Annales des Mines (1858, série 5, volume 14) [Image 243]

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semblent avoir une certaine parenté, il n'est pas question de plongeurs comme dans POued-Bir'. D'après le docteur Griffith, voyageur anglais, qui a plusieurs

fois traversé les déserts de l'Égypte, on trouve l'eau à de trèspetites profondeurs sous le sable ; il suffit pour obtenir des sources jaillissantes de percer avec une verge une roche très-. peu épaisse qui retient les eaux captives. Ayme-Bey nous écrivait le 7 mars 1848 que ses travaux pour les puits forés de la chaîne Lybique acquiéraient tous les jours une plus grande importance, qu'il était à la confection du septième: toujours de l'eau en abondance. Lorsqu'il vint s'établir dans les oasis, il ne pouvait employer qu'un nombre de bras aussi restreint que possible et ceux seuls qui pouvaient travailler fructueusement à la fabrication du salpêtre ou de l'alun. Depuis, on a pu faire venir les femmes et conserver les enfants, centupler l'importance des produits industriels et faire des travaux de culture totalement interdits lorsqu'on était dans la né-

cessité de faire venir l'eau à dos de chameau. Nous savons seulement ces faits, nous manquons de détails précis sur l'augmentation de la population autour de ces puits ; elle doit être considérable. Ces travaux d'Ayme-Bey se relient à d'autres entrepris par lui également, pour recherches de houille entre le Nil et la mer Rouge, au Dl ebel Afret, à la hauteur du Syout. Les gisements , dès i 847, s'amélioraient de plus en plus; vers 200 mètres ils offraient une quantité de charbon qui avait servi pour souder des barres de fer de 35 millimètres de côté. Vers cette époque, M. Ncetinger, envoyé par M. Degousée à Mehemet-Aly, faisait des recherches au Vadi-el-lianay, près d'Edfau (1Iaute-Égypte) : après avoir traversé io mètres de terrain d'alluvion , il avait trouvé des marnes, des grès et des argiles qu'il rapportait à la formation inférieure liasique ; puis il était entré dans des grès et des schistes houillers avec grès bi-

garrés contenant de la houille d'assez bonne qualité, mais d'une faible épaisseur. A 44 mètres à la base des marnes et des

argiles, des eaux assez abondantes avaient été rencontrées, mais elles sont restées en contre-bas du sol. Ces travaux étaient, le 25 décembre 18117, à 170 mètres de profondeur et n'avaient

pas atteint les schistes houillers de l'ancienne formation qui s'appuient eux-mêmes à l'est, au sud-est et sud-ouest sur les terrains primitifs de la chaîne arabique.

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Le 15 décembre 1848, un second sondage toujours au Wadiel-Ilanay avait traversé une première couche d'assez bonne

qualité de 2 mètres d'épaisseur, deux suivantes de i',3o chacune et enfin deux dernières de i mètre seulement ; en tout, pour les cinq veines, 6',60. La qualité augmentait avec la profondeur qui n'était encore que de 93-,53. Un grand puits d'extraction avait été ouvert et était à 3o mètres de profondeur, c'est-à-dire à 12 mètres de la première veine de houille, lorsqu'il devint nécessaire de songer à faire l'application des procédés usités en semblable circonstance, d'appeler des mineurs de profession, de faire venir du bois, etc. Les changements survenus dans le gouvernement arrêtèrent ces travaux si importants pour l'Égypte, mais que l'avenir reprendra sans aucun doute. Ncetinger quitta peu après le gouvernement pour entrer au service de Son Altesse Saïd-Pacha, aujourd'hui vice-roi. Au moyen d'un petit matériel de sonde que nous avions fourni à Saïd-Pacha, il fit plusieurs petits puits artésiens dans une propriété du prince, située près du lac Mareotis, dans les environs d'Alexandrie. Ces puits de 9 mètres de profondeur seulement rencontrèrent sous des argiles vertes des eaux douces s'élevant au-dessus du sol jusqu'à s mètres et fournirent environ 50 à 60 litres à la minute. On en tenta un plus profond jusqu'à 54 mètres. 11 traversa des sables, des grès, des argiles vertes noirâtres et des argiles vertes sablonneuses appartenant aux terrains tertiaires et ne donna que des eaux ascendantes au niveau du sol, mais fort douces. Ces puits sont destinés à l'établissement de rizières sur les bords de ce lac ou étang. Ces eaux sont fort recherchées des marins du canal de Mahmoudieh qui joint Alexandrie au Nil à Atfets. Un autre sondage entrepris à Gabary, près Alexandrie, a été laissé par Ncetinger di i8 mèt. ; il avait traversé des sables mouvants pendant 68 mèt. De 68 à 118 mèt., les terrains consistent en marnes grises, jaunes et blanches entrecoupées de quelques

minces couches sableuses qui fournissent déjà des eaux qui

s'élèvent au sol. Une quatrième colonne eut été nécessaire pour continuer ce travail, mais Ncetinger, déjà malade depuis longtemps, fut chargé des sondages d'étude de l'Isthme de Suez où il succomba à son dix-neuvième trou de sonde sur vingt et un qu'il avait à faire. Pressentant sa mort prochaine, Ntinger, en nous faisant ses