Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 138]

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ETAT PRLSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER.

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CHAPITRE VIII. PARTIE ÉCONOMIQUE.

§ 1. Importance et développements successifs de la production de la fonte en Écosse.

Pour donner une idée des développements successifs

de la fabrication de la fonte en Écosse, nous rapporterons d'abord le tableau suivant :



".

ANNÉES.

NOMBRE

t'IiODUCTIO3S

de hauts fourneaux ..--._ en 00 feu, chômage

annuelles

I

en milliers de tonnes anglaises (1.015 kil.)

PRODUCTIONS

hebdomadaires par haut fourneau eu

de 1.015 kil

En tout: lre

1806 1320-23

22

i

18

i

2c

1827 1330 1833

1039 1840 1845 1846

54

4e

Inconnu.

28 »

6 ou 7

27 25

2

64

94

»

25

1847

97 80

1318 1849 1550

103 113 118

36

1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859

105 114

e » » » »

113 114 115

43 31

121

124 123

»

124

30

»

20

17 à 15(a)

36,50

39 à 40

45 à 30

»

/7

55,50

42 à 43

196,56

70

241 500 520

500 590 690 630 770 780 700 754 820 820 920 980 560

12 102 106 103 110 117 107 141

129 119 127 137 130 142 153 149

I

(a) Il ne faut pas perdre de vue que les chiffres de production hebdomadaire des hauts-fourneaux sont des moyennes d'ensemble, mais qu'elles ne donnent pas toujours une idée exacte de la capacité de production des appareils les plus récents dans chaque période. Ainsi, dans la quatrième en particulier, certains hauts fourneaux de nouvelle construction produisent de 200 à 250 tonnes par semaine, tandis que ceux des anciens appareils qui subsistent encore ne donnent guere que too à 110 tonnes. Des moyennes hebdomadaires que nous rapportons, il ne résulte pas moins une division assez nette en quatre périodes, comme nous l'avons annoncé précédemment. Dans la dernière période en particulier, on voit surtout l'accroissement qui résulte d'un emploi plus frequent des hauts fourneaux appartenant au modèle maximum dont il a élé question plus haut.

--

y

EN ANGLETERRE.

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De ce tableau il ressort que c'est surtout à partir de 184o-45 que la fabrication de la fonte en Écosse est entrée dans la voie de développement qui l'a successivement amenée à constituer l'une des industries principales de la Grande-Bretagne. Les rapides accroissements qu'elle a reçus dans les vingt dernières années ont été provoqués par les demandes croissantes que l'Angleterre et les pays étrangers ont faites de ses produits, nous verrons plus loin dans quelles conditions et circonstances. Mais avant d'entrer davantage dans le. chapitre économique, il n'est pas sans intérêt de remarquer que les progrès et découvertes techniques de la période de

1825 à 1855 ont puissamment contribué à élever la fonderie écossaise au rang industriel où nous la voyons aujourd'hui. Avec les petits hauts fourneaux au coke et à l'air froid, avec des houilles comme celles dont elle disposait, avec des minerais de teneur médiocre, l'Écosse fabriquait, jusque vers 183° , plus chèrement que la plupart des autres districts du Royaume-Uni ; elle de-

meurait donc incapable d'entrer largement dans le mouvement industriel qui débutait alors. La découverte de l'air chaud, l'agrandissement des hauts fourneaux, la substitution de la houille crue au

coke, l'emploi de plus en plus général de minerais riches et notamment de mushet-blackband, jusque-là

un peu négligé, voilà autant de perfectionnements tous acquis de 183o à 1835 qui, réduisant les prix de revient de l'Écosse de 5o à 7o p. ioo (1), plaçaient désormais ce district dans des conditions de fabrication égales ou (1) Voyez le premier volume, au édition du Voyage métallurgique, pages 390 et suivantes. TemE XX, 186, 16