Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 211]

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FOYER FUMIVORE,

SYSTÈME TENBRINCK MODIFIÉ.

foyer Tenbrinck de se propager davantage, malgré la solution remarquable constatée par une expérience de trois années consécutives. En thèse générale, il est évident que l'amélioration nouvelle qui aura le plus de chance d'être adoptée sera celle

blement avec une entrée d'air nécessaire à la combustion

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qui, tout en satisfaisant aux conditions voulues, pourra s'appliquer le plus commodément àux choses existantes sans obliger à les modifier; et cela est vrai surtout quand il s'agit d'un matériel d'une valeur aussi énorme que celui d'un chemin de fer, quand l'amélioration s'applique à des objets qui se répètent un grand nombre de fois, comme des wagons, des plaques tournantes, des locomotives. En ce

qui concerne la combustion de la fumée dans les locomotives, il nous a semblé qu'une solution vraiment pratique devait se baser avant tout sur la conservation intégrale des foyers tels qu'ils sont, puisque le matériel du réseau français, par exemple, se compose d'environ 4. 000 locomotives, et qu'il s'écoulera probablement un grand laps de temps avant que ce nombre se soit beaucoup augmenté,

ou ait été remplacé par un matériel neuf plus puissant, auquel on pourrait appliquer de suite, et sans augmentation notable de dépense, l'appareil de M. Tenbrinck. Telles sont les considérations qui nous ont conduit à modifier cet appareil, en le rendant spécialement applicable aux machines à vapeur locomobiles sans modification des foyers actuels, et en nous imposant la condition de reproduire aussi exactement que possible les éléments divers et dispositions qui constituent l'âme du foyer, et en assurent le succès.

Il nous a semblé inutile de faire ici la description du nouvel appareil ; l'inspection de la Pl. XIV, fig. t à 4, permet suffisamment de le comparer à l'ancien et de s'assurer que,

dans les deux cas, tout se passe, au feu, identiquement de la même manière. La cloison, réalisée par un bouilleur tout semblable, produit un retour de flammes et fumées vers la porte de chargement du combustible, qui se marie convena-

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de la fumée qui peut être faite de trois manières différentes,

mais équivalentes, comme il sera dit plus bas ; l'air est lancé en sens inverse dans le courant des flammes et fumées, de manière à se mêler à lui avant d'avoir atteint le bord libre supérieur du bouilleur, qu'une flamme vive et brillante vient contourner. On le voit, dans notre appareil comme dans celui de M. Tenbrinck, le principe qui rend le foyer fumivore est assez exactement le même que celui de la lampe à double courant d'air. La différence la plus saillante entre les deux foyers consiste dans la manière de charger le feu. Dans le foyer Tenbrinck, l'alimentation de la grille se fait d'une manière con-

tinue au moyen d'une trémie que l'on remplit en temps utile ; dans notre appareil, le chargement se fait à la pelle,

par intermittence, par la porte ordinaire du foyer, et au sommet de la grille. Quoique moins méthodique, puisque elle amène au même instant. dans le foyer une masse bien plus grande de combustible frais, variable selon les mécaniciens, cette manière de charger n'a pas eu d'influence sur la production de la fumée, ni sur les consommations. L'expérience est venue du premier coup confirmer nos prévisions. Le premier essai a été fait le 29 mars 1862, avec la machine 248; elle a été mise en service dès le e avril, et depuis ce moment a fait sans interruption un service régulier économique équivalent à celui des machines munies du foyer Tenbrinck, sans qu'il ait été nécessaire de rien retoucher ni réparer. Elle a actuellement parcouru 34.539 kilomètres. La construction que j'ai adoptée alors, que j'attribue beaucoup au hasard, n'est sans doute pas la meilleure Possible; Mais elle a donné d'emblée des résultats si complets, qu'après sept mois et demi d'expérience je n'ai pas vu d'amélioration notable à y apporter, et je m'y tiens provisoirement. Douze autres machines construites sur les mêmes plans et sorties successivement de l'atelier ont donné