Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 116]

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ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME

qui s'isolent des foyers, soit par une sublimation immédiate, soit par la volatilisation d'une partie ou de la totalité de leurs éléments. Parmi ces résultats de condensation, le plus remarquable est le feldspath, qui a été recueilli à diverses reprises dans la partie supérieure des fourneaux à cuivre du Mansfeld, dans des cadmies, et dont l'existence, d'abord simplement soupçonnée, a été mise hors de doute par l'examen de M. Heine et l'analyse de M. Kersten (1). La formation de ce minéral important par voie de vapeur mérite d'autant plus d'attention que, malgré beaucoup de tentatives, on n'a pas encore pu l'obtenir cristallisé par une fusion directe. S 3. Expériences synthétiques par fusion simple ou de mélanges divers. Expériences synthétiques par voie sèche.

La vue des cristaux qui se forment accidentellement

dans les usines a nécessairement conduit à faire des

expériences directes de voie sèche par différents procédés (2). C'est à M. Berthier que l'on doit les premières tenLes premiers résultats sont dus tatives dans cette direction intéressante. En fondant à M. Berthier, 1823. la silice avec différentes bases en proportions définies, il a obtenu, dès 1823, des combinaisons cristallines

identiques à celles de la nature, notamment le pyroxène (5). Ebelmen obtient des minéraux infusibles par un procédé nouveau, 5847 à 1851.

Plus tard, Ebelmen parvint, par un procédé trèsingénieux qui lui appartient, à obtenir des combinaiPoggendorff's Annalen, t. XXXIII, p. 556 et XXXIV, p. 531.

On a cherché aussi à faciliter la cristallisation de diverses manières, en agissant sur de grandes masses, qui se refroidis-

sent très-lentement, et en y insufflant des gaz pour produire des géodes. (5) Annales de chimie et de physique, t. XXIV, p. 565, i8aS.

HISTORIQUE.

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sons infusibles. Ce procédé consiste à employer des dissolvants à l'état de fusion, et pouvant se vaporiser

lentement à de très-hautes températures, tels que l'acide borique, les phosphates ou les carbonates alcalins. C'est ainsi qu'il a produit le corindon, les différentes sortes de spinelles, la cymophane, le péridot, la perowskite et d'autres espèces (1). La réaction mutuelle des fluorures métalliques volatils et de composés oxygénés à des températures aussi

très-élevées, constitue un procédé qui a fourni dans ces derniers temps à ses auteurs, MM. Henri Deville et Caron, de très-belles reproductions de minéraux infusibles, tels que le corindon coloré de diverses manières et la staurotide (2). Les mêmes chimistes ont imaginé un procédé différent pour reproduire l'apatite (3).

ll'acerdleetd

Deville e.t Caron, 1858.

C'est également par une volatilisation partielle queCCorindond M. Gaudin a obtenu le rubis artificiel en fondant à une e 1857a.'d très-haute température un mélange d'alun et de sulfate de potasse (4) . M. Despretz a annoncé qu'il avait obtenu du diamant Diamant produit par divers procédés basés sur le transport et le dépôt M. esrptz.

lent du carbone par un courant électrique (5). (i) Annales de chimie et de physique, t. XXII, p. 2 2 1 et t. xxv, p. 279. Annales des mines, 5' série, t. II, p. 349. (2) Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. XLVI, 1858, p. 765, 858. (5) L'apatite et la wagnerite ont été obtenus par une sorte de distillation des phosphates dans les chlorures des mêmes métaux. Comptes rendus, t. LXVII, p. 985, ,858. (1( Comptes rendus, t. XLVI, p. 765, 1857. L'alumine fondue en rubis obtenue précédemment par le même auteur était amorphe (Comptes rendus de l'Académie, t. V, p. 803, 1857.) (5) Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. XXXVII , p. 369, 1853.