Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 317]

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BULLETIN. 618 tation sur la production de 1828 était alors de 70.000 tonnes ou de 55 p. '00. En 1840 , la production totale serait de 286.903 tonnes, d'après le gouvernement ; cependant, comme elle est estimée 4547.000 tonnes, d'après le rapport du comité de la ligue na-

nationale (Home League) à New-York, on peut admettre pour la

production réelle la moyenne de ces deux nombres ; en sorte que la production se serait élevé à 515.000 tonnes, atteignant ainsi une augmentation de plus de 50 p. 100 dans les huit années.

En 1842, plusieurs usines suspendirent leurs travaux et la production descendit à peu près à 225.000 tonnes. En i846, le commerce redevint très-prospère et la produc-

tion totale pour cette année fut estimée par le secrétaire de la Trésorerie à 768.000 tonnes ; par conséquent la production avait triplé dans l'espace de quatre années. L'année suivante elle atteignit son maximum et elle s'éleva à 800 000 tonnes.

La crise commerciale et financière de 1848 exerça une influence facheuse sur les transactions et sur les progrès de l'in-

dustrie du fer ; car l'année '848 nous montre une tendance vers la baisse dans la production ; en 1849, cette baisse est de 150.000 tonnes et elle est encore de 100.000 tonnes en 185o.

D'après le gouvernement, la production de cette dernière année aurait été de 54.000 tonnes ; mais ce résultat est probablement un peu exagéré, car il résulte du rapport du comité de statistique de la société des maîtres des forges que la production dans l'État de Pensylvanie était seulement de 198.813 tonnes, tandis que le gouvernement la porte à 285.705 tonnes ; il y a donc une 86.890 tonnes pour un seul État.

différence en plus de

L'année suivante, l'industrie ayant repris un nouvel essor, un accroissement régulier se fait remarquer dans la production; les relevés de l'année 1855-54 présentent même un résultat satisfaisant, puisque la production s'élève au chiffre maximum qu'elle avait atteint antérieurement. Les ressources de l'industrie du fer aux États-Unis sont trèsgrandes. En effet, les États situés sur les côtes de l'océan Atlantique et les États de l'ouest présentent sur toute leur surface des minerais de fer qui sont variés, abondants et trèsriches. D'un autre côté, la grande étendue du terrain houiller assure le combustible pour tous les besoins de l'avenir. Les minerais de fer de ces États sont les mêmes qu'en Europe,

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savoir : l'oxyde de fer magnétique, les hématites, le fer carbonaté spathique, le fer carbonaté lithoïde. Le fer spathique, le fer oligiste spéculaire sont encore traités dans quelques États de la Nouvelle- Angleterre, mais leur exploitation est cependant peu importante. La découverte faite tout récemment de riches gisements de houille qui se trouvent en contact avec des dépôts bitumineux du grand terrain houiller de l'Est, hâtera vraisemblablement le développement de l'industrie du fer dans cette contrée privilégiée.

Les oxydes magnétiques et les hématites sont répandus sur toute la surface de l'Union, depuis le Maine jusqu'au Texas et depuis les côtes de l'Atlantique jusqu'aux États les plus reculés de l'Ouest.

Les carbonates argileux sont associés aux couches de houille qui s'étendent à l'ouest des monts Alleghanys. En général ces derniers minerais ne sont pas aussi riches que ceux de notre pays; mais lorsqu'on les mêle avec les hématites hydratées qui se rencontrent aux extrémités du bassin houiller, leur exploi-

tation est très-avantagense. Ils se trouvent aussi en dépôts considérables sur le versant atlantique des chaînes de montagnes qui traversent la Pensylvanie, le Maryland, la Virginie et la Caroline du Nord.

Les minerais de fer spathique se rencontrent principale-

ment dans le Connecticut et dans le Vermont, où ils sont traités, d'après l'ancienne méthode, au charbon de bois et à l'air froid.

Ils donnent un fer d'excellente qualité. Les minerais de fer spéculaire se trouvent dans les États de la Nouvelle- Angleterre et de New-York; ils occupent une étendue qui est relativement limitée. Il paraît cependant que le fer spéculaire est très-abondant dans les États plus éloignés du sud et de l'ouest, tels que le Texas, l'Arkansas, le Missouri, l'Iowa et la Californie. L'industrie du fer s'est développée d'abord dans les États de la Nouvelle-Angleterre, où le minerai et le combustible sont abondants et se trouvent réunis, où l'éducation, les habitudes et l'énergie du peuple étaient d'ailleurs si bien appropriés à tous les besoins de cette industrie nouvelle. Cependant la découverte

de la houille dans l'État de la Pensylvanie créa bientôt une concurrence redoutable à la Nouvelle-Angleterre, et depuis 1820, époque à laquelle le combustible minéral fut pour la preTOME VII, 1855.