Annales des Mines (1861, série 5, volume 19) [Image 188]

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EXPÉ'RIENCES SUR LA RÉSISTANCE

On verra que dans plusieurs circonstances la résistance de l'écrou, jointe à celle du frottement, n'a pas été suffisante pour maintenir complètement la pièce entre les mâchoires, et que par suite de cette imperfection dans l'assemblage, la rupture a eu lieu dans la section en partie réduite par le filetage. Nous avons eu soin d'indiquer ce résultat dans les tableaux, mais nous devons ajouter qu'il s'est généralement produit à l'assemblage supérieur, sur lequel la traction était le plus directement exercée. La barre étant suspendue dans sa position définitive, deux repères étaient tracés sur elle, ou plutôt sur deux

petites étiquettes en papier, collées à sa surface, et distantes l'une de l'autre de 1,5o environ. Deux cathétomètres complètement isolés du beffroi, auquel la barre était suspendue, permettaient de lire à chaque instant et après le placement de la charge, les déplacements successifs des repères ; cette lecture pouvait facilement donner le centième de millimètre, et par la différence entre les deux déplacements simultanés, on avait la mesure de l'allongement absolu de la longueur comprise entre les deux repères. Dans presque tous les cas, les deux observateurs chargés d'enregis-

trer les allongements ont pu suivre les repères jusqu'au moment même de la rupture, en telle sorte que nous avons pu inscrire dans nos tableaux l'allongement total de rupture au moment où celle-ci se produit ; c'est là un élément nouveau, dans ces sortes d'expériences, et son estimation en chiffres précis nous a fourni quelques comparaisons qui ne sont pas sans intérêt.

Les charges ont été produites toujours par poids directs, placés d'abord dans un grand coffre rectangulaire, supporté par un plateau de balance ; lorsque ce coffre était rempli, on le chargeait de caisses eu bois du

DES TÔLES EN ACIER FONDU.

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poids chacune de 16 kilogrammes, et dans lesquelles on déposait avec soin un certain nombre de boulets de 8 kilogrammes. Nos charges sont pour cette raison des multiples de 8, et elles se sont élevées jusqu'à 8.600 kilogrammes; les derniers boulets étaient approchés et déposés avec des pinces spéciales, de manière à éviter tout accident dans les manoeuvres, et au moment de la rupture, toute la charge était reçue dans une fosse convenablement appropriée à ce genre d'essais. Les précautions prises ont été d'ailleurs suffisantes pour que le plateau ne tombât jamais que d'un petit nombre de centimètres ; quelques boulets seulement s'échappaient des caisses au moment du choc. On a opéré sur deux natures d'acier désignées sous les noms d'acier vif cc n° 1, et d'acier doux cc n° 2 ; chacune de ces qualités a été essayée sous une section de

centimètre quarré environ, et sous une section

de 2 5 millimètres quarrés. Des barres semblables ont été soumises à la trempe et au recuit par les soins de M. David, ingénieur des établissements de MM. Petin

et Gaudet; elles ont été séparément expérimentées, bien que la trempe n'ait pas déterminé chez elles un degré de dureté bien facilement appréciable à la lime. Nous donnerons un tableau séparé de toutes les déterminations de chaque essai; plusieurs séries d'observations ont été faites avec la collaboration de M. Couche.

Dans les indications des charges, nous n'avons jamais compris le poids du plateau et de ses accessoires, formant une charge initiale de 18o kilogrammes, sous laquelle la distance entre les repères a été chaque fois mesurée. Il ne sera nécessaire d'en tenir compte que

pour le calcul du coefficient de rupture. Au lieu de présenter les divers tableaux dans l'ordre chronologique des expériences, nous avons pensé que