Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 84]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

152

ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

naturelle à zeux des hauts fourneaux ont une tendance Suivre les parois de la cuve. D'autre part, on a récemment constaté que la colonne centrale descend plus rapidement que l'anneau extérieur, et que le minerai surtout marche plus vite que le combustible (1). Ainsi, précisément, la partie de la charge qui est le moins exposée aux agents réducteurs est celle qui séCe journe le moins longtemps dans la zone de réduction. que l' on agrandéfaut s'aggrave naturellement à mesure dit le diamètre du gueulard, surtout lorsqu'en même temps on soutire le gaz par des ouvertures faites dans

les parois du fourneau, et que le chargement a lieu à l'aide de wagons à trappes, qui favorisent le tasse-

ment des matières au centre et l'accumulation des gros fragments vers la circonférence. Cet inconvénient a été senti dans plusieurs usines où l'on traite des minerais peu réductibles, eu égard à leur fusibilité. Ainsi, au Ponzin, on n'a pu porter le diamètre du gueulard de à 2 mètres, le ventre ayant 4m,5o sans troubler la marche du haut fourneau (2). En Angleterre, l'inconvénient des gueulards larges se fait cependant moins sentir qu'en France par une double raison : les minerais houillers sont tous grillés

et très-réductibles; puis on charge à la brouette, et presque toujours des fragments de minerai et de combustible très-gros, ce qui rend la colonne centrale plus perméable. Mémoires de MM. Wachler et Schultze dans le t. HI du journal de Camail, et de M. Stahlschmidt dans le t. V, p. '35 du même journal. Le docteur Parry cite aussi un haut fourneau du pays de Galles ( dont on soutirait le gaz par la circonférence) qui marchait mal avec un gueulard de Li mètres, et allait fort bien lorsque le diamètre se trouvait réduit à 2',30. (Revue de Liége, t. VI, p. 1911.)

EN ANGLETERRE.

153

Malgré cela, même M. Truran , le promoteur des gueulards larges, reconnaît que les fourneaux ainsi disposés se dérangent aisément lorsqu'on soutire le gaz par la circonférence. On y remédie jusqu'à un cer-

tain point par un mode de chargement spécial dont nous parlerons dans le chapitre suivant, mais on ne peut entièrement prévenir ces dérangements qu'en ayant recours à un appareil de prise centrale, plus ou moins analogue à celui que l'on doit à M. Coingt de Montluçon.

§2. Divers types de hauts fourneaux.

Il y a trente ans, lorsque les auteurs des Voyages métallurgiques visitèrent l'Angleterre, la plupart des hauts fourneaux étaient établis suivant un type unique. C'étaient des fourneaux à étalages et à gueulards généralement rétrécis. Cependant on commençait déjà, soit dans le pays de Galles, soit en Écosse, à supprimer, dans plusieurs usines, l'ouvrage proprement dit, et à rapprocher le profil intérieur de celui de deux troncs de cône accolés base à base. Quelques hauts fourneaux gallois furent aussi pourvus dès cette époque de gueu-

lards larges, ayant jusqu'à 8, 10 et 12 pieds de diamètre (1).

Aujourd'hui on peut distinguer en Angleterre deux Les types principaux : les hauts fourneaux a ouvrage "i"esrerain"ge'raitl"9 (Pl. VI, fig. 4 à 9) et les hauts fourneaux sans étalages de?..tyPes rincipaux ni ouvrage (fig. 1, 2 et 10 à 12). pde Ce qui les différencie l'un de l'autre, c'est l'élargisse- hauts-fourneaux"

ment plus ou moins rapide de la cuve au-dessus des tuyères, ou, en d'autres termes, la section du fourneau dans la région de fusion. On conserve l'ouvrage lorsque (t) Voyages métallurgiques , t. I. p. 305, 307, 359 et 365,