Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 96]

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RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS RÉCENTES

SUR LES GLACIERS.

de la pression, à l'état de névé, masse grenue, oolitique, composée d'une agglomération de cristaux oblitérés,

de haut en bas, à l'état de glace bulleuse, puis de glace

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soudés en partie les uns aux autres. Toute espèce neige peut se transformer en névé;

de

Du névé et de la glace des glaciers.

La neige en passant à l'état de névé augmente de densité ; ainsi un mètre cube de neige fraîchement tombée pèse environ 85 kil., tandis qu'un mètre cube de névé pèse environ de 290 kil. à 628 kil., suivant la pression à laquelle il a été soumis. On sait que la densité de la glace compacte est de plus de 9oo kil. au mètre cube. Les masses de névé qui couvrent les hautes régions subissent à leur tour une nouvelle transformation , et

passent par suite de la même cause, c'est-à-dire un commencement de fusion et de pression, à l'état de glace. C'est sous l'empire de ces circonstances que les glaciers prennent naissance. Ainsi, dans les Alpes, ces champs de névé rassemblés dans la zone comprise audessus de 2.600 à 2 .7oo mètres descendent à l'état de glace dans les vallées inférieures; elles les comblent en partie, elles en remplissent toutes les anfractuosités, comme pourrait le faire un courant de lave. La ligne de démarcation entre le névé et la glace n'est pas nette et tranchée ; le névé passe d'abord, en allant Bravais, de Charpentier, Ed. Collomb, Deluc, Desor, D. Dollfus, Élie de Beaumont, Escher de la Linth, A. Favre, J.- D. l'orbes, Guyot, Ladame , Ch. Martins, P. 'Merlan , Rendu, de Saussure, Scoresby, , Schlagintweit, Studer, Venetz.

Nous avons tenu compte, dans les faits rapportés dans ce mémoire, des observations faites par ces auteurs; nous n'avons pas pensé que, dans un cadre aussi reStreint , il fût nécessaire

de citer textuellement leurs écrits qui sont, du reste, trèsconnus.

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grenue blanche et enfin de glace bleue compacte. La densité de cette glace est en rapport avec la hauteur où on la prend. Suivant les expériences de M. Dollfus, La pesanteur spécifique de la glace bleue des ré- Hl.

gions inférieures d'un glacier est de Celle de la glace blanche avec beaucoup de bulles d'air aplaties de la région moyenne est de. . . . Celle de la glace blanche avec beaucoup de bulles d'air rondes. Celle de la glace de névé de la région supérieure. .

909,50 _c

897,9, o 871,25

628,00

Ainsi, dans la transformation du névé en glace de glacier, il y a un passage insensible : la densité est en raison directe de la pression.

La quantité de neige qui tombe dans les hautes régions pendant le courant de l'année a été mesurée en 1845 et 1846 dans les environs du Grimsel ; il en résulte qu'à 2.700 mètres d'altitude, par exemple, il tombe terme moyen 18 mètres de hauteur de neige fraîche qui équivalent à une couche de 2-,3o de glace. A cette hauteur et au-dessus, la chaleur du soleil ou la chaleur ambiante est insuffisante pour arriver à une fonte complète ; il y a donc toutes les années un résidu qui a résisté à l'action dissolvante des agents extérieurs.

C'est là le noyau théorique, le germe des glaciers. Le stock d'une année (si l'on peut se servir de cette expression) s'ajoute au stock de l'année suivante, et ainsi de suite d'année en année. On comprend de suite que si ces couches successives de neige, de névé, de glace, s'empilaient les unes sur les autres, comme un terrain stratifié, et qu'elles restassent dans la même position , il n'existerait pas de glaciers; il y aurait dans les Alpes des montagnes de glace, de grands amas de

Définition.