Annales des Mines (1861, série 5, volume 19) [Image 128]

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A cela, il faut ajouter les frais de lavage, qui sont en moyenne de 1f,50 par tonne ; mais comme ces frais ne s'appliquent qu'aux minerais en grains, dont la proportion est d'environ o,65, ils se réduisent en réalité à oo 65

EN ANGLETERRE.

ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

x if,5o

of,97 par tonne pour l'ensemble de

tous les minerais. Nous arrivons donc au chiffre de 7,O7 pour le prix moyen réel des minerais, propres à la fusion, supposés sur le carreau de la mine en 1858. Les frais moyens de transport des mines aux usines étaient de 2,6o en 1849; ils n'ont pas dû varier beaucoup depuis cette époque ; car si, d'une part, les frais ont baissé par kilomètre, les parcours se sont, en gé-

néral, plus ou moins allongés. On aurait donc, en réalité, pour le prix moyen du minerai aux usines 9,67, ou, d'une manière générale, 9',5o à so fr. (i ); ce qui fait par tonne de fonte une dépense de 2 5 fr. à 5o fr. C'est bien là, en effet, la situation moyenne de la plupart de nos grands établissements, tels que le Creusot, Bessèges , Alais , Aubin, les forges de la Champagne, etc. Si quelques autres sont dans des conditions moins favorables, nous avons aussi les usines de l'Ardèche et de la Moselle, dont la dépense en minerai est au-dessous de 25 fr.

Dans l'enquête ouverte au sujet du traité de commerce avec l'Angleterre, M. de Wendel déclare que le

minerai de Hayanges ne lui coûte que 5',5o (p. 68). M. Voruz, de Nantes, qu'au haut fourneau de la Jahotière le minerai du pays revient à 4 fr. (p. 368).

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M. Baudry, que le minerai entre dans le prix de la fonte au haut fourneau de Tréveray (Meuse) , pour

23',55 (p. 105). M. Peltereau de Villeneuve, que, dans les forges de la Champagne , la dépense moyenne est de 25 fr. (p. 13o). Enfin, M. Pinart , qu'elle est de 3o fr. dans son usine de Marquise (p. 5o1). A ces déclarations officielles nous pourrions ajouter beaucoup d'autres faits analogues. Nous avons en France, en une foule de lieux, des minerais crétacés et jurassiques dont le prix, sur le carreau de la mine, ne dépasse pas 4 à 5 fr. Si donc en Angleterre, dans un district spécial, celui du Cleveland, on ne dépense en minerais par tonne de fonte que 17',50 à 20 fr., nous avons aussi en France des usines, spécialement favorisées, comme celles de la Moselle, où le minerai entre pour moins de 15 francs dans le prix de revient de la fonte. Mais, en dehors de ces cas spéciaux, il est positif, d'après ce qui précède, qu'en

Angleterre on consomme en général, abstraction faite des scories de forge, pour 35 à Ao fr. de minerais, tandis qu'en France nous n'allons qu'à 25 ou 50 fr. Ainsi nous avons sur nos voisins, sous le rapport des minerais, un avantage relatif de io fr. par tonne de fonte, ou de 5 à 4 fr. par tonne de minerai. On voit donc que les forges anglaises n'ont réellement que le bénéfice de la houille à bas prix, mais que, sous le rapport du minerai, nous sommes positivement mieux partagés. A cet égard nous sommes à peu près dans les mêmes conditions que la Belgique. Dans ce pays, les minerais rendus aux hauts-fourneaux reviennent, en général, à

10 fr. la tonne, ou 25 fr. par tonne de fonte. Mais, (i) Comme pour les houilles, il importe de remarquer que ces prix comprennent aussi en réalité bien souvent dos intérêts de capitaux et même le bénéfice des exploitants.

comme les Anglais, les Belges ont sur nous l'avantage de la houille à bas prix. En moyenne, elle ne leur reToits XTX ,

86 L.

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