Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 264]

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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

EN ANGLETERRE.

revient, particulièrement les déchets et la main-crceuvre, d'une manière déjà importante. Que les frais généraux s'amoindrissent sous l'influence de l'accroissement des demandes et les écarts de prix de ces grandes tôles sur ceux des barres de qualités correspondantes se réduiront de plus en plus. En Angleterre, la plupart .de ces produits nouveaux se

préparent encore avec l'outillage qui s'applique aux dimensions courantes. Des moteurs insuffisants, des manuvres pénibles et à bras d'homme, telles sont les causes principales d'aggravation des frais de fabrication. Dans de semblables conditions, on produit peu et lentement, c'està-dire avec des déchets et des consommations de houille fort élevés ; le travail ne fonctionne qu'à grands renforts

fait aux forges de Commentry (Allier); la tête du tablier, guidée par des nervures en arcs de cercle, parallèles à la surface des cylindres, est suspendue par des chaînes à un système de leviers

doivent avoir, à la circonférence, à peu près la même vitesse que les deux laminoirs horizontaux, ou plutôt la vitesse des premiers doit être un peu supérieure à celle des seconds pour éviter toute tendance au refoulement. Le laminoir universel peut passer directement certains paquets; mais quand les dimensions deviennent trop considérables, on préfère employer, comme pour les rails, une cage soudante spéciale (blooming) ou même encore le marteau. II fonctionne généralement à faible vitesse et se prête parfaitement à la marche dans les deux sens, évitant ainsi la nécessité des releveurs mécaniques. Dans ce cas, les cylindres verticaux et horizontaux doivent avoir nécessairement la même vitesse. Outre les avantages déjà signalés précédemment pour les laminoirs alternatifs en général, le changement de marche en comporte un tout particulier.auelaminoir universel : la feuille passant la première fois successivement aux cylindres horizontaux et aux cylindres verticaux, s'engage inversement, au retour, entre les seconds avant de revenir sous les premiers. En réglant convenablement les pressions verticales et horizontales, on peut trouver dans ces deux passages inverses l'équivalent des passages à plat et de champ tout au moins est-ce un bon moyen d'atteindre le but principal de ce laminage, c'est-à-dire le parement des faces latérales de la pièce. Le résultat le phis important du laminoir universel est en effet de réduire les rognures latérales, cause de déchets.fort considérables, comme on sait. Jusqu'ici, .on n'a pu laminer ainsi que des largeurs de tôles assez réduites : la simple inspection des plans suffit pour en montrer la raison. Mais le principe de la cannelure à côtés mobiles pourrait bien recevoir par la suite des applications nouvelles. Rappelons ce que l'un de nous écrivait à ce sujet en décembre 1859 (tome V du Bulletin de l'industrie minérale (Saint-Étienne), page 196): « Peut« être en combinant ce moyen avec l'application des procédés de « pilonnage et de matriçage, aujourd'hui si perfectionnés, arrive« rait-on.à, fabriquer beaucoup de pièces nouvelles en fer ouvré, « dont l'apparition sur les marchés créerait de nouveaux débou« chés aux forges.

semblable à celui de Seraing, fig. 1, 2, 3, Pl. IX; la queue est, au con-

traire, rattachée par une manivelle à un axe qui lui communique un 'mouvement vertical parallèle à celui que la tête reçoit des chaînes et leviers. De cette façon, la tôle peut être amenée jusqu'au-dessus du cylindre supérieur; la manoeuvre de reprise est incontestelement plus facile. La pièce la plus neuve de l'outillage des grandes tôleries actuelles est le laminoir universel. Les fig.

1,

2, 3, à, Pl. X, suffisent à montrer en quoi consiste

cet appareil; elles représentent le modèle adopté dans l'une de nos

forges : c'est du reste la reproduction à peu près fidèle de celui

de la forge de Hôrde en Westphalie, où le laminoir universel paraît avoir été employé pour la première fois, vers 1851i ou 1855. Il était d'abord destiné au laminage des grands fers plats; mais peu à peu son usage s'est répandu dans les tôleries. Il comprend deux gros cylindres horizontaux A, B, et deux plus petits verticaux C, D, placés du côté de la sortie; il reste ainsi entre les premiers et les seconds un espace rectangulaire formant une véri, table cannelure à côtés mobiles. Les fig. 1, 2, 3, à, indiquent comment, à l'aide d'engrenages plans ou coniques, les quatre cylindres sont mis en mouvement par le même arbre de couche. Comme conditions principales de l'établissement d'un pareil système, il faut, avant tout, donner assez de longueur aux axes qui

transmettent le mouvement aux cylindres, pour être toujours maître d'écarter et de rapprocher ceux-ci dans des limites assez étendues, sans compromettre leur parallélisme. Les mécanismes qui produisent ces déplacements ressemblent d'ailleurs à ceux qu'on applique depuis longtemps aux laminoirs à tôles. Les cylindres ver-

ticaux sont unis comme les deux autres; le diamètre de ceux-ci est à peu près double de celui des premiers. Bien que le laminage latéral soit généralement peu considérable, les cylindres verticaux

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