Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 225]

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REVUE DE GÉOLOGIE 414 dans les contours de la côte, dans son hydrographie ainsi que

dans les autres caractères présentés par le pays. Plusieurs périodes peuvent facilement être distinguées : i° une dépression ancienne de la côte; 2° un changement dans le cours des rivières au voisinage de la côte; 5° une élévation récente et par suite une extension graduelle du rivage; Li^ une dépression actuelle de la côte et un changement dans les îles du littoral. Phénomènes volcaniques. Volcans boueux.

M. F. Bernai (i) a visité les volcans boueux de Turbaco. Ils forment une trentaine de collines coniques ayant environ 3 mètres de hauteur, dans chacune desquelles il y a un petit cratère d'un diamètre de 0-,60. Ce cratère est rempli par une matière boueuse ; et toutes les deux ou trois minutes un léger bruit se fait entendre et un dégagement produit l'écoulement

de la matière boueuse. L'eau est presque froide : on n'a remarqué, soit actuellement, soit à des époques antérieures, aucune trace de l'action de la chaleur. Les gaz qui se dégagent sont d'ailleurs inflammables et accompagnés de produits bitumineux. Ce sont des hydrogènes carbonés qui, d'après M. C. P. W al 1, prennent naissance clans le terrain contenant l'asphalte, lequel est très-commun dans toute la contrée .2). Dans une lettre adressée à M. Ch. Sainte-Claire Deville, Fumerolles. M. Pal mier i (5) annonce que, depuis le ter mai 1858, le Vésuve a détruit le Fosso-Grande. En outre, ses fumerolles ont donné des sels ammoniacaux, beaucoup de sels de cuivre et de plomb, peu de fer, du sélénium ainsi que du titane. troncs d'arbres , dans une lettre adressée à M E. de M. J. Sa va re s e dans B e au mont, a fait connaître l'existence de troncs d'arbres verle tuf ponceux. ticaux dans le tuf ponceux qui recouvre Pompeï. Ces troncs, appartenant à des cyprès, sont encore en place et ont été recouverts lors de l'éruption de 7 9. lis sont entourés par un tuf volcanique rouge brun qui est cimenté. Au-dessus de ces troncs vient un gravier blanc volcanique incohérent, puis un terrain de transport volcanique et la terre végétale. Cratères M. Secchi (5) a observé que dans certains cratères de la de la lune.

(i) Geolog. Society, XVI, 197. Geolog. Society, XVI, 468. G. P W a Il; sur la géologie d'une partie du Venezuela et de la Trinité. Conzp, rend., 1860, L, 726. Comp. rend., 1860, L, 758. Comp. rend., 17 janvier 1859. - L'Instit., 1859, 19 janvier, 189.

POUR L'ANNÉE 1860.

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lune qui sont très-développés, et notamment dans celui nommé Copernic, le fond de la cavité intérieure ne se trouve pas au-

dessous de la plaine, comme dans certains cratères plus petits, mais au contraire à plus de h000 mètres au-dessus. M. A. Vézi an (") a cherché à faire voir que deux systèmes

Systèmes de de montagnes, ceux dela Margeride et des Vosges, sont respec- montagnes. tivement perpendiculaires aux systèmes du Hundsrück et des Margeride

Ballons de M. Élie de. Beaumont. La chaîne de la Margeride est, en effet, perpendiculaire à la ligne qui, sur lé bord méridional du plateau central de la France, représente la direction du Hundsrtick La ligne qui, par Ut° 15' N. et long 1° 58', suit la direction de la Margeride, dessine la limite orientale du terrain granitique entre Mende et Saint-Flour, sépare le bassin de l'Allier de celui du Tarn et du Lot, et au nord passe près du mont Dore. On retrouve cotte ligne clans la direction générale du Rhin depuis le Binger-loch jusqu'à Dusseldort; cette dernière étant prolongée rencontre le volcan de S'Icefield ên Islande et au sud

et Vosges.

va passer près du Vésuve.

Le système perpendiculaire à celui des Ballons se révèle 1. dans la partie septentrionale de la chaîne scandinave; 2^ dans

le massif des Vosges; 3' en Bretagne sur la ligne de partage entre la Mayenne et les cours d'eau qui se rendent directement à l'Océan. M. V. R au lin (2) résume ainsi ce qui concerne les systèmes de montagnes de l'île de Crète, étudiés déjà par MM. Bo blay e,

lie de Crète.

Virlet et E. de Beach) ont. 11 semble bien probable, dit M. Raulin, que c'est aux systèmes des Pyrénées ou Achaïque et du Sancerrois ou de l'Érymanthe, que la Crète doit les traits principaux de son relief, les extrémités surtout ayant été façonnées par d'autres systèmes, peut être par ceux de la Corse et du Vercors. Le système des Alpes principales ou Argotique aurait d'ailleurs occasionné une dernière élévation en masse qui a donné à l'île son unité. D'après M. Arnold Guyot (3), le système de couches soulevées qui constitue les monts Appalaches s'étend dans une direction moyenne du N.-E. au S.-0., depuis le promontoire de Comp. rend., 1860, L, 89.

Description physique de Vile de Crète, 6l. Americ. J., 1861, 157.

Appalaches.