Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 353]

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AU LABORATOIRE D'ALGER EN

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les eaux souterraines donne lieu à de grands vides qui s'effondrent de temps en temps et produisent à 14 surface du gîte des entonnoirs et des crevasses plus ou moins larges et plus ou moins profondes. Toutes ces causes réunies déterminent des accidents bizarres, fantastiques, qui font du rocher de sel un magnifique spectacle pour le voyageur qui est fatigué par la monotonie de la plaine uniforme de Zahrez. Plusieurs sources salées très-chargées de sel marin sortent du rocher de sel et vont se jeter dans l'Oued-Malah. La composition de ces sources a été indiquée page 25, n- 8 et 9. Il se forme sur les rives de ces sources des dépôts de sel blanc qui ont 3 à 4 centimètres d'épaisseur, et qui sont recueillis par l'intendance militaire pour les besoins des troupes occupant les postes de Laghouat, Djelfa et Boghar. L'intendance a fait disposer aussi auprès du lit de ces sources de grands bassins en argile damée où pénètrent et s'évaporent les eaux salées. Les dépôts de source, analyse n" 8, sont formés presque exclusive-

ment de sel marin (97,55 p. '00). Ils ne contiennent que 0,

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100 de matières terreuses, et 1,67 p. 100 de sulfate de chaux. Les Arabes emploient de préférence le sel gemme qu'ils exploitent à ciel ouvert à l'aide de pics. Du reste, cette exploitation se fait sur une très-petite échelle, sans doute à cause de p.

la grande dureté de la roche. La pureté du sel gemme varie avec sa couleur. Le sel blanc est très-riche en chlorure de sodium; sa teneur s'élève à 98,54 p. loo, analyse Ir 4. Mais le sel gemme est souillé très-souvent soit par un mélange intime de matières terreuses qui lui donnent une couleur grise, soit par de petits noyaux de la même substance. La teneur en chlo-

rure de sodium diminue alors. Elle est de 95,75 p. toc) (analyse n° 5) , et de 91,70 p. 100 (analyse re 6). Les matières terreuses étrangères au sel gemme sont essentiellement formés

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ve 9.

Les parois des grandes excavations naturelles qu'on observe sur le rocher de sel sont couvertes de belles stalactites blanches qui contiennent 98,06 p. 100 de chlorure de sodium ( analyse n" 7). Il n'y a que 0,18 p. 100 de matières terreuses entraînées. Le gîte de sel gemme d'Aïn-Hadjera est situé à 44 kilomètres ouest de Djelfa. Il est analogue par sa manière d'être à celui du Djebel-Sahari ; seulement le sel s'y présente à ciel ouvert en masses moins considérables. Il forme un escarpement vertical de 4 mètres de hauteur sur. 5o mètres environ de longueur. Il

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est exploité à ciel ouvert par les Arabes des environs, mais du reste avec peu d'activité. Le sel qu'il fournit est assez pur ; il renferme 97, t t P. too de chlorure de sodium (analyse n° 9). Les

sources qui s'échappent des flancs de la masse saline pa-

raissent moins abondantes et moins chargées de sel que celles qui sortent du Djebel-Sahari. On ne voit sur leurs bords que de faibles enduits de sel blanc trop minces pour être recueillis.

§ IV. Analyses de roches gypseuses. pour analyser les roches gypseuses, on a suivi généralement io gramrnes ont été traités par l'alcool ordi, naire pour dissoudre les chlorures. On a dosé le chlore de cette la méthode suivante ;

dissolution et on l'a transformé par le calcul en chlorure du sodium. Ce n'est, il est vrai, qu'une hypothèse, mais elle est rendue vraisemblable par la composition des eaux potables. Comme il n'y a que des quantités très-faibles de chlorures, on a jugé inutile de doser directement la soude. 1 gramme de matière a été traité par l'eau pour le dosage de l'acide sulfurique.

gramme de matière a été traité par l'eau. La solution aqueuse a donné la chaux et la magnésie à l'état de sulfates. Le résidu insoluble a été traité par l'acide acétique pour le dosage

des carbonates. Le nouveau résidu insoluble a été traité par l'acide chlorhydrique qui a donné le peroxyde de fer mélange parfois d'alumine. Le sable quarzeux grossier a été dosé par décantation. L'eau a été dosée par la calcination au rouge sombre. On a eu soin d'humecter avant la pesée avec du carbonate d'ammoniaque pour reproduire le carbonate de chaux qui aurait pu être décomposé, et de calciner de nouveau au rouge

sombre. Lorsque les carbonates terreux sont abondants dans les gypses diluviens, une quantité notable peut être entraînée par l'eau avec les sulfates et un peu de silice libre. Dans ce cas, il faut modifier la méthode précédente. On fait un dosage de la

chaux totale en traitant la matière par l'acide chlorhydrique étendu. On calcule la chaux qui se combine à l'acide sulfurique, et on obtient par différence la chaux combinée à l'acide carbonique. Pour la roche manganésifère Ir 4, on a traité successi-

vement par l'eau l'acide acétique et -l'acide chlorhydrique, et dans la dernière solution on a sépare le fer du manganèse.