Annales des Mines (1856, série 5, volume 9) [Image 330]

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NOTE SUR LE PROCÉDÉ BESSEMER.

NOTE SUR LE PROCÉDÉ RESSEMER.

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le devenir dans un an, deux ans, et peut-être moins, L'usine de Dowlais a déjà traité avec M. Bessemer;

fontes de froid, regardée comme la première qualité des l'a jamais employée qu'en Blaina-Von ; de plus, il ne

celle d'Ebbw-Vale a acheté tous les droits d'un Américain nommé Martien, qui aurait pris un brevet pour ce procédé six mois avant M. Bessemer. Ces deux usines ont commencé des essais, et paraissent avoir confiance dans les résultats. J'ai pu suivre, à Ebbw- Vade, une opération complète , et je vais vous en rendre compte. L'appareil est

seconde fusion. faisant un La charge est d'environ 515 kilogrammes,

on ne peut plus simple : c'est un petit cubilot ayant mètre de hauteur, et om,55 de diamètre intérieur. A la partie supérieure il a deux ouvertures servant égale-

ment à l'introduction de la fonte et à la sortie de la flamme. A la partie inférieure est une ouverture pour la coulée du métal, et sept autres, placées régulièrement sur la circonférence du four, laissent passer sept tuyères ayant 1/2 pouce anglais (0m,1 25) de diamètre intérieur,

et débouchant à 2 pouces (om,o5) au-dessus du fond du cubilot. Les parois et le fond du four sont également

en briques réfractaires de première qualité ; le fond est plan et a une légère inclinaison vers l'ouverture de coulée. La première opération est de chauffer le four, ce que

l'on fait en y brêlant du charbon pendant une demiheure ; puis on enlève ce charbon par le trou de coulée, en nettoyant avec soin le fond du cubilot qui se trouve en ce moment au rouge vif. On bouche le trou de coulée avec un mélange de brasque et d'argile réfractaire; puis, au moyen d'une large poche; on introduit par la partie supérieure la fonte sortant du haut fourneau. La fonte que j'ai vu employer ici était une fonte grise un peu truitée, regardée par les fondeurs comme de mé-

diocre qualité. Les essais faits par M. Bessemer luinîême ont tous été faits avec une fonte très-grise, à air

four; en bain de 4o centimètres de profondeur dans le l'introduit, on donne le vent à une même temps qu'on est de 26 centipression qui, dès le commencement, qui, mètres de mercure ( 5 pounds per inch square ) , et au bout de 5 minutes, s'élève à 4o centimètres (8 pounds per inch). A peine donne-t-on le vent depuis deux minutes, que son action est visible ; les flammes sortent avec vio-

lence, mêlées d'étincelles d'oxyde de fer ; il y a en

même temps action sur le silicium de la fonte qui

s'oxyde et forme une scorie avec une certaine partie de l'oxyde de fer formé ; l'action de l'air est si violente, que

la fonte est soulevée jusqu'à la partie supérieure du

cubilot, et les scories s' écoulent par les deux ouvertures. Pendant ce temps, la combustion du fer est excessive-

ment violente, car il sort par chaque ouverture des gerbes d'étincelles. Cette première période de l'opéra-

tion dure environ dix minutes; puis la fermentation paraît se calmer un peu, et les flammes sortent du four colorées en bleu, tandis que j usqu' à présent elles étaient d'une couleur jaune ; c'est la période de combustion du carbone ; peu à peu la flamme perd cette coloration bleue, et l'on arrête l'opération lorsque la flamme redevient complètement jaune. L'essai que j'ai suivi a duré dix-huit minutes : on a alors débouché le trou de coulée sans arrêter le vent, et l'on a recueilli dans des lingotières un métal d'un blanc éblouissant et coulant avec autant de facilité que la fonte ordinaire. Quel était ce métal? Pour le briser, on a entaillé tout autour un petit lingot de 6 centimètres de côté, et il s'est laissé entail-