Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 331]

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EXPLOSION D'UNE LOCOMOTIVE

SUR. LE CHEMIN DE FER SUD-AUTRICHIEN.

clapet à charnière dans le coin près de la paroi de la plaque tubulaire. De cette façon, la vapeur fut contrainte à se chercher une issue par le cendrier. La boîte à feu, déjà très-basse par sa construction, empêchait la libre sortie de la vapeur. La réaction est donc parfaitement compréhensible et comme le centre de gravité

probablement une courbe beaucoup plus prononcée, suivant les empreintes qu'elles a laissées dans le terrain, par sa chute verticale devant la maisonnette du garde. La fig. 2 représente le profil de la boîte à feu avec la position des traverses du ciel de foyer après l'explosion. L'avis du mécanicien et du chauffeur ne peut encore être pris dans ce moment; j'espère pouvoir donner, dès que leur état le permettra, des renseignements beaucoup plus précis sur ce sin-

se trouvait à une certaine distance de l'endroit qui détermina l'explosion, le mouvement de rotation en fut la conséquence immédiate. Il résulta de la vérification de la chaudière, que le ciel ne portait

aucune incrustation, tandis que toutes les autres parties de la chaudière portaient de légères traces de tartre, et que quelques tubes du premier rang, principalement à l'entrée de la tubulure, étaient complétement brûlés.

En déduisant les conséquences du dernier fait, il n'y a aucun doute que le manque d'eau fut la première cause de cet accident singulier. Quoique le niveau d'eau, indiquant au moment de l'allumage de la machine 5 pouces d'eau, fût à peu près normal, différentes manoeuvres de gare, l'ouverture probable des réchauffeurs pendant le stationnement, l'attaque d'une courbe à petit rayon, toutes causes d'énormes dépenses de vapeur, durent faire baisser considérablement le niveau d'eau ; par contre, l'échappement augmentant

le tirage, développa une chaleur tellement intense, que le ciel du

foyer se trouvant à nu rougit promptement. A la sortie de la courbe, vers les allées de Lattermann, le mécanicien alimenta

l'eau eut bientôt atteint les parties rouges du foyer et l'explosion eut lieu. Est-ce par suite du subit développement de vapeur dans des proportions extraordinaires ou par la décomposition et le développement des gaz ? Les observations ne nous donnent aucune certitude là-dessus, mais la dernière hypothèse est la plus probable en comparant les effets à leurs causes. Le mécanicien et le chauffeur de la machine ont été lancés à terre par l'explosion à une distance de 12 klafter (24 mètres ); le dernier passant par-dessus les fils électriques, est tombé sur un pré, et tous les deux n'eurent que des blessures provenant des jets de vapeur, qui sont heureusement moins graves qu'on ne le croyait au premier abord. Leur guérison sera complète en peu de temps.

L'herbe des prés fût brûlée des deux côtés de la voie par la chaleur intense de la vapeur ou du gaz. La fig. i, Pl. XIII, donne la vue du train resté sur la voie.

La courbe décrite par les diverses positions de la chaudière est

gulier accident.