Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 88]

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DÉCOUVERTE DES GISEMENTS DE PHOSPHATE

DE CHAUX TERREUX EN FRANCE.

Je transcris ici un extrait de cette lettre, qui est datée du il octobre 1856

la peine de séparer; de sorte que les nodules, bien exempts de craie, doivent contenir au moins 5o ou 6o p. 100 de phosphate. Ils peuvent donc être assi-

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« Le dépôt consiste en rognons irrégulièrement dis,seminés au milieu de la craie blanche, sur une épaisseur de or",5o à i mètre. Ces rognons, dont la grosseur varie depuis celle d'un grain de sable jusqu'à celle du

poing , sont à pâte fine et compacte et se détachent très-bien par leur teinte gris jaunâtre sur le fond blanc de la craie. Ils affectent aussi une forme particulière qui les rapproche des coprolithes. Leur surface, qui est lisse en petit, est hérissée en effet de mamelons, souvent coniques, qui portent des empreintes trèsdéliées. De plus, on découvre dans leur intérieur, en les cassant, de petites cavités sinueuses qui s'étendent jusqu'à leur centre, et où la matière crayeuse s'est infiltrée. Il paraît évident, d'après cela, que ces nodules n'ont point été roulés et qu'ils se sont formés dans des eaux qui ont laissé précipiter du carbonate de chaux postérieurement à leur dépôt. L'analyse qui vient d'en être faite à l'école des mines a donné le résultat suivant Acide phosphorique. Chaux

Oxyde de fer et alumine Silice.

Acide carbonique Eau.

21,29 50,50 3,20 17,30 1,00 98,09

qu'on peut interpréter ainsi Phosphate de chaux Carbonate de chaux. Alumine et oxyde de fer Silice.

/16,13

55,82 3,20 li ,80

99,95

» II convient d'observer que l'analyse a été faite sur un échantillon mêlé de craie qu'on ne s'est pas donné

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milés, pour la richesse en acide phosphorique, à ceux des comtés de Kent et de Surrey. Dans tous les cas,

ils sont plus riches que ceux de l'île de Wight ana-

lysés par M. Nesbit.

» La présence de ces nodules dans la craie blanche proprement dite me semble constituer un fait nouveau

qu'il est bon d'enregistrer. Ce gisement paraît, au

moins de prime abord, différent de ceux déjà connus, lesquels, ainsi que vous le dites avec beaucoup de justesse (voir le Moniteur du 25 août 1856), sont con-

centrés dans le grès vert inférieur, dans le Cault et dans le grés vert supérieur ou la craie chloritée. Il se

distingue de ces derniers en ce que les nodules ne sont pas accompagnés ici des grains verts de silicate de fer qu'on rencontre si généralement dans les autres gisements. Cependant je suis porté à croire qu'ils se trouvent sur le même horizon géologique que ceux d'An-

nappes près Lille, bien que ces derniers, de couleur blanche, ne se reconnaissent qu'à leur forme arrondie et tuberculeuse. En effet, les marnes du terrain de craie, qu'on connaît dans le Nord sous les noms de bleus, dièves , etc., affleurent dans la vallée de l'Aisne à Rethel, et ce n'est qu'à une certaine distance sur la rive gauche, là où doit commencer la craie blanche proprement dite, que les nodules phosphatés se rencontrent. Je dis : là où doit commencer la craie blanche Car ainsi que je l'ai exposé dans une note antérieure (1), la couche chloritée qui sépare les marnes crayeuses de (i.) Sur les caractères du terrain de craie. ( Bulletin de la

société géologique de France, 2e série, t. XII, p. 55.)