Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 154]

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NOTES SUR L'EXPLOITATION DES MINES

DANS LE NORD DE L'EUROPE.

ment réservé : comme l'argent natif est malléable et possède une densité beaucoup supérieure à celle des

quartz et de fragments de la roche encaissante; d'ailleurs,

autres matières qui l'accompagnent, et qui, en général,

s'écrasent facilement, il se réunit au fond de l'auge; pendant que les autres substances se réduisent en sable,

et sont entraînées par le courant d'eau. On recharge plusieurs fois les auges ; puis, après un temps variable suivant la richesse du minerai, on en retire quelques kilogrammes d'argent natif, qui s'y sont déposés sous forme de fragments aplatis. On élimine avec le barreau aimanté les granules de fer détachés des pilons ou provenant des fleurets ; puis, par un lavage à l'augette, on sépare les quelques particules de gangue qui sont restées adhérentes. On se sert pour cela de grandes augettes en cuivre, légèrement concaves dans la partie centrale, et de forme rectangulaire, ayant environ Go centimètres de longeur sur 5o de largeur : elles sont garnies sur leurs longs côtés de rebords en bois, avec des anses qui permettent de les saisir des deux mains ; le minerai est nettoyé en quelques instants sous l'action d'un filet d'eau, et sa teneur est alors de go p. 100 ; il est pesé et livré, sous le nom d'argent natif, à l'usine, où on le fond dans des creusets. On n'apprendra probablement pas sans quelque étonnement que deux hommes suffisent pour la préparation mécanique de tout le minerai des deux premières classes, lequel fournit à lui seul 5 à 6. 000 kilogrammes d'argent, c'est-à-dire les quatres cinquièmes de ce qui est produit à Kongsberg. Les sables que l'eau a entraînés avec elle, dans le bocardage ci-dessus, sont tous 'plus ou moins argentifères ; les plus riches sont lavés à l'augette, les autres le sont sur des tables. Le minerai de la troisième classe renferme encore, comme gangue principale, de la chaux carbonatée, mais avec mélange d'une certaine quantité de spath-fluor, de

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l'argent natif est accompagné d'argent sulfuré et d'une certaine quantité de galène, de blende et de pyrite. Ce minerai est bocardé , et, toutes les six heures, on visite les auges, d'où l'on retire encore un peu d'argent natif réduit en plaques : les sables provenant du bocardage sont entraînés par l'eau, et déposés dans des bassins, où l'eau est reprise par des pompes et ramenée au bocard, de sorte que cette opération ne peut occasionner aucune perte. Les schlichs et les schlamms sont lavés sur des tables à secousse, qui ont 4 mètres de longueur sur "',6o de largeur : elles reçoivent 56 secousses à la minute. On

en augmente ou diminue l'inclinaison suivant que les sables sont plus gros ou plus fins, plus pauvres ou plus

riches en argent. Ce lavage produit cinq sortes de schlichs et de schlamms, qui sont livrés à l'usine et es7, sayés avant d'être fondus. Toutefois les sables les plus riches sont lavés dans des caisses allemandes, qui ont 5 mètres de longueur sur o'",6o de largeur.

Jadis tous les produits du bocard étaient lavés sur des tables dormantes ; mais M. Bôbert leur a substitué des tables à secousse, qui donnent lieu à une dépense de main-d'oeuvre moindre des deux cinquièmes, et qui enrichissent mieux les schlichs , sans causer une perte beaucoup plus grande. Les boues que l'on rejette contiennent au plus un demi dix-millième d'argent. Il y a deux ateliers de préparation mécanique, sur le plateau de Store-Aasen , près de l'orifice de la

mine du Secours de Dieu, l'autre près de l'entrée de la galerie Frédéric ; ce dernier contient un bocard à 12 pilons, 5 tables à secousse et 2 caisses allemandes.

Le nombre des ouvriers employés aux mines de Kongsberg n'est plus que de 210 à 220, dont 100 et

Personnel des ruines.