Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 175]

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DE L'EMPLOI DES PROPRIÉTÉS OPTIQUES

BIRÉFRINGENTES EN MINÉRALOGIE.

n'offrent par conséquent qu'un seul axe optique, suivant la direction duquel la double réfraction' est annulée. Or, si l'on soumet ces cristaux à la lumière pola-

benthine rectifiée et rapportée à celle de l'eau à 16°

34o

34m

densité de ces cristaux prise dans de l'essence de téré-

risée convergente, on* y voit des anneaux nets et serrés,

étant de 1,398, on conclut de ces nombres que le pouvoir du sulfate de strychnine dissous dans l'eau

traversés par une croix noire dont le centre, au lieu

n'est guère que 1/5o ou 1/51 de celui qu'il possède en

d'être parfaitement noir, offre une teinte bleuâtre d'autant moins foncée que l'épaisseur est plus grande ; si l'on augmente cette épaisseur en superposant plusieurs cristaux les uns aux autres, on parvient à faire évanouir

cristaux.

plus ou moins complètement la portion de la croix noire qui traverse la plage centrale., et l'on reproduit ainsi le phénomène habituel des plaques de quartz ou de cinabre : en interposant une lame de mica d'un

quart d'onde, on reconnaît, par la disposition des branches d'hyperbole produites par la dislocation de la croix, que le sulfate de strychnine est un cristal négatif ou répulsif. Si maintenant, au faisceau de rayons convergents, on substitue des rayons parallèles, on voit immédiatement se développer un bleu de diverses nuances qui passe au rouge ou à la couleur bois quand on fait tourner l'analyseur de droite à gauche d'une quantité variable avec

l'épaisseur, et qui disparaît complètement quand on continue cette rotation. D'après de premières déterminations qui n'ont pas encore toute la précision désirable, on peut conclure que s millimètre de sulfate de strychnine dévie le plan de polarisation des rayons rouges de 9° ài o°, et que, par conséquent, s millimètre de quartz

correspond à peu près à ,8 ou 2' de sulfate. Tous les cristaux que j'ai examinés jusqu'ici sont lévogyres, comme leur dissolution. M. Biot, qui a bien voulu mesurer le pouvoir rotatoire moléculaire d'une solution aqueuse faite à froid avec des cristaux octaédriques, a trouvé 28°,5 environ pour la valeur de [21, La

J'ai dit en commençant cette note que le sulfate de strychnine cristallisait quelquefois en octaèdres quarrés ; ce n'est pas là, en effet, sa forme la plus habituelle ; le sel qu'on rencontre dans le commerce, et qui est géné-

ralement obtenu dans une étuve à 4o°, se présente en libres soyeuses ou en prismes rhomboïdaux droits dont les modifications ont été décrites par M. Schabus ; ce sel possède donc deux axes optiques, et ce n'est que dans ses dissolutions qu'on peut reconnaître le pouvoir rotatoire ; ce pouvoir paraît presque identique à celui des solutions du sel octaédrique. Le sulfate octaédrique se produit presque exclusive-

ment, même dans une dissolution de sulfate prismatique, lorsque la cristallisation a lieu lentement et à la température ordinaire ; les cristaux dérivent alors du prisme droit à base quarrée , et ils offrent deux ou trois octaèdres différents dont le plus habituel a des incidences de 920 3o' sur les arêtes culminantes, et de 155°54' sur les arêtes latérales ; ces cristaux sont souvent très-aplatis parallèlement à leur base, suivant laquelle se fait un clivage excessivement facile ; ce sont eux qui sont décrits à la page 58o du Handlittell der krystallographischen Cheinie, de Rammelsberg. Jusqu'à présent, je n'ai rencontré dans le sulfate de strychnine,

comme dans le cinabre, aucune espèce de facettes hémiédriques.

La facilité avec laquelle le sulfate prismatigne peut se transformer en sulfate octaédrique, et réciproqueTOME XI, 1857.