Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 233]

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Dombes

et Bresse.

REVUE DE GÉOLOGIE

POLIR L'ANNÉE 1860.

Quartz.

Argile.

50,00 61,40 74,00

20,00

19,00

0,80

2,00

8,00

13,00 3,00

11,00 3,00

0,40 3,40

6,00 10,00

55,00

19,00

15,00-

0,60

2,60 4,00 4,00

Calcaire. Sels solubles. Humus.

Eau. Somme.

6,00

09,80 99,40 97,40 99,60

Les sels solubles sont des chlorures ainsi que des sulfates de soude, de potasse, de magnésie, et il y a en outre des iodures dont la présence s'explique aisément, puisque ces terres végétales sont au bord de la mer. Dans une étude des sols de la Bresse et surtout de la Dombes, M. F. Pouriau (i) a examiné successivement leurs propriétés géologiques, chimiques et agronomiques. Après avoir mentionné d'une manière générale comment les roches stratifiées ou non stratifiées se décomposent, il indique comment les terres arables naissent de leurs débris. Suivant leur origine, les sols

sont partagés en deux classes, ceux qui se sont formés sur place par la destruction de la roche sous-jacente et ceux qui résultent de matériaux apportés par les eaux. A ces derniers appartiennent les alluvions proprement dites. les créments ou dépôts alluviens du Rhône, les polders de la Hollande, les alluvions de la Bresse et de la Dombes. M. Pouri au fait successivement l'étude géologique, chimique et agronomique des sols avoisinant l'École d'agriculture de la Sa,u1saie. Cette école se trouve prés de la limite méridionale de la Dombes sur un plateau légèrement mamelonné ayant une altitude d'environ 290 mètres. La terre végétale est formée par un dépôt diluvien très-ténu qui est brun jaunâtre ou blanchâtre lorsqu'il n'est pas mélangé d'oxyde de fer ; dans ce dernier cas on lui donne le nom de terrain blanc goutteux de la Bresse. Quand il est soumis au lavage, il se délaye presque entièrement, et souvent le résidu sableux laissé par l'eau n'est que de io p. loo. Ii contient des petits graviers d'oxyde de fer nommé têtes de clou par les habitants du pays. Son épaisseur varie de o,30 à 3 mètres.

(I) Revue des sociétés savantes, issm. - Annales de la société impériale d'agriculture de Lyon, 11, 1858, 77. - Voir aussi sur !es terres végétales de la Bresse, du Bugey et des environs de Lyon les recherches de Sauva ria u et Thiollière.(Drian. Minéralogie el Pétralagie, 498.)

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Les terres provenant des étangs desséchés sont noirâtres, parce qu'elles contiennent beaucoup de détritus' organiques. Elles sont encore plus ténues que le dépôt diluvien précédent,

et le résidu de leur lavage est un sable dont la proportion s'élève à peine à 3 p. 'o.. Pénétrant plus avant dans le sol, on trouve quelquefois une

argile bleuâtre, assez irrégulière, puis une couche ferrugineuse imperméable atteignant une épaisseur de 10 mètres dans la Dombes. Cette dernière couche, qui est très -importante, em-

pâte des cailloux roulés et présente l'aspect d'un béton trèsrésistant qui est souvent tout à fait imperméable. Les cailloux qu'elle enveloppe sont presque exclusivement des quartzites. Au-dessous de cette couche on rencontre successivement une couche argileuse noirâtre de 7 mètres, une nouvelle couche ferrugineuse à quartzites qui est également imperméable et qui a 2",50, une couche argileuse jaunâtre de om,5o, et enfin une couche à graviers qui est perméable. M. Pouri au s'occupe ensuite de l'étude physique et chimique des sols. Par un lavage mécanique il détermine la proportion des matières ténues, du sable et du gravier ; il compare

ensuite Phygroscopicité de la terre tamisée en cherchant la quantité d'eau qu'elle peut absorber. Pour les terres qu'il a expérimentées, la proportion d'eau imbibant loo parties était comprise entre 35 à 76 p. 100 (p. L125). Des essais chimiques de ces terres lui ont montré qu'elles sont silice° - argileuses comme nous le verrons plus loin (p. 455). La Dombes est l'une des contrées de la France dans lesquelles il y a le plus d'améliorations agricoles à réaliser ; toute étude ayant pour but de faire connaître la géologie et la composition chimiqne de son sol, ainsi que ses propriétés physiques et agronomiques, présente donc de l'importance. Un grand nombre d'eaux douces, salées et minérales ont été analysées en 1860, et l'on trouvera dans le compte rendu de MM. Hermann Kopp et H. Wi 1 1 un résumé très-complet des résultats qui ont été obtenus. (Jahresbericht, 1860, 83o.) Le sel gemme de Strassfurt, près de Magdebourg, qui appar-

Ea u.

Roches salines.

tient au trias, est blanc ou gris blanchâtre, rarement bleu, Sel gemme. cristallisé et à grain fin; il alterne avec des couches très-nombreuses de gypse. Quelques substances minérales nouvelles lui sont associées ; on peut citer d'après le D' E. Rei ch ardt et

Strassfurt.