Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 407]

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BULLETIN. 784 situés sur le territoire des Cosaques du Don, entre le Dniéper et le Donetz. Ce document parait offrir un grand intérêt dans les circonstances actuelles. Le développement de la navigation à vapeur sur le Volga, le Don, le Dniester et le Dniéper, ainsi que dans la mer Noire et la mer d'Azo il.; l'établissement projeté des voies ferrées dans le midi de l'Empire; la rareté ou plubDt le manque absolu de bois à brûler dans cette contrée, et enfin l'expérience de la dernière guerre, ont fait reconnaître au gouvernement russe la nécessité de donner une nouvelle impulsion à l'industrie dont il s'agit. Convaincu qu'il n'obtiendra que de la concurrence, une exploitation rationnelle, pratiquée sur une grande échelle, et le bon marché des produits, il a déclaré que l'extraction du combustible minéral, clans le pays du Don, ne pourrait jamais être l'objet d'un monoPole et serait libre pour tout individu originaire du territoire. En conséquence, les compagnies qui se présenteront dans ce but seront admises à se constituer sans limitation de nombre, et sous la seule réserve d'observer certaines conditions relatives au système d'exploitation ainsi qu'à la conservation de la santé des ouvriers, et d'acquitter une redevance d'un demi-copek par pond de charbon extrait du sol

(1',20 par 1.000 kil.).

Dispositions ge'nérales adoptées par le ministre de la guerre, en date des 17 août, 6 septembre 1856. Le conseil d'administration de la guerre, après avoir examiné la proposition du département des colonies militaires, la note de l'ataman en chef des troupes du Don et celle de la division des institutions militaires, concernant la concession faite à la compagnie russe de navigation à vapeur et de commerce, d'une exploitation de charbon de terre dans les terres de l'armée du Don, a reconnu : que dans le but d'aider au développement de cette industrie dans les terres de l'armée du Don, les bases établies en ,85: par le conseil avaient, sur l'avis du conseil de l'Empire, reçu la sanction impériale le 22 octobre de la même année; mais que, depuis 1851, les circonstances qui avaient alors motivé ces mesures ont considérablement changé. L'entretien, dans la mer Noire, de navires de guerre exclusivement à vapeur; l'établissement prévu des chemins de fer dans le midi de l'Empire; la création de la compagnie russe de navigation à vapeur et de commerce dans la mer Noire, la nier

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d'Azoff et la Méditerranée, ainsi que sur le Bug, le Dniéper et le Don ; le développement de la navigation à vapeur sur le

Volga, et enfin le prix du bois à brûler, qui va toujours en augmentant dans les contrées méridionales, par suite de l'appauvrissement des bois : tout cela donne la conviction que

l'emploi du charbon de terre pour les navires à vapeur, les chemins de fer et même le chauffage des habitations particulières, exigera une quantité de ce produit incomparablement plus considérable que celle présumée par le gouvernement en 1851.

En outre, la nécessité de procurer aux consommateurs le charbon de terre au plus bas prix possible, doit être l'objet de l'attention toute particulière du gouvernement ; car les entreprises auxquelles se lie l'emploi du charbon de terre ne peu:vent prospérer et même exister qu'autant qu'il leur sera pos-

sible de se procurer ce combustible à des prix modérés; et pareillement, le prix peu élevé de ce minéral pourra seul engager les habitants de beaucoup de gouvernements à l'employer

pour le chauffage, et à contribuer ainsi à la conservation des bois, si nécessaire sous divers rapports. Mais à peine aurait-on l'espoir de voir livrer le charbon à bas prix si l'exploitation dans les terres du Don en était abandonnée à une seule compagnie, ou si elle était faite par des ouvriers, soit isolés, soit réunis, des habitants de la localité ; car, faute de moyens, les habitants du pays du Don ne seraient point en état d'établir des machines à vapeur ni d'autres in-

struments perfectionnés pour l'exploitation du charbon, et pouvant seuls en abaisser le prix ; et la compagnie, en l'absence

de toute concurrence, n'abaisserait certes pas ses prix au détriment de ses propres intérêts. De ce qui précède, il résulte pour le conseil d'administration de la guerre la conviction que l'exploitation du charbon de terre dans les possessions de l'armée du Don doit être établie sur des bases telles que, d'une part, elle puisse suffire à l'alimentation de toutes les demandes, et cela au plus bas prix possible, et que, de l'autre, elle soit aussi profitable que possible aux intérêts de l'armée du Don. A ces fins, le conseil a jugé indispensable, pour échapper aux inconvénients du monopole, de faire de l'exploitation du charbon de terre, dans les possessions de l'armée du Don, une in-

dustrie libre, et d'autoriser dans ce but l'établissement de