Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 334]

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POUR L'ANNÉE 1860.

REVUE DE GÉOLOGIE

en plusieurs endroits. Près de Mostul, une couche est formée de schiste. talqueux avec des cristaux de dolomie; à. côté se trouve un marbre blanc grenu n'ayant que quelques pieds de puissance, et il y a Missi uti conglomérat quartzeux contenant également des cristaux de dolomie. Entre Sligstul et Aslestad une couche de calcaire micacé et schistoïde est intercalée dans un micaschiste très-quartzeux. oh àbserve fréqueninient des minerais de cuivre dans les schistes, ainsi que du minerai de fer. À Nissedal, notam-

ment, un filon de fer bien réglé présente une puissance de 5 mètres. 11 donne du fer dXydidé à sa partie inférieure, du fer oligiste à sa partie supérieure. 11 contient du quartz et de la desinine. La roche encaissante du filon est tantôt le schiste amphibolique, tantôt le micaschiste avec un peu d'amphibole. Quant à la stratification des schistes de Tellmarken elle est

parallèle à la surface du contact du gneiss granitique vers laquelle la pente se relève légèrement; c'est seulement à une certaine distance du contact qu'elle s'incline dàns différents sens. Sur certains points on observe des plissements dans les couches on des brouillages complexes. A Bandagslig, les schistes

entourent un îlot granitique qu'ils revêtent comme d'un manteau; les schistes sont, en effet, superposés au granite gneis-

sique. D'aPrès M. Tellef Dahu, il faut attribuer ce résultat à ce que ce dernier a fait éruption. Généralement la limite des schistes avec le gneiss granitique est assez facile à reconnaUre ; toutefois il faut excepter le cas où il existe beaucoup de filons de granite. Lorsque les schistes

sont très-quartzeux on trouve à leur limite une zone de passage qui présente un mélange de schiste avec le gneiss granitique; cette zone contient plus de feldspath que les schistes et plus de quartz que le granite. M. T ellef Dahll a cherché à évaluer l'épaisseur des schistes et il l'a mesurée sur une coupe en tenant compte de leur inclinaison ; il a reconnu que cette épaisseur, au minimum de 50.700 pieds, soit de plus de io kilomètres.

En résumé, d'après M. Tel le f D ahll , c'est à tort que le gneiss a été considéré comme la formation originaire de la Scandinavie. Par cela même qu'il contient des fragments, il a été précédé par d'autres roches qui sont les schistes de Tellmarken. Ces sehistes représentent en effet la formation la plus

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ancienne; tandis que le gneiss, qui leur est postérieur, a servi de support au terrain silurien. Des divisions nouvelles pour-

ront être faites ultérieurement dans ces schistes; mais ils présentent une épaisseur tellement grande qu'il est bien peu probable qu'on arrive jamais à connaître plus complètement la base sur laquelle ils se sont déposés. Il convient de les désigner sous le nom de schistes de Telltnarken; ou antésiluriens, ou bien encore on peut les appeler avec M. Barr ande schistes azoïques.

Gneiss granitique et granite. - Cette formation couvre une très-grande surface. Le gniess granitique se divise souvent en bancs ou en plaques par suite de l'existence de joints parallèles à la schistosité. C'est surtout près de la limite avec les

schistes que le gneiss est bien caractérisé et feuilleté. Sa schistosité l'a fait considérer comme une roche sédimentaire, et l'on n'a pas assez remarqué qu'il se relie d'une manière intime au granite. Le gneiss granitique est toujours formé d'orthose rouge, de mica noir ou brun noirâtre et de quartz grisâtre. Une grande

partie du granite présente la même composition minéralogique; cependant dans un grand nombre de points il renferme autant cl'oligoclase que d'orthose. Le feldspath est d'ailleurs le minéral dominant des deux roches. Il n'existe aucune limite entre le gneiss granitique et le granite, non plus qu'entre leurs

variétés, et M. Tell ef Dahu 1 considère l'ensemble de ces roches comme le produit d'une éruption unique qui aurait couvert une immense étendue. A l'appui de son opinion, il observe que le gneiss granitique a enveloppé souvent des fragments anguleux des roches stratifiées voisines. Le schiste est

quelquefois en lambeaux si étendus qu'il forme des espèces d'îles dans le granite. Du reste, le granite empâte aussi des fragments de gneiss. Les deux roches sont frécitternment traversées par des filons

de granite et ces derniers peuvent même être cuprifères, surtout vers la limite des schistes. A l'ouest de Ravaldsjo et près de la syénite on observe dans le gneiss granitique quelques filons, des porphyres et des trapps qui sont si répandus dans le terrain silurien. A Eossum il existe un grand nombre de filons de fer oxydulé dans lesquels on trouve du quartz, du grenat brun et vert, de l'épidote, de la pyrite de fer, quelquefois un peu de chaux carbonatée et plus rarement de l'ilvaïte