Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 144]

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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

On voit bien par ce tableau que c'est par l'abaissement des frais de main-d'uvre et des frais généraux que les fonderies ont jusqu'ici maintenu leur prix de revient à un chiffre à peu près constant, malgré

l'accroissement du prix des minerais ; or les réductions des frais généraux et des dépenses en main-d'oeuvre sont le résultat exclusif des fortes productions journalières .des hauts fourneaux.

Mais ce que nous avons dit précédemment prouve suffisamment que les prix de revient ont plus de chances de s'élever au-dessus des chiffres du tableau précédent

que de se réduire davantage à l'avenir. 11 y a certainement place, dans le mode actuel de travail des fauts fourneaux écossais, pour plus d'un perfectionnement : on pourrait notamment y économiser la plus grande partie du menu de chaudières et

appareils à air chaud ; on pourrait encore, tout en maintenant des productions aussi élevées qu'aujourd'hui, réduire un peu la consommation de grosse houille. Mais l'effet de ces diverses améliorations ne sera peut-être que de 2 à 5 shillings par tonne, tandis que l'accroissement probable de 5 à 4 shillings par tonne de minerais peut. à lui seul, surélever le cotât de la tonne de 6 à 7 shillings, peut-être 8 ou 9. Le prix de 5 livres en 1854 est évidemment une exception, au moins pour les usines bien placées : nous en avons déjà montré une raison dans le taux de la main-d'oeuvre à cette époque ; nous allons voir aussi qu'a cette date le taux de l'intérêt des capitaux devait être plus élevé qu'à aucune autre. D'un autre côté, nous avons surtout considéré jusqu'ici les fonderies les plus favorablement situées ; mais il en est certainement un nombre assez grand dont les prix actuels s'élèvent à 50 et 55 shillings, sinon même

EN ANGLETERRE.

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à près de 6o shillings. Ces conditions paraissent être celles, en particulier, des établissements obligés de recourir au crédit, c'est-à-dire d'emprunter leurs fonds de roulement. Nous pourrions, en effet, citer les exemples de deux de ces établissements où les frais de matières et main-

d'oeuvre, s'élevant respectivement à 46 et à 54 shillings par tonne de fonte, les dépenses générales et intérêts d'emprunts, y compris il est vrai i à 2 shillings de transport jusqu'à Glasgow, montaient à la somme de 6sh,8', ce qui portait les -prix de revient définitifs à 52',8" et 612d. Observons toutefois que ces prix se rapportent à l'année 1857, époque à laquelle le taux des salaires était de 4 shillings, au lieu de 5,5d à 5sh,6d pour 1859-60. 11 semblerait résulter de là que les capitaux fournis par les banques exigent un intérêt assez élevé. On com-

prend combien il est difficile d'avoir à cet égard des mesures un peu précises. Toutefois, la facilité avec laquelle les fondeurs écossais font argent de leurs produits, grâce au système des warrants, les place dans une condition relativement avantageuse sous ce rapport. Par suite même de ce système, en Écosse peut -être plus encore que dans les autres districts sidérurgiques du

Royaume-Uni, il y a naturellement un rapport trèsétroit entre l'intérêt du fonds de roulement et le taux de l'escompte commercial.

A défaut de données plus précises sur l'intérêt des capitaux, nous croyons donc devoir rapporter les va-

riations du taux de l'escompte pendant la période 1848 à 1859; les voici :