Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 33]

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RAPPORT AU MINISTRE

SUR L'EMPLOI DE LA HOUILLE DANS LES LOCOMOTIVES.

qui explique, abstraction faite de la fumée, les difficultés que présenterait son emploi sur les grilles ordinaires. Il est même remarquable qu'on ait réussi à faire un bon service, dans les foyers ordinaires, avec du gros aussi impur. il est vrai que l'inconvénient de l'abondance des cendres est atténué par leur nature; elles forment un mâchefer fusible, qui encrasse peu les bar-. reaux, et ne les corrode pas trop.

laisser une proportion notable de gros et de moyen, et d'en faire ainsi jusqu'à un certain point du tout-venant. On emploie pour le criblage du tout-venant, à la houillère de Von der Ileydt, deux grilles différentes, suivant la qualité des charbons

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Les locomotives ont consommé, en 186o, 76.900 tonnes de coke (*)

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et les conditions plus ou' moins favorables du débit du menu : l'une,

à barreaux écartés de 5`',5, donne de 56 à 38 p. ioo de menu; l'autre, à écartements de 2e-,6, en donne de 2à à 26 p. n00.

Formée d'un charbon très-fumeux par lui-même

la briquette

coûtant, à raison de 28 francs la tonne (**), 2.155.000 francs, et 1 2 1.0 00 tonnes de houille (gros) coûtant, à raison de 5`,35 (t'*),

l'est nécessairement encore plus. Cette considération, le débouché à peu près assuré au menu tant que le chemin de fer n'en verse pas

î .857. 000 francs.

une trop grande niasse sur le marché, et, je le répète, l'espoir

L'aggloméré a été à peine essayé. Le but, en effet, comme je l'ai déjà dit, n'est pas de brûler séparément le gros et le menu en rendant celui-ci possible par une opération trop coûteuse : c'est d'arriver à employer immédiatement le tout-venant. Si donc quelques essais ont été faits avec la briquette, c'est seulement en vue d'as-

d'une solution plus radicale pour l'époque où ce débouché cesserait de suffire, expliquent l'emploi si restreint sur l'Est d'une variété de combustible dont la consommation a pris un si grand développement sur d'autres lignes.

surer provisoirement, et en attendant la solution espérée, une destination aux menus dont la vente deviendrait trop difficile, et

Comme sur la plupart des autres lignes, la situation s'est déjà beaucoup améliorée sur le chemin de l'Est, en ce qui concerne la fumée, grâce à l'usage du souffleur (usage trop rare, et qui va être réglementé par un ordre de service), et à une conduite plus intelligente du feu. Quelques trains de voyageurs, à faible parcours, ont pu même être remorqués à la houille sans soulever, ainsi que je l'ai constaté, la moindre plainte, sans même que personne ait remarqué le fait. Il est probable que, s'il ne s'agissait que d'améliorer encore les conditions actuelles en continuant à employer la houille seulement à l'état de gros, et seulement dans les machines à marchandises, on y parviendrait sans avoir besoin de recourir à des dispositions nouvelles des foyers. Mais il est bien difficile d'admettre que cet emploi pût s'étendre aussi aux machines à voyageurs, et dès lors le but serait loin d'être atteint. Si, par exemple, la translation extni muros du dépôt de Strasbourg a mis un terme aux réclamations continuelles et très-fondées que provoquait l'ancien état de choses, ce n'est pas seulement parce que le nombre des machines en stationnement dans la gare intérieure est beaucoup moindre, c'est aussi et surtout parce que les machines à voyageurs, qui entrent seules en gare aujourd'hui, brûlent du coke. Le mal reparaîtrait, -moins grave sans doute, mais réel encore, si ces machines étaient mises à la houille sans être rendues vraiment fu-

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qui sont d ailleurs trop maigres pour être convertis en coke (****). Déjà, pour faciliter son placement, la compagnie a été obligée d'y (*) Cc chiffre comprend environ 3.050 tonnes de cokeprovenant des usines à gaz de Paris. t") Ce prix se décomp,se ainsi f Prix de revient sur les fours 23,00 ) fr. Traesport à Forbach 1,43 25,62 Entrée. 1,211 Manutention à Forbach, déchet dans les depMs. . . . 2,38 Total

28,00

("") Le prix du tout-venant s'établit ainsi Prix à la mine Transport à Forbach Entrée

fr. 10,80 1.35

13,35

1,go

Le gros, livre au service de la traction, forme à peu prés les 70 p. 100 du toutvenant. Son prix de revient dépend, dés lors, du prix de vente du menu Cl (les frais de transport dont celui ri est grevé sur le lieu (te la vente. C'est en parlant de ces bases, dont je m'abstiens d'indiquer le détail, que le prix de revient du gros est estimé à 151,35, chiffre, en réalité, un peu trop (aible.

() Pendant le ruais (l'octobre dernier, la briquette entrait seulement pour O tonnes dans une consommation journalière de 365 tonnes de charbon cru. Les machines du dépôt d'Epernay sont les seules qui brillent de l'aggloméré, et à l'état do mélange à raison (le 1/8 pour 7/0 de houille. Les essais d'aggloméra( ion ont été faits, soit sur (lu ment/ entiérement lavé, soit sur un mélange à volumes égaux de menu lavé et de menu sale. La briquette con(lent, dans le premier cas, 8 à 9, et dans le second, ii à 12 p. tus de cendres. La proportion de malle, agglutinante s'élève à s p. 100 7 de brai sec et 2 de goudron. Ce mélange renie 40 fr. la tonne.

mivores.

On l'a vu, d'ailleurs. Envisagée 'seulement au point de vue du service des marchandises, la question de la suppression de la fumée est liée, sur le chemin de l'Est, à une question d'une grande

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