Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 189]

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ESSAI SUR LA GÉOLOGIE DE NOSS1-BÉ.

nécessairement donné lieu à la formation de ces énOrmes excavations. Il semble que les Malgaches eux-mêmes se soient

rendu compte de ce phénomène, en appelant TanéLalsak les montagnes où se rencontre la plus grande partie de ces lacs ; Tané-Latsak, , en malgache, veut dire terre tombée. Il existe en outre, près des Amparii, un faux cratère, dont l'aspect est la preuve la plus évidente de ce mode de formation. Là, en effet , le sommet du morne s'est affaissé sans se déformer, et s'est enfoncé de quelques

Go ou So mètres au-dessous de son premier niveau, donnant ainsi naissance à un piton placé au fond du cratère. Les couches superficielles de ce monticule sont évidemment la continuation de celles du pourtour de l'excavation. C'est làle véritable Tané-Latsak des Malgaches, la montagne tombée dans un trou, comme ils le disent dans leur langage pittoresque. Les conclusions que nous pouvons tirer de ces obser-

vations et d'une foule d'autres qu'il eût été trop long de rapporter dans ce court résumé, n'ont peut- être pas la même évidence que celles qui nous ont été fournies par nos études sur les terrains des autres séries. 11 en est cependant quelques-unes qui ne peuvent être contestées ; ainsi 10 Il est évident que la formation volcanique est pos-

térieure au soulèvement de Loucoubé et de Navetelt; car partout on trouve le trapp et les rapillis superposés aux grès, aux roches granitoïdes et aux schistes; exemple : Ambanourou , Mahazandri , Ambafao , etc. 2° Les dépôts les plus profonds de cette formation sont évidemment les trapps et les phonolites , puis les rapillis , les poudingues et les conglomérats, puis enfin

ESSAI SUR LA GÉOLOGIE DE NOSSI-BÉ.

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les coulées basaltiques surmontées elles-mêmes Dar les dépôts arénacés et les tufs volcaniques. En effet, partout nous avons trouvé les trapps et les phonolites subjacents aux couches de rapillis ; exemple : Ambalaoneou , Ankarankéli , Diamakabo. De même, où nous avons trouvé de véritables coulées basaltiques, elles étaient superposées aux couches de rapillis; exemple : Béféfiki, Angantiffa, A ndilan , Bémanassa. Enfin, il résulte encore de l'observation que là où on rencontre ensemble coulées basaltiques et matières arénacées ou tufs, ces derniers sont toujours placés audessus des basaltes ; exemple : Béféfiki , Passimanguinon , Tafiambiki , Angantiffa. On est donc fondé à dire que les diverses roches qui

composent la série volcanique se sont formées dans l'ordre suivant : 10 trapp et plionolite ; 20 rapillis , poudingues et conglomérat volcanique ; 50 coulées basaltiques ; 4° enfin, matières arénacées, tuf, boues volcaniques et calcaire à nummulites.

On peut encore déduire d'autres conclusions de la nature et de la disposition de ces diverses couches ; seulement ici elles n'auront pas les mêmes éléments de certitude, et je ne les émets que comme des probabilités.

1° Les dépôts de trapp et de phonolites sont dus à une éruption qui probablement est survenue lors du soulèvement de Nove (eh. Il suffit, pour s'en convaincre,

de se rappeler ce que j'ai dit à propos de la série des grès, leur discordance avec les coulées. 2° Les couches de rapillis , les poudingues et les conglomérats se sont formés pendant une période de repos et sont dus à l'action des eaux. En effet, là où ces premiers dépôts n'ont pas été trop bouleversés par la catastrophe qui a amené leur soulèvement, on trouve les TOME VIII, 1855.

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