeil saisit facilement tous les accidents qu'elle présente. Afin de rendre ces accidents encore plus sensibles, dion peut d'ailleurs, comme pour les cartes ordinaires, tracer les

système qu'on vient de décrire donnaient d'une manière très-nette les villes de Prague et de Vienne.

Maintenant il est facile de comprendre que les reliefs isopédigues permettent de représenter indifféremment la surface du sol ou bien le fond de la mer. Plusieurs de ces reliefs figuraient le Pas - de-Calais , les détroits de Gibraltar et de Bonifacio. Sur l'un d'eux, par exemple, on voyait très-clairement que la Sicile est la partie supérieure et émergée d'un grand plateau sous-marin qui se relie d'une part à l'Italie et d'autre part à la côte de Tunis. Enfin ces reliefs isopédiques de M. le chevalier Fr. de Lo essl n'at-

Cartes agricoles.

Les cartes topographiques, notamment celles de France qui sont dressées par l'État-Major, font habituellement connaître les différentes cultures permanentes ou celles qui ne varient pas annuellement. Sous ce rapport, ce sont donc des cartes que l'on peut déjà appeler agricoles. Mais les cultures sont encore indiquées plus facilement par des teintes, et parmi les cartes de ce genre qui figuraient à l'Exposition universelle, nous mentionnerons une carte manuscrite de l'île de

Ceylan. Cette carte a été dressée par M. le capitaine du génie Ch. Sun (i). Elle distingue les régions dans lesquelles on cultive : 10 la noix de coco, e le café, 5° la cannelle, 4° le riz. Chacune d'elles y est figurée par une teinte spéciale. Cartes agronomiques.

Dans les cartes que nous appellerons agronomiques, on tient compte, non-seulement des cultures, mais encore de la composition minéralogique et chimique de la terre végétale. Quelquefois même, indépendamment du sol, ces cartes représentent aussi le sous-sol. Nous allons en faire connaître plusieurs. Notes prises à l'Exposition par M. Delesse. Annales des ponts et chaussées, 1859; 264.

TOME II, t862.

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