Annales des Mines (1858, série 5, volume 14) [Image 35]

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TE AVAUX DU LABORATOIRE

vendeurs, les essayeurs anglais avouèrent que les différences accusées par leurs premiers essais, entre la voie sèche et la voie humide, leur paraissaient excessives et qu'ils les attribuaient à la grande difficulté que présentaient des minerais de cette nature fondus par leur procédé ordinaire. Ce procédé pour les minerais bruts consiste en cinq opérations : 10 Grillage incomplet de minerai réduit en poussière (20 à 25 grammes). 2° Fusion pour régule du produit grillé, additionné de spath

fluor, de chaux et d'un peu de borax. 3' Grillage à peu près complet du régule. e Fusion du produit avec mélange de /lux noir et flux blanc, pour cuivre noir. 5. Affinage et raffinage de cuivre noir pour cuivre fin. Cet affinage comprend : i" une première fusion du bouton de cuivre noir avec du flux blanc, pour une perle de cuivre rouge ; 2" une seconde et quelquefois une troisième fusion au flux blanc pour perle de cuivre fin. Enfin, les scories d'affinage sont reprises au flux noir, pour bouton de cuivre noir, qu'on raffine généralement encore pour seconde perle de cuivre fin, ajoutée à la première pour avoir le rendement. En appliquant ce procédé fait pour les minerais généralement quartzeux et pauvres de l'Angleterre et de l'Irlande, en l'appliquant aux pyrites presque pures de la province de Huelva, les résultats étaient loin d'être satisfaisants, de l'aveu même des essayeurs anglais. A la première fusion pour régule, destinée à concentrer sans perte le

cuivre dans une matte riche, les essayeurs perçaient leurs creusets presque à chaque opération, et généralement aussi

DE SAINT-ÉTIENNE (UME).

35 de 1 à 2 centimètres d'épaisseur. Chauffé lentement d'abord pendant 25 à 30 minutes, puis, quand l'action du nitre et l'effervescence étaient passées, soumis à un bon coup de feu de 10 minutes, le bain très-liquide était coulé ou refroidi dans le creuset même qu'on cassait ensuite. J'obtenais ainsi une scorie noire parfaitement vitrifiée et un culot de régule généralement bien détaché du creuset et de la scorie. Avec des minerais de 3 à A p. 100 de teneur et les proportions de fondants en minerais

indiqués plus haut le régule pesait ordinairement de 6 à 8 gr. Les scories de tous mes essais étaient reprises par voie humide: tant que je conservais les proportions de nitre indiquées, cet essai accusait à peine quelques traces de cuivre. Lorsqu'on augmentait la proportion de nitre pour arriver, par cette première fusion, à un régule plus riche et par conséquent à un poids moindre, c'est-à-dire e, 3 ou 4 grammes au lieu de 6 à 8, la scorie accusait des teneurs de 0,20 , 0,25 ou 0,30 p. 100 de cuivre. Comme d'ailleurs je n'avais constaté dans mes essais aucun percement de creuset, j'en conclus naturellement que

la fusion pour régule en une seule opération avec mélange convenable de nitre, borax et sel était préférable au grillage suivi de fusion au spath-fluor du procédé anglais et que les pertes en cuivre provenant de celte opération , pouvaient être évitées. Pour avoir d'ailleurs une appréciation exacte de l'amélioration qu'on pouvait espérer de ces modifications, j'envoyai aux essayeurs anglais un de mes régules provenant d'un minerai qui, par voie humide, donnait 3,98 p. ioo de cuivre. Ce régule

perdaient unepartie du produit utile. Ces inconvénients tenaient

fut soumis aux autres manipulations ordinaires du procédé anglais et donna un rendement en cuivre fin de 2,56, soit une

évidemment à la présence du spath-fluor et sans doute à sou action sur la silice des creusets. J'ai alors, tout "en modifiant la nature des fondants employés, cherché à supprimer dans la fonte pour régule le grillage préalable, trouvant avantage à diminuer par là le nombre des opérations.

connaître les causes je poursuivis l'essai des régules pour cuivre. Je grillais les régules à mort, alternant vers la fin de l'opération

Le minerai de Huelva perdant par simple calcination au rouge

et à vase clos, près de la moitié de son soufre., j'en prenais 25 grammes que, par calcination, dans le creuset même destiné à la fonte pour régule, je réduisais à 19 ou 20 grammes. Ces i9 ou 20 grammes étaient mélangés à 15 grammes de nitre, 25 grammes de borax fondu et calciné. Sur le mélange intime de ces matières je jetais une couverture de sel marin décrépité

différence de i,/i2 ou 35 p. 100 de la teneur réelle entre la voie sèche et la voie humide. D'après cela, il y avait donc amélio-

ration, mais la perte était encore fort grande, et pour en repar grillages et coups de feu, avec addition de poussière de charbon et carbonate d'ammoniaque, afin de faire disparaître tout le soufre et le peu d'arsenic que renfermaient les régules. Après ce grillage , je fondais avec 2 à 3 parties de flux noir, 1/4 partie de borax fondu et couverture de sel. J'obtenais ainsi des boutons de cuivre sans pellicule de matte quand le grillage était bien fait. La plupart des culots s'aplatissaient sous le marteau en feuilles d'un demi-millimètre d'épaisseur, sans crique TOME XIV, 1858.

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