Annales des Mines (1856, série 5, volume 10) [Image 120]

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EXTRACTION ET TRIAGE DE LA HOUILLE

11 en résulte donc que les frais de personnel employé à l'extraction et au triage de la houille, pendant l'exercice 1853-54, se sont élevés à i1.799 francs. Mais nous avons vu également, pages 71 et 72 , que si on eût fait usage de cuffats , le personnel, dans le premier cas, eût coûté 46 francs par jour, et dans le second, 39f,2o. La réception des cuffats et le triage de la houille auraient

donc coûté, pour une extraction semblable à celle de i855-54, la somme de 12.526f,80. Par conséquent, le nouveau système d'extraction et de triage dela houille coûte annuellement, en personnel de la surface, 727,8o de moins que l'ancien. Écononmie de déchet

sur la houille en gros et en moyens fragments.

L'économie la plus considérable, que l'emploi du nouveau mode d'extraction et de triage a permis de réaliser, est celle qui résulte de l'obtention de plus fortes proportions de gaillettes et de gailleteries , en réduisant la casse que subissaient ces qualités, tombant

d'une grande hauteur, dans le transvasement de la houille et la chute des cuffats à l'entrée du clicage , avantage d'autant plus marqué que la houille est plus friable.

En 1855, nous ayons pu constater, par expérience, l'importance de cette économie de déchet, en déterminant exactement les proportions de gaillettes, de gailleteries et de fines obtenues par l'application des deux modes d'extraction et de triage à des produits tout à fait identiques. Nous nous sommes servi, à cet effet, du puits n° 8

où l'extraction de la houille est opérée par cages, et d'un autre puits, le n° 7, en communication avec le premier, à la profondeur de 355 mètres, et où l'extraction a encore lieu par cuffats , en envoyant à la surface,

tantôt par l'un, ou par l'autre de ces puits, la houille fournie par les chantiers d'abatage du premier.

AUX MINES DU GRAND-FIORNU (BELGIQUE).

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Pour rendre l'expérience tout à fait concluante, nous

les avons fait servir alternativement de jour à autre, pendant quinze jours consécutifs, à l'extraction de toute la houille abattue dans les mêmes tailles des couches Houbarde , Bechet et Belle-et-Bonne ; de sorte que les produits de ces trois couches, provenant des mêmes

chantiers d'abatage , devaient être sensiblement les mêmes, au moment où ils étaient chargés dans les chariots servant au transport intérieur. Nous avons donc pu voir parfaitement l'effet produit, sur la grosse houille et celle de moyenne grosseur, par les nouveaux et les anciens engins d'extraction et de triage. La couche Houbarde dont la consistance est telle que ses produits, à leur arrivée à la surface, renferment à peu près les proportions de gaillettes, de gailleteries et de fines formant la composition du tout-venant, appelé par le commerce tout-venant au cinquième, parce qu'il possède 1/5 de gaillettes, 1/5 de gailleteries et 3/5 de fines, nous a servi à une expérience directe, en isolant complétement son charbon de ceux des autres couches, qui ont été extraits ensemble, à part, sans distinction de provenance. L'une de ces dernières couches, la Bechet, produisait une houille très-consistante renfermant une grande proportion de gaillettes et de gailleteries , tandis que l'autre, la Belle-et-Bonne, fournissait un charbon com-

posé à peu près, en gaillettes, gailleteries et fines, comme celui d'Houbarde. L'essai dont il vient d'être parlé a porté sur 56.074 hectolitres de houille, dont 14.654 provenant de la couche Houbarde , et 2 1.42 o , de Bechet et Belle-et-Bonne. Voici d'abord les proportions des diverses qualités obtenues dans le premier cas, en opérant alternative-