Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 206]

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par accident; M. Damour en a essayé un fragment, et il a reconnu qu'on devait le rapporter, non au sulfoarséniure de plomb qui constitue la Dufrénoysite , mais bien aux cristaux dont la composition serait, d'après M. Uhrlaub, celle d'un sulfoarséniure de cuivre particulier. La véritable forme primitive de la Dufrénoysite ne paraît pas pouvoir se déduire d'une manière simple des trois mesures citées par M. de Waltershausen ; et quant aux incidences publiées récemment par M. lieusser dans le tome XCVII des Annales de Poggendorf, elles.

ne sont pas suffisantes pour déterminer les dimensions de cette forme. Plus heureux que nos devanciers, nous avons rapporté, M. Marignac et moi, d'une excursion faite l'année dernière dans la vallée de Binnen , des cristaux et

fragments de cristaux qui nous ont permis de faire cette détermination. M. Marignac a pris ses mesures sur de petits fragments très-éclatants, qui présentent, les uns une nom-

breuse série de faces situées dans une zone horizontale, les autres, une seconde série située dans une autre zone horizontale , perpendiculaire à la première et comprenant trois des quatre faces reconnues par M. Heusser ; le cristal théorique (PL VII, fig. i) donne une idée de la disposition de toutes ces faces. Les échantillons à l'aide desquels j'ai pu coordonner et 'placer en rapport avec la forme primitive les diverses modifications de la Dufrénoysite se composent

10 D'un cristal de 55 millimètres de longueur, sur 12 millimètres de largeur et 7 millimètres d'épaisseur, représenté fig. 2; 20 De deux petits cristaux représentés fig. 5, 5 et fig.

NOTICES MINÉRALOGIQUES.

NOTICES MINÉRALOGIQUES.

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Le premier a ses faces ternes et peu unies, et ce n'est qu'au goniomètre d'application qu'on peut y reconnaître les modifications a et d15 de la seconde zone horizontale, e'1 et e'1" de la première. Les deux autres, quoique avec des faces peu éclatan-

tes et en partie recouvertes d'une légère croûte jaunâtre, se prêtent pourtant assez bien aux mesures du goniomètre de réflexion pour qu'on puisse déterminer les symboles de leurs plans principaux. Dans la position que j'ai assignée aux cristaux, j'ai cherché à exprimer ces symboles par des nombres aussi simples que possible, tout en ayant égard à la direction du clivage principal. M. Marignac a reconnu sur plusieurs fragments cris-

tallisés un clivage facile, parallèle à la face g' ou à la petite diagonale de la forme primitive ; les cristaux fig. 5 et fig. 4 portent des séries de lignes jaunâtres, parallèles entre elles, légèrement saillantes , qui semblent indiquer une tendance à la division mécanique,

suivant des plans que j'ai cru devoir rapporter à ce clivage.

Le gros cristal fig. 2 paraît au contraire offrir un clivage parallèle à la base de la forme primitive, ce qui annonce l'existence d'au moins deux clivages rectangulaires; j'ai également observé que les petites niasses du minéral engagées dans la dolomie grenue, présen-

tent souvent deux plans de clivage, l'un parfaitement uni et miroitant , le second moins net , et perpendiculaire au premier. Enfin, d'après M. Marignac , il y aurait encore des traces de clivage dans la direction de la modification

Comme l'indiquent les fig. 2, 5 et 4, les cristaux sont presque toujours aplatis suivant la base p, ordinairement très-développée.